M.N.P.G.D. et le bataillon Liberté*
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 26/06/2004 à 04h32
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Question d'origine :
Je voudrai bien connaître en détail l'historique du Bataillon "Liberté" des M.N.P.G.D. (Mouvement National des Prisonniers de Guerre et Déportés), dont je possède l'insigne. (scann sur demande ou sur mon site Histoire et Symbolique Militaire : http://dlezin.free.fr/index_2.htm )
Malgré de nombreuses recherches, je n'en ai pas retrouvé trace dans aucun organigramme militaire. Pas d'avantage, je n'ai retrouvé aucune action, aucun fait d'arme qui puisse lui être attribué.
Merci de m'aider à soulever le voile - volontairement entretenu, on s'en rendra compte - sur cette "unité fantôme".
Vous pouvez aussi me contacter par mail privé : dlezin@free.fr
Bien Cordialement, A.Lézin.D.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 28/06/2004 à 10h52
Le M.N.P.G.D. (Mouvement National des Prisonniers de Guerre et des Déportés) est né le 12 mars 1944 de la fusion de trois mouvements de résistance :
* Le M.R.P.G.D. (Mouvement de Résistance des Prisonniers de Guerre et des Déportés) créé en 1941,
* Le C.N.P.G. (Comité National des Prisonniers de Guerre), constitué en septembre 1943,
* Le R.N.P.G. (Rassemblement National des Prisonniers de Guerre) crée en mars 1943, voir l'ouvrage très complet de Jacques Benet sur ce mouvement : Historique de la création et des activités du rassemblement national des prisonniers de guerre, R.N.P.G., mouvement de résistance : et l'une des trois branches constitutives du mouvement de résistance plus ample issu de la fusion du 12 mars 1944 et dénommé Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés M.N.P.G.D.
Le comité directeur pour la fusion comprenait quatre membres : Jacques Benet (auteur du précédent ouvrage, issu du RNPG et liquidateur national du MNPGD), Jean Duprat-Geneau, François Mitterrand et Robert Paumier.
Jacques Benet est également l'auteur d'un autre ouvrage, extrêment détaillé, sur la création et l'action du MNPGD : Historique du mouvement national des prisonniers de guerre et des déportés, dans lequel il expose la création du bataillon Liberté (p.35-36) :
" Lorsque la Libération de Paris - fruit de l'insurrection parisienne et de l'offensive de la 2ème Division blindée du Général LECLERC, menée en direction de Paris, et jusque dans les rues de la Capitale - fut achevée, le Comité Directeur National du M.N.P.G.D. à la suite de F.MITTERRAND, participa avec les membres du Conseil National de la Résistance à l'accueil du Général de GAULLE et des membres du G.P.R.F. à l'Hôtel de Ville de Paris.
Le Colonel "PATRICE" PELAT [Roger Pelat, responsable militaire du RNPG], dès le lendemain de cette journée mémorable du 25 août 1944, rassembla ceux des volontaires armés du M.N.P.G.D. qui étaient disposés à s'engager dans l'armée de la Libération pour poursuivre l'effort de guerre jusqu'à la victoire totale. Environ 400 de ces combattants vinrent constituer, aux abords du "Chateau de Madrid" dans le BOIS DE BOULOGNE, le Bataillon "Liberté", en deux compagnies, dont la Compagnie PUISAIS. Il prit comme chef d'Etat-Major le Commandant HENRIET. Ces hommes signèrent rapidement un engagement pour la durée de la guerre, dans diverses unités dont la Colonne "FABIEN". Ils rejoignirent ainsi, par divers canaux l'Armée DELATRE où ils firent brillamment leur devoir jusqu'au bout. "
Il est probable, qu'à l'instar des autres groupes du MNPGD, ce bataillon ait été rapidement intégré dans les FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) constitutives de l'armée du Général de Lattre de Tassigny. Jacques Benet précise d'ailleurs : "Nous tenons à signaler que la très grande majorité de ces combattants se sont trouvés intégrés région par région, dans des unités F.F.I. dûment constituées et que leurs dossiers ont été, faute de reconnaissance pleine du M.N.P.G.D., examinés dans le cadre de ces unités."
Les groupes de résistants de la région parisienne ont été intégrés dans la 10ème Division d'Infanterie formée et commandée par le Général Pierre Billotte, alors Commandant en second de la 2ème DB du Général Leclerc. Dans son ouvrage autobiographique : Le temps des armes, il en expose les circonstances :
" Le 15 septembre 1944, comme de Gaulle me l'avait laissé entendre, je suis rappelé à Paris pour former une division d'infanterie avec les F.F.I. et F.T.P. de la capitale où leur turbulence n'était pas sans provoquer quelque inquiétude. Je venais de jeter avec mon groupement de la 2e DB la première tête de pont alliée sur la Moselle à Châtel-Nomexy. [...] Dès mon arrivée à Paris, je me présente à de Gaulle qui me dit avec beaucoup de naturel : "Formez donc rapidement une division avec ces garçons de la résistance parisienne ; ils sont un peu remuants, mais ils feront sûrement de bons soldats.""
Si vous souhaitez approfondir vos recherches, vous pouvez également prendre contact avec le CHRD (Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation : 14 Avenue Berthelot, 69007 Lyon, 04 78 72 23 11. Ce centre possède un très important fonds sur la seconde guerre mondiale et l'histoire de la résistance).
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