Question d'origine :
Dans quels contextes (historique, politique, économico-social, religieux, etc...) la ville de Lyon fut-elle frappée par la peste en 1629 ?
Pourquoi cet évènement a-t-il marqué les esprits ?
Quelles sont les conséquences qui en ont directement découlé ?
Pourquoi ?
Y-a-t-il une bibliographie préférentielle à étudier ?
Merci à vous.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 18/11/2005 à 16h02
...On conçoit mal de nos jours ce que signifie une de ses manifestations...Imaginons qu'en quelques mois, la moitié de la population de l'agglomération lyonnaise disparaisse. Peut-on se représenter l'ampleur des conséquences? Sur le plan social, les familles décimées, les ménages brisés, les orphelins et les esseulés sans nombre ; sur le plan matériel, l'énorme brassage des biens et des fortunes, les commerces fermés faute de commerçants, les usines dépeuplées, l'économie et la vie quotidienne désorganisées ; sur le plan moral, la folie collective, l'exaltation des passions et des vices, mais aussi des vertus et du sentiment religieux, le Bien et le Mal en lutte sur la ville agonisante...
C'est ce qui fait la nouveauté et l'intérêt de l'ouvrage de
Elle a choisi la peste de 1628 comme caractéristique, et elle l'étudie en profondeur, dans toutes ses dimensions, temporelles et spatiales, avec toutes ses conséquences, humaines et matérielles. Elle découpe une tranche de l'histoire lyonnaise et elle l'analyse avec une extrême rigueur, ce qui n'exclut ni le charme ni l'attrait d'une lecture toujours vivante.
Après avoir situé l'action dans le Royaume et la Ville des débuts du XVIIe siècle, la première partie décrit ce qu'on pourrait appeler la chronique de l'épidémie. Celle-ci vient de loin et les autorités inquiètes suivent ses progrès à la trace...Elle descend du nord à travers le Nivernais et entre dans la cité par la porte de Trion ; elle arrive en même temps du Dauphiné, à l'est, et pénètre par le faubourg de la Guillotière, malgré toutes les précautions prises par le Consulat. Dès lors, rien ne peut arrêter la propagation du mal. La mort accomplit sa besogne coutumière, discriminatoire cependant, ce qu'un témoin, le père Grillot, résume d'une phrase terrible : "Des personnes de qualité éminente, il n'en est mort que sept ou huit ; de condition médiocre, cinq ou six cent ; tout le reste est de la population" ; le reste, c'est le "menu peuple" par dizaines de miliers. Les textes en donnent la raison : bourgeois, haut clergé, officiers de justice et de finances, toute la "société" en bref s'enfuit à la campagne. Il y a aussi...une autre explication...qui tient au genre de vie. Lyon est alors formée d'un tissu de petites rues étroites, sales, insalubres, où s'entasse la masse populaire et où la peste trouvera un terrain de prédilection, alors que la bourgeoisie habite des maisons plus spacieuses, souvent entourées de jardins, et qu'elle vit dans des conditions d'hygiène, de confort, voire d'alimentation qui la protègeront. ...
Par une exploitation directe des archives...
S'il est vrai que le centralisme monarchique tend à restreindre l'autonomie politique des villes, l'épidémie de 1628 permet de mesurer l'ampleur des tâches et l'étendue des pouvoirs de la municipalité.
Pour la première fois, un
La ville sort de ce cauchemar exsangue, dépeuplée, désorganisée et ruinée.
Dans l'immédiat, deux tâches urgentes attendent le Consulat.
Poussant plus loin son analyse, l'auteur dégage les
Ces passages sont tirés de la préface de M.
Une très riche bibliographie complète l'ouvrage de
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