Monde des arts et du spectacle
Le 13/01/2006 à 12h39
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Question d'origine :
Je recherche des informations sur Alphonse Théodore CERFBEER et les décorateurs Pierre Luc Charles CICERI et Julien-Michel GUE pratiquant leur art au XIXe siècle à Paris. Merci d'avance
Réponse du Guichet
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- Département : Arts Vivants
Le 14/01/2006 à 13h31
Auteur dramatique français, né en 1797, mort le 25 décembre 1859. Admis à l'école Polytechnique. Sous le prénom d'Alphonse, pseudonyme commun à plusieurs écrivains, il a fait représenter diverses pièces de théâtre. Il a été, sous la direction de Delestre-Poirson, régisseur du Gymnase Dramatique
Site de la Compagnie Le Loup-Théâtre
La bibliothèque possède une pièce signée E. Scribe à laquelle il a collaboré : Une chaumière et son coeur
Le catalogue de la Bnf propose sept autres références.
Le site Gallica propose ces quelques lignes ainsi qu'une reproduction :
Véritable maître d’œuvre de la scène, Pierre-Luc-Charles Ciceri (1782-1868) dessine pour l’acte III d’Ali Baba ou les quarante voleurs, sur une musique de l’italien Luigi Cherubini (1760-1842), deux esquisses dont l’une est postérieure d’un an à la création du spectacle. Ce dessin est moins conforme à la description du livret qui peut se résumer par un intérieur d’un souterrain taillé dans le roc comme le représente l’autre esquisse aussi conservée. Datant de 1833, il est très représentatif de la manière de ce décorateur. Malgré un coloris chatoyant à la lumière et le nimbe romantique voilant le fond, Ciceri refuse l’anecdotique. Un décor doit être un accessoire du spectacle comme cette tente rayée dans l’infractuosité d’une roche, cette statue dans le lointain et ce rocher qui barre la perspective. Mais en même temps, il n’oublie pas la leçon que lui a procurée l’étude des paysages italiens et suisses. Pris dans la machine à grand spectacle du directeur de l’Opéra, le docteur Louis Véron (1798-1867), Ciceri cédera peu à peu sa place, mais non son style, à des élèves décorateurs.
Le site de la médiathèque de la Cité de la musique présente une exposition en ligne sur des scénographes dont Cicéri.
La base Joconde recense 7 de ses oeuvres dont celle-ci :
Vous trouverez des informations sur les décors de Cicéri et Gué dans Le décor de théâtre à l'époque romantique .
L'Opéra propose une reproduction d'après Cicéri p. 310.
Le décor d'opéra présente également des œuvres de Cicéri.
- Décors et costumes du XIXe siècle Tome I
- Décors et costumes du XIX e siècle T II
Réponse du Guichet
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- Département : Arts et Loisirs
Le 14/01/2006 à 14h33
En complément du département Arts Vivants, nous pouvons vous apporter les informations suivantes :
Jules Michel GUE est né le 19 ou le 25 juillet 1789 à Saint Domingue et est mort à Paris le 13 décembre 1843.
Peintre français, actif au XIX° siècle. Peintre d’histoire, sujets religieux, scènes de genre, portraits, intérieurs d’églises, paysages, aquarelliste, compositions murales, dessinateur
Il fut élève de Jacques Louis David puis de Pierre Lacour. Il figura au Salon de Paris de 1819 à 1847. Il obtint une médaille de deuxième classe en 1828 et une autre de première classe en 1831. Il fut fait chevalier de la légion d’honneur en 1834.
Il entreprit pour la chapelle de Dreux : « Jésus devant Caïphe » et « Les Saintes Femmes au tombeau du Christ » qui seront terminées par son neveu Jean-Marie Oscar Gué.
Ses œuvres sont présentes dans les musées d' Amiens, Bordeaux, Brême, Compiègne, Douai, Dreux, Lisieux, Niort, Le Puy en Velay, Reims, Rennes, Semur en Auxois, Vesoul.
Les ventes publiques les plus récentes signalées ont eu lieu à New York (12/01/1995) et Londres (17/03/1989).
Source : Dictionnaire critique et documentaire des peintres sculpteurs dessinateurs et graveurs de Bénézit
Pierre Luc Charles CICERI est né le 17 août 1782 à Saint Cloud et est mort le 22 août 1868 à Saint Chéron.
Artite français actif au XIX° siècle. Peintre décorateur de théâtre, peintre de paysages, aquarelliste, caricaturiste.
Elève de l’architecte Bellangé, il participa au Salon de Paris à partir de 1827. Il fut fait chevalier de la légion d’honneur en 1825.
Il fut le décorateur en chef de l’Opéra de Paris et, en 1810, le roi Jérôme de Westphalie le chargea de la restauration des peintures du Grand Théâtre de Cassel. En 1826, il fut chargé des grands travaux de décoration à l’occasion des fêtes du sacre de Charles X. A côté de ses fonctions officielles, il aimait faire des caricatures qui rappellent les portraits de caractère de Boilly. Il laisse aussi beaucoup de paysages à l’aquarelle, tandis qu’il a illustré de lithographies l’ouvrage sur la France du Baron Taylor.
Ses œuvres sont présentes dans les musées d' Aix en Provence, Calais, Rouen, Versailles.
Les ventes publiques les plus récentes signalées ont eu lieu à Paris (16/03/1990, 5/11/1993, 10/04/1996) et Londres (31 octobre 1996).
Source : Dictionnaire critique et documentaire des peintres sculpteurs dessinateurs et graveurs de Benezit
Armel MARIN, dans un article de l’Encyclopédie Universalis (consultable en ligne à la Bibliothèque Municipale de Lyon) indique à propos de Pierre Luc Charles Ciceri :
La scénographie et le décor romantiques doivent beaucoup en France à un homme de grand talent, Pierre Ciceri. Très lié aux créateurs du mouvement romantique et ayant étudié l'architecture, il est le fournisseur attitré des principales scènes de Paris. Il s'est fait une spécialité comme « peintre de paysages » à l'Opéra (paysages en tous genres, avec ou sans ruines, alors à la mode), dont il devient décorateur en chef en 1810. Certains de ses décors sont entrés dans l'histoire du théâtre romantique, tel celui qu'il peignit pour Robert le Diable de Meyerbeer (1831) et qui était la copie, d'une « vérité prodigieuse », nous dit Théophile Gautier, du couvent de Monfort-l'Amaury. Ayant travaillé avec le célèbre Daguerre, l'inventeur du diorama, Ciceri employa les procédés nouveaux d'illusion et de mouvement dans certaines de ses réalisations.
Ainsi, dans La Belle au bois dormant de Carafa (1825), il utilisa un cyclorama mobile, c'est-à-dire une immense toile peinte s'enroulant aux deux extrémités de la scène et que l'on fait défiler par un procédé de tambours à manivelle donnant l'illusion d'une « ravissante perspective devant les ondulations d'un bateau ».
Ciceri est le véritable chef de file de l'école scénographique du XIXe siècle, en particulier pour l'opéra et le ballet. Il a participé à de nombreuses créations dont le Guillaume Tell de Rossini (1829) et Giselle d'Adolphe Adam (1841), qui lui ont valu le surnom de « sorcier favori du moment ». Il se fait le spécialiste des grandes toiles panoramiques de fond de scène où la décoration de l'époque traduit tous les « états d'âme » du paysage romantique. Il utilise dans sa recherche des effets d'ombres et de lumières, le gaz d'éclairage pour la mise en scène d'un opéra de Nicoló, Aladin, ou la Lampe merveilleuse (1822). La mise en scène romantique tient là sa plus grande conquête. La réalisation d'Aladin coûte cent soixante-dix mille francs, somme considérable (à la Comédie-Française, le baron Taylor accorde à Ciceri un crédit de quinze mille francs pour les décors d'un spectacle). C'est Ciceri encore qui se plaît à multiplier les décors de Henri III et sa cour d'Alexandre Dumas père, « véritable événement dans l'art du spectacle » et de l'Othello de Vigny. Tout ce vacarme dans le domaine de la décoration fait encore merveille en 1830 lors de la bataille d'Hernani.
Un autre article, signé par Jean Claude Diénis, signale les décors de PLC Ciceri, pour la création de La Sylphide par le chorégraphe Filippo Taglioni le 12 mars 1832 pour l'Opéra de Paris, sur une musique de Jean Schneitzhoeffer, œuvre qui est considérée comme le premier grand ballet romantique.
En complément nous vous conseillons les lectures suivantes :
Un article de Catherine Join-Dieterle "Ciceri et la décoration théâtrale à l'Opéra de Paris pendant la première moitié du XIX° siècle" dans l'ouvrage Victor Louis et le theatre : scénographie, mise en scène et architecture théâtrale aux XVIII° et XIX° siècles
Un article de Catherine Join-Dieterle " Evolution de la scénographie à l'Académie de musique à l'époque romantique" dans la revue Romantisme, 1982, n°38, p.65-76
Un article de Georges Poisson "La maison de Pierre Ciceri à Saint Chéron" dans le Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français 1988, 1989 p. 175-183.
Ces différents documents sont consultables à la Bibliothèque Municipale de Lyon.
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