Question d'origine :
Quelle est la signification du suffixe ium dans radium, aluminium, barium, etc ?
Merci de votre aide.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 05/06/2004 à 15h48
D'après le Dictionnaire des structures du vocabulaire savant :
- IUM : suffixe servant, depuis les dernières années du XVIIIe siècle, à former des noms de métaux ou métalloïdes, sur des bases très diverses :
nom géographique (scandium), de personne (samarium), de planète (palladium), mythologique (niobium), couleur (rhodium), couleur des raies du spectre (rubidium) et surtout nom ancien de "terres" et oxydes métalliques antérieur à la découverte et à la nomination du métal simple, découverte prévue par Lavoisier : "Il est probable que nous ne connaissions qu'une partie des substances métalliques qui existent dans la nature... Il serait possible à la rigueur que toutes les substances auxquelles nous donnons le nom de terres [chaux, magnésie, etc.] ne fussent que des oxides métalliques irréductibles par les moyens que nous employons" (Traité de Chimie, I, 16). C'est ainsi que "calcium" a été formé sur l'étymon calx calcis, de chaux, magnésium de magnésie, etc.
Ce suffixe -IUM provient de la terminaison -IUM de certains noms de métaux (en concurrence avec -UM, ferrum, aurum) dans le latin classique (stibium "antimoine") ou médiéval (antimonium "antimoine"). PROD.
Uranium, 1970 (Klaproth ; mais ce qu'il découvrit n'était que l'urane, comme l'a montré Péligot en 1841)
Palladium, 1803 (Wollaston)
Iridium, osmium, 1804 (Tennant)
Sodium, potassium, 1809 (Davy)...
D'après le Trésor de la langue française informatisé :
-IUM, suff.
Suff. utilisé pour la const. de termes appartenant au vocab. de la chim. et de la physique.
1. [Base fr.] V. béryllium, magnésium, zirconium.
2. [Base lat. ou gr.] V. actinium, cadmium, gallium, lutécium, osmium, rhodium, rubidium.
curium (du nom de Curie, physicien fr.). subst. Élément transuranien radioactif, de symbole Cm, découvert dans les produits de transformation de l'uranium. V. rem., ex. de Furon.
francium (de France). subst. Élément radioactif, de symbole Fr. Ce n'est qu'en 1937 que Marguerite Perey du laboratoire Curie put affirmer avec certitude l'existence de l'élément 87 comme produit de désintégration dans une préparation d'actinium. D'abord nommé actinium K par M. Perey, cet élément prit ensuite le nom de francium (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 425).
Rem. Sont empr. à l'angl. : aluminium, palladium, plutonium, silicium, sodium, strontium. De même :
a) Américium (de America). Élément transuranien artificiel radioactif de symbole Am. J'apprécie le pouvoir évocateur de certains mots : américium, polyploïde, tenseur de courbure (BUTOR, Passage Milan, 1954, p. 137).
b ) Berkélium (de Berkeley, université de Californie). Élément transuranien artificiel de symbole Bk.
c) Californium (de California). Élément transuranien artificiel radioactif de symbole Cf.
d) Einsteinium (de Einstein, physicien amér. d'origine allemande). Élément transuranien artificiel de symbole E.
e) Fermium (de Fermi, physicien ital.). Élément transuranien artificiel de symbole Fm. On possède maintenant la liste des 92 premiers éléments chimiques dont le nombre atomique va de 1 pour l'hydrogène à 92 pour l'uranium. La liste s'arrête à 92, mais il existe pourtant des éléments transuraniens, inconnus dans la nature, mais qui ont été produits artificiellement, allant de 93 à 98 : neptunium, plutonium, americium, curium, berkélium, californium. Les deux premiers existent peut-être en quantités infinitésimales. Les autres n'existent peut-être pas encore, quoique les éléments 99 et 100 (einsteinium et fermium) aient été découverts dans les cendres de l'explosion de la bombe H (1952) (FURON ds R. gén. sc., t. 63, 1956, p. 36).
Prononc. : [-]. Bbg. DARM. 1877, p. 186. - DUB. Dér. 1962, p. 22, 68, 108.
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