Question d'origine :
Bonjour,
(Heureux de voir que le guichet fonctionne...)
Parmi les questions étymologiques qui me taraudent, figure celle sur l'origine du terme Assassin.
Il est couramment écrit (et dit ) depuis Rimbaud, et peut-être déjà auparavant, que ce terme signifie "fumeur de haschish" en arabe (?, araméen? turc?) et provient d'une secte du Moyen-Age islamique de tueurs, amateurs de cette substance (notamment avant d'accomplir leurs forfaits).
Or, voici qu'un de mes anciens profs affirmait sans ambages que "pas du tout, du tout", que ce terme signifiait "gardien du temple" et désignait une autre confrérie n'ayant aucun penchant meutrier ni toxicomane (ceci étant dit sans désir de polémiquer aucun), ce qui est quand même beaucoup moins "fun".
Vous pourriez me faire un topo et (si possible) m'éclairer sur la question?
Merci d'avance.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 10/06/2004 à 14h35
1560, R. Belleau
1. Personne qui commet un meurtre avec préméditation
2. Par extension, celui qui porte la responsabilité de la mort de quelqu'un
3. Class. et littér. Mouche en tissu noir que les femmes se mettaient au-dessous de l'oeil.
Source : Le Grand Larousse de la langue française et le Dictionnaire étymologique du français / Jacqueline Picoche
Vous trouverez plus d'éléments avec le Trésor de la langue française informatisé :
C. HIST. Les assassins (cf. étymol.) :
Sachez-le donc. L'ordre du temple fut affilié à la secte des assassins, des haschischins, à la ligue des manichéens et des ismaïliens, ces schismatiques musulmans qui niaient le caractère admis de Mahomet.
ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, p. 204.
ÉTYMOL. ET HIST. 1560 assassin « individu gagé pour un meurtre » (R. BELLEAU, Les Amours de Ronsard, 1. 2, f. 73b d'apr. Vaganay ds Rom. Forsch., t. 32, p. 14 : Busire et Cacus, tous deux cruels assassins et alterez du sang humain).
Empr. à l'ital. assassino, assessino (LOK., § 839; KOHLM., p. 29; TRACC., p. 106; SAR., p. 58; SAIN. Lang. Rab., p. 145; BRUNOT, t. 6, p. 1104; WIND, pp. 54-55) attesté en ce sens dep. le début du XVIe s. (DANTE, Enfer [apr. 1300-ca 1313] 19-50 ds BATT.), cf. BUTI [1324-1406], Commento sopra la Divina Commedia, 499 [Enfer, 19-50], ibid. : Assassino è colui che uccide altrui per dinari. L'ital. assassino, assessino est empr. à l'ar. « Cannabis indica » par l'intermédiaire d'un plur. ar. non attesté * (sing. « fumeur de haschich », DEVOTO), nom donné par leurs ennemis aux Ismaëliens de Syrie, coupables de multiples assassinats à l'égard des Chrétiens et des Musulmans. À cet ar. a été empr. un premier sens de l'ital. « membre d'une secte de fanatiques musulmans de l'Asie occidentale, qui, au temps des croisades, tuaient souvent des chefs chrétiens » attesté dep. le XIIIe s. (GUIDO DELLE COLONNE [début XIIIe-1290], La poesia lirica del Duecento, 163 et 166, ibid.), le corresp. fr., de même sens, est attesté dep. 1195 (harsasis AMBROISE, Guerre sainte, éd. G. Paris, 8795 ds T.-L. : ome al Harsasis) jusqu'à 1309, GDF. En ital. les formes du type assas(s)ino sont le résultat d'une assimilation progressive.
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