Question d'origine :
Bonjour,
Savez vous si les 3 archers sculptés sur une facade d'immeuble rue des archers (lyon 2eme au n° 22 je crois ...) ont donné leur nom à la rue. et qu'elle est la raison de leur présence ici, depuis quand sont ils là ?
Merci.
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 09/12/2005 à 13h46
Percée au moment des opérations de la rue Impériale sous l’égide de Vaisse, rectiligne, cette rue est typique par ses façades régulières de l’architecture du Second Empire.
Après le Second Empire les travaux ralentissent très sensiblement, faute de financement : on traverse une des grandes crises de la soierie. Néanmoins on prolonge la rue des Archers de la rue Emile Zola jusqu’à la place des Célestins en remplacement du passage Couder ou Couderc? en 1872-1875 (1878 dans le Vanario). Couderc : nom du propriétaire qui le fit ouvrir et qui en 1822, après la mort de Magneval fut élu député du Rhône. C’est dans la maison Passevent et Couderc que Necker a étudié les principes de la banque, qui ont fait sa fortune politique. (Maynard, Louis : dictionnaire de lyonnaiseries). Toujours dans le Vanario la cour aurait été créée en 1715 par les Jacobins et entièrement transformée en 1863-1864.
Dans l’ouvrage de l’abbé Adolphe Vachet : A travers les rues de Lyon, éd. 1982, réimpr. de l’éd. de 1902 on peut lire :
On voit au n°15 l’hôtel des archers, sur la façade duquel sont sculptés trois guerriers quelconques qui ont la prétention de représenter trois archers du moyen-âge. On est tenté de croire que ce sont ces statues qui ont donné le nom à la rue, il n’en est rien ; c’est au contraire le nom de la rue qui a inspiré l’idée de ces sculptures.
Cette ancienne cour date de 1714. A l’angle oriental de la place des Jacobins et de l’hôtel de la Préfecture aujourd’hui détruit, entre cet hôtel et la rue Confort existait une longue cour tortueuse, toujours sale et obstruée de chevaux et de voitures, rendez-vous nombreux d’une multitude de rouliers. C’était la cour des Archers, lesquels avaient occupé cet endroit longtemps et qui, après leur départ, furent remplacés par les voituriers de la campagne.
Quels étaient ces archers ? Il y en avait de divers ordres ; il y avait les archers de la ville, les archers de la maréchaussée, ainsi appelés parce qu’ils étaient sous les ordres des maréchaux de France, les archers au service particulier de seigneurs, les archers de la garde du roi qui devaient être nobles ; enfin il y avait la milice des francs-archers, dont chaque membre était le représentant d’un village de France, qui pour cette raison l’affranchissait de toute taille et susbide. Excepté ces derniers, tous les archers étaient des employés chargés d’exécuter des ordres de police.
Quels étaient ceux qui résidaient dans l’endroit dont nous parlons ?
Beaucoup ont prétendu que c’étaient les archers de la ville, nos gardiens de la paix d’aujourd’hui ; je crois au contraire que c’étaient les cavaliers de la maréchaussée, la gendarmerie actuelle. En 1716, les religieux dominicains y firent bâtir une écurie, la louèrent à la maréchaussée qui l’occupa pendant tout le XVIIIème siècle, du moins pour les chevaux, car le casernement des cavaliers était, dans la seconde moitié de ce siècle, situé au Petit Versailles, dans la rue Tramassac.
Avant la transformation de ce quartier, on voyait encore au-dessus de la porte cochère du passage des Archers, deux figures de cavaliers de la maréchaussée naïvement peintes sur le mur ; elles ont disparu sous le badigeon.
La cour des Archers n‘a pas complètement disparu ; au n°10 de la rue Confort un passage voûté conduit à un reste de cette cour, aujourd’hui bien réduite.
Vous pourriez consulter :
Adolphe Vachet : A travers les rues de Lyon, éd. 1982, réimpr. de l'éd. de Lyon, 1902
Maurice Vanario : Rues de Lyon à travers les siècles
Maynard : Histoires, légendes et anecdotes à propos des rues de Lyon
Maynard : Dictionnaire de lyonnaiseries
ses ouvrages
DANS NOS COLLECTIONS :
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