Question d'origine :
j'ai lu cette citation :
Quand je pense qu'en 1934 nous n'avions que la plume sergent major et la pierre humide de Cygne ?
(pour écrire je suppose....)
qu'est ce que la pierre humide de cygne ??? à quoi servait-elle ?? avait-elle une couleur ?? en trouve-t-on toujours ???
merci par avance.
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 11/06/2004 à 09h58
Le terme de « pierre humide » renvoie à la technique de la lithographie inventée par Senefelder en 1798, selon le procédé suivant : sur une pierre calcaire polie, le motif est reproduit sur la pierre avec un crayon gras et fixé par application d’un mélange d’acide nitrique et de gomme arabique. La pierre est ensuite lavée à l’eau, puis est encrée au moyen d’un rouleau et seules les parties grasses retiennent l’encre. La feuille de papier est alors posée sur la pierre encrée et fortement pressée.
Ce principe a ensuite tout au long du 19e et du 20e siècle été décliné avec des techniques et des matériaux différents. Votre citation, bien qu’elliptique, nous donne une tranche chronologique précise. Dans l’Entre-deux-guerres, ce procédé a été adapté à des besoins scolaires et un moyen de reproduction intitulé « Pierre humide à reproduire » a été commercialisé. L’encre utilisée alors est une encre polycopiste extra-fluide « Au Cygne », de couleurs différentes. C’est sans doute la réunion de ce matériel et de cette encre qui a donné naissance à votre expression « pierre humide de cygne ».
Vous trouverez sur le site de la Fédération Internationale des Mouvements d'Ecole Moderne (Pédagogie Freinet), la reproduction de plusieurs bulletins publiés dans les années 1930-1950. Deux d’entre eux évoquent la technique de la pierre humide :
L’un est publié dans L'éducateur prolétarien, numéro 1, octobre 1932 : vous y trouverez le prix d’une "Pierre humide à reproduire" et de la gamme de l’encre « Au Cygne » (noir, carmin, vermillon, vert, bleu, jaune, bistre).
L‘autre dans les Brochures d'Education Nouvelle Populaire, numéro 45 d’avril - mai 1949, consacré aux techniques d’illustration, évoque rapidement le procédé de la pierre humide.
Il est probable que ces encres « Au Cygne » aient été commercialisées par la marque allemande Schwan-Bleistift-Fabrik qui avait pris pour emblème un cygne (en allemand Schwan = cygne).
Elles ne sont plus commercialisées aujourd’hui sous ce nom.
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