Question d'origine :
qu'appelle-t-on en ameublement/décoration le style Majorel ?
Merci pour votre réponse,
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 16/06/2004 à 15h42
Je suppose que vous voulez parler du style Majorelle et que vous faites référence à Louis Majorelle (1859-1926), ébéniste et décorateur, principal maître de l’Ecole de Nancy aux côtés de Victor Prouvé et Eugène Vallin et maître de l’art nouveau.
D’après l’ouvrage de Pierre Kjellberg, Louis Majorelle, membre de l’Ecole de Nancy (comme Gallé), est présenté comme personnifiant lui aussi l’art nouveau au point de lui donner parfois son nom. « Majorelle se veut avant tout ébéniste et restera pour l’époque le plus grand de tous. Il sacrifie le décor à la forme et s’il ne dédaigne pas la marqueterie il se contente de lui faire jouer un rôle purement ornemental.
Exécutés à la perfection, à partir d’un modèle en terre, les meubles de Majorelle se caractérisent par des formes d’une grande sobriété, robustes mais allégées par des lignes courbes et tendues et fréquemment par des montants en arc très ouvert, détachés du corps du meuble ». « Quelque soit la fonction, l’artisan doit s’assurer que les lignes pourraient exister sans décoration ».
S’il trouve son inspiration dans la nature (« mon jardin est ma bibliothèque » disait-il), il prend aussi ses distances, à la différence de Gallé, avec les modèles naturels. Avant tout écrit-il « il faut chercher dans la conception d’un meuble une construction saine qui inspire la quiétude…l’artisan doit faire que ses lignes puissent se passer d’ornementation. La nature est une collaboratrice admirable, c’est une source inépuisable de motifs de décor mais elle ne doit pas servir à la construction et à l’architecture du meuble ».
Son style se caractérise par un « décor floral soumis à la forme :motifs sculptés dans le bois ou ciselés dans le bronze (patiné ou doré), plus rarement dans les applications de métal, bronzes aux nénuphars, orchidées, ombelles, clématites ; utilisation de l’acajou, du courbari (bois tropical), palissandre… »
L’exposition universelle de 1900 est l’occasion de consacrer l’artiste. Sa production fut considérable ; parmi ses réalisations remarquables, on peut citer « les baigneuses » au Victoria and Albert Museum à Londres, le bureau « aux orchidées », le buffet « aux tomates », le lit « aux nénuphars », l’armoire « aux algues », la lampe de table « cactus » ou le grand escalier des Galeries Lafayette, toutes créations qui témoignent de sa capacité à travailler aussi bien le bois que le fer ou le bronze.
Majorelle figure, tout comme Gallé, au Musée d’Orsay, au Musée des Arts Décoratifs à Paris, au Musée de l’Ecole de Nancy, au Victoria and Albert Museum à Londres.
On peut enfin mentionner la Villa Majorelle dite aussi Villa Jika (pour JK, Jeanne Kretz, sa femme) dans la banlieue de Nancy, dont Majorelle fut le commanditaire;villa qui apparaît aujourd’hui comme l’un des plus importants témoignages nancéiens de l’art nouveau et qui résulte dans sa construction et sa décoration d’une fructueuse collaboration entre l’architecte Henri Sauvage et le décorateur Louis Majorelle.
Afin d’approfondir cette approche, quelques ouvrages : la monographie d’Alastair Duncan qui est une étude détaillée et richement illustrée de l’oeuvre de L Majorelle ; l’Ecole de Nancy ; l’Art nouveau en Europe et enfin un article consacré à la Villa Majorelle.
Le site de l’Ecole de Nancy permet de découvrir en images l’œuvre de Louis Majorelle.
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