Question d'origine :
Bonsoir,
Quel était le rôle des Syndics dans les villages (en particulier dans la région Lyonnaise et dans l'Ain) ?
De quelle manière étaient-ils nommés ? quelles relations avec les seigneurs des lieux ?
Merci d'avance
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 07/11/2005 à 14h29
Selon le Petit Robert :
SYNDIC : (Sindic, 1318) : Dans une ville franche, Chacun des représentants des habitants auprès du seigneur suzerain de la ville. Dans une paroisse rurale, Chacun des habitants élus pour faire exécuter les décisions de l'assemblée générale de la paroisse.
L'histoire des institutions, principalement au Moyen âge est très complexe, et n'étant pas historiens, nous avons tenté, au milieu de nombreux écrits sur ce sujet, de rassembler quelques définitions de ce mot qui semble désigner selon la façon dont il est employé, tantôt l'assemblée constituée, tantôt la ou les personnes choisies.
En ce qui concerne les villages, la paroisse est le centre de l’action politique : c’est autour de la paroisse que se créent les premières solidarités et les plus fortes communautés paysannes.
Peu à peu ces communautés de voisins et de paroissiens deviennent autant d’institutions rurales. Elles reçoivent, surtout à partir du 14e siècle, des chartes de franchises et élisent leurs représentants face au pouvoir du seigneur, du comte et de ses chatelains : ce sont les syndics : la communauté villageoise a maintenant un profil défini et elle est reconnue par les institutions princières. Ces syndics sont en général choisis parmi les notables locaux, les bourgeois, sachant qu'à partir du 14e siècle, le statut de bourgeois est un statut juridique.
Le renouveau des campagnes françaises à partir d’environ 1440, présente un aspect économique et un aspect lié à la politique : la royauté cherche dans les villages, à s’appuyer, non pas sur les nobles qui sont vus d’un assez mauvais œil par l’administration royale (surtout au temps de Louis XI). Elle s’appuie sur les cultivateurs, sur les chefs de famille paysannes. Il s’est constitué dans les villages de la seconde moitié du XVe siècle, dans les paroisses, mais non pas autour du curé, une assemblée des chefs de familles. Cette assemblée se réunit généralement le dimanche, après la messe. Elle élit un syndic ; celui-ci représente le village devant les agents de l’autorité royale et c’est avec lui que ces agents veulent traiter.
Il y a là comme l’ébauche, encore lointaine, d’un régime administratif rural qui par son syndic et son assemblée, préfigure un peu notre organisation des municipalités rurales modernes.
Informations tirées de : La France médiévale, de Jean-François Lemarignier.
Une communication de Jean-Pierre Gutton dans les Mélanges d'histoire lyonnaise, intitulée "Privilèges, assemblées et syndics du Franc-Lyonnais au XVIIIe siècle", illustre le rôle et l'évolution des assemblées et des syndics depuis leur création dans cette partie du Lyonnais :
Le Franc-Lyonnais, constitué de 13 communautés situées au nord de Lyon sur la rive gauche de la Saône, est placé sous la protection du Royaume de France (au 15e siècle), sans toutefois être réuni au domaine de la couronne. Les Hubert de Saint-Didier, syndics généraux du Franc-Lyonnais pendant plus de cinquante ans, ont laissé des archives qui permettent de reconstituer l’histoire de ces communautés (consultables aux Archives départementales du Rhône).
L’Etat, soucieux de trouver un interlocuteur semble bien tolérer les syndics. Au départ c’est une fonction bénévole, le syndic semble élu pour une durée indéterminée au début du 16e siècle, puis pour une durée assez courte (3 ans) à la fin du siècle. Un procureur syndic est élu en même temps, ou simplement nommé par le syndic. "Le rôle du syndic est de répartir le don gratuit entre les paroisses, de défendre les privilèges du pays, mais aussi de s'occuper des chemins, de la police des mendiants, de la milice".
On apprend également que la plupart des syndics ou procureurs syndics sont tous des bourgeois de Lyon qui possèdent des fonds en Franc-Lyonnais, certains deviendront prévots des marchands, plusieurs autres seront échevins.
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