Combattants issus de l'ancien empire colonial*
Le 09/06/2004 à 14h12
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Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche à connaître le nombre exact de combattants de l'armée française issus de l'ancien empire colonial français tombés au combat entre 1940 et 1945.
dans l'idéal, j'aimerais connaître ce chiffre pour les combats qui ont eu lieu dans le département du rhône.
Merci d'avance
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 10/06/2004 à 14h06
« En 1940, contrairement aux estimations excessivement enthousiastes de la fin des années trente, la France ne réussit pas à mobiliser plus de 110000 indigènes et 340000 Nord-Africains sur un total de 5345000 hommes sous les drapeaux.. La mobilisation nord-africaine permet alors la constitution de 14 divisions : 7 divisions d’infanterie nord-africaine, 4 divisions d’infanterie d’Afrique et 3 brigades de spahis, composées aux 2/3 d’indigènes. Au 1er mars 1940, on compte 70000 indigènes nord-africains stationnés en métropole, auxquels s’ajoutent 10000 hommes en Afrique du Nord, 23000 au Levant, 2000 dans la Marine et 145000 affectés aux forces du territoire ; soit un total de 340000 hommes. ..
Au niveau des pertes, pour la seule campagne de France, on compte 5400 Nord-africains tués. Le nombre de blessés et de disparus musulmans reste, à ce jour, inconnu.»
En juin 1940, l’armée allemande fait prisonniers près de 1800000 français dont 25000 officiers et 90000 nord-africains. Au moment de l’Armistice, l’Armée d’Afrique subit la démobilisation d’un grand nombre de ses éléments : 33000 réguliers et 27000 supplétifs. Elle est réduite à 125000 hommes auxquels s’ajoutent, à la fin de l’année 1941, 12500 hommes en provenance des forces du Levant. Quant aux colonies, elles comptent 142000 combattants dont 65000 pour les deux corps d’armée d’Afrique occidentale.
Si la plupart des prisonniers de guerre nord-africains sont enfermés jusqu’en 1944 dans les Frontstalag situés en France, certains sont emprisonnés en Allemagne. D’après le gouverneur général de l’Algérie, Yves Chatel, le nombre de prisonniers de guerre musulmans s’établit à 90000 hommes, début 1941, dont 60000 algériens, 18000 marocains et 12000 tunisiens. Mais, globalement, les spécialistes avancent des chiffres qui, selon les sources, varient entre 60000 et 80000 hommes pour la période 1940-1941.
La politique musulmane de la France au XXe siècle
« L’Afrique du Nord constitue, c’est une constante, un réservoir d’hommes et une zone arrière pour la réorganisation de l’armée sous l’égide des autorités françaises « réconciliées ». L’envoi d’un corps expéditionnaire en Italie ne détourne pas l’armée française de son but principal, la libération du territoire national, facilitée par la proximité de la zone des combats de l’AFN et des côtes provençales. 100000 hommes en Italie, 250000 combattants à pied d’œuvre pour débarquer en France à l’été 1944, ces forces expéditionnaires sont le fer de lance d’une armée de terre passée d’environ 350000 hommes fin 1942 à plus de 630000 hommes deux ans plus tard.
La réserve de troupes disponibles pour une telle mobilisation est constituée par les territoires africains eux-mêmes, offrant une double ressource, l’une composée par les populations françaises, environ 1 million, l’autre par les troupes indigènes dans une population d’environ 7 million d’habitants…En 1940, les forces nord-africaines représentent près de 53 % des forces mobilisées par l’empire. Entre 1943 et 1945, la participation des troupes nord-africaines peut être estimée à 200000 ou 250000 hommes, dont 120000 ou 150000 hommes pour la seule Algérie. Le nombre de musulmans sous les drapeaux est au total un peu supérieur aux 176000 français…Quant à la ressource européenne, 16.5 %, selon le général Juin, 14 % selon le général de Gaulle, des français de l’empire ont été mobilisés. La proportion des contingents d’outre-mer est donc écrasante. Les troupes musulmanes représentent en moyenne 60% des troupes engagées en Europe lors des débarquements de Normandie et de Provence. »
L'Afrique du Nord dans la guerre
Sur différents sites internet, nous avons trouvé les informations suivantes :
« Lors de la seconde guerre mondiale, la situation fut tout autre : les troupes coloniales furent d’emblée massivement intégrées aux plans de bataille et, placées en première ligne, elles payèrent un très lourd tribut lors des combats de mai et juin 1940. Avec la défaite, les nombreux prisonniers furent enfermés dans des camps de travail au service de l’effort de guerre allemand, en métropole ou outre-Rhin. Ils furent la cible d’une intense propagande de la part des services allemands qui essayaient de s’appuyer sur les sentiments nationalistes des originaires d’Afrique du Nord notamment….
Environ 40% des soldats d’AOF et d’AEF engagés en 1939-1940 trouvèrent la mort alors que le taux de mortalité des combattants « français de France » ne fut que de 3% »
Gisti
« Ce sont les mêmes que nous trouvons aux postes du devoir : Algériens, Malgaches, Sénégalais, Somali,… ils se sacrifient en 1940 pour freiner l’avancée des armées nazies, ils participent à l’épopée de la France libre avec Leclerc, ils sont à Bir Hakeim avec Koenig, à Monte Cassino avec Juin.
Ces soldats payèrent un lourd tribut à la Libération. Plus de 400000 auront été mobilisés durant la deuxième guerre mondiale et plus de 20000 y laissèrent la vie »
Ministère de la Défense
« 20 300 Maghrébins et 21 500 Africains sont tombés pour la libération de la France »
Le forum d’Afrik.com
Vous voyez qu’il est plutôt difficile de donner « le nombre exact de combattants de l'armée française issus de l'ancien empire colonial français tombés au combat entre 1940 et 1945 » : peut-être entre 20000 et 40000 ?
Nous avons téléphoné au Service historique de l'armée de terre qui nous a confirmé qu'il n'est guère réaliste de vouloir donner un chiffre précis sauf à compiler les différents "journaux de marche et d'opération" où sont répertoriés les décès des unités combattantes.
L'ouvrage La France et ses tirailleurs pourrait vous apporter quelques informations supplémentaires puisqu'il fait la synthèse des archives militaires et des correspondances privées du maréchal Leclerc, de Jean Moulin et du général De Gaulle...
Vous pouvez consulter le site de la Fédération des amicales régimentaires et des anciens combattants et plus particulièrement cette page pour la question régionale...
Enfin, le Centre d'histoire de la résistance et de la déportation dispose de plusieurs titres concernant le rôle des combattants issus de l'Empire colonial.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 11/06/2004 à 09h26
Il est apparemment difficile d'avoir aujourd'hui des chiffres précis sur les pertes des combattants issus des anciennes colonies françaises, lors de la seconde guerre mondiale, notamment, parce que ce travail de recherche est en cours.
Peut-être, cependant, pourriez-vous vous adresser à la DMPA : Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives, qui dépend du SGA, Secrétariat général pour l'administration :
Contact :
Secrétariat Général pour l'administration
14, rue Saint Dominique
75007 Paris
www.defense.gouv.fr/sga
Cellule communication
Valérie Straus
Mél : valerie.straus@defense.gouv.fr
Pour le Rhône, l'accès à des chiffres ne semble pas plus aisé, mais, pour la plupart, ces personnes n'ont été que de passage dans la région, elles étaient en transit et sont allées combattre ailleurs.
Cependant certains ont péri tout près de Lyon. Les 19 et 20 juin 1940, sur une ligne de combat allant de l'Arbresle à Fontaines-sur-Saône, avec comme points forts les hauteurs qui dominent Chasselay(Rhône) et le château-couvent de Montluzin, 180 soldats appartenant aux 7ème et 25ème régiments de Tirailleurs Sénégalais et, au 405ème régiment d'Artillerie/Défense contre avions et à la Légion étrangère furent tués en s'opposant aux 25 000 hommes des colonnes blindées de la Wehrmacht. A la fin des combats ce fut le massacre des prisonniers et l'achèvement des blessés. c'est à cet endroit au lieu-dit "Montluzin" à Chasselay que fut érigé en mai 1942 et en pleine occupation le "Tata" qui, pour les africains, symbolise l'enceinte de terre sacrée où sont inhumés les guerriers morts pour leur pays. 198 stèles ont été érigées à Chasselay où reposent aussi ceux de Lentilly et de Champagne-au-Mont-d'or qui ont connu le même sort.
A la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu vous pourrez consulter de nombreux articles sur différentes commémorations et hommage rendus aux tirailleurs sénégalais dans notre base d'articles de presse.
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