Débarquement oublié
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 04/11/2005 à 13h45
211 vues
Question d'origine :
Cher Guichet,
Ayant découvert récemment sur place l'existence d'un débarquement (ou plutôt de l'échec d'un débarquement) sur les plages de Pourville en 1942, j'aimerai en savoir plus sur cette page d'Histoire méconnue. Est-il par ailleurs exact que les habitants de Dieppe toute proche furent décorés à titre collectif par les autorités nazies pour avoir aidé à repousser les "envahisseurs" canadiens ? Merci d'avance cher GdS.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 05/11/2005 à 16h51
Il s'agit du débarquement de Dieppe, connu sous le nom de "Opération Jubilée", qui eut lieu le 19 août 1942, ce fut un échec total :
Le débarquement de Dieppe ou opération Jubilee, est une opération qui laisse un goût amer aux Canadiens car les troupes qui furent engagées furent décimées alors que la tournure des opérations aurait du faire annuler l'opération rapidement et que l'on parle encore de second front qui est totalement absurde à cette date du 19 août 1942. (...)
Dans l'aube brumeuse d'un jour d'août 1942, une armada de 250 navires de toutes tailles se dirige vers les côtes françaises de la Manche. Elle emporte près de 10 000 hommes de troupe et marins, pour ce qui sera le plus grand raid de la IIème Guerre mondiale. 74 escadrilles de chasseurs et de bombardiers en assureront la couverture aérienne. Fer de lance de l'opération, 5 000 soldats canadiens. Leur objectif... un port difficilement accessible et puissamment défendu, incrusté dans les falaises abruptes de la côte française: Dieppe.
(...)
Le 19 août 1942, à 4h45, les troupes canadiennes et deux commandos britanniques accompagnés de 50 rangers américains et de quelques "Français libres" vont débarquer, sur un front de 20km en quatre points de la côte de part et d'autre du port de Dieppe où sera porté l'effort principal une demi heure plus tard. Depuis Berneval et Puys, à l'est, jusqu'à Pourville et Quiberville, à l'ouest... une côte inhospitalière, bordée par des plages de galets que surplombent les parois verticales des falaises que l'État-major allemand a truffé de défenses de toutes sortes: batteries de canons à longue portée, mortiers, nids de mitrailleuses, bunkers bétonnés, emplacements de tir individuels. Des réseaux de fil de fer barbelé hauts de plusieurs mètres encerclent la ville et obstruent les rares ravines qui permettent d'accéder au sommet des falaises où l'ennemi s'est retranché. C'est à l'assaut d'une véritable forteresse que 5000 hommes vont se lancer. 1000 y trouveront la mort et 3000 d'entre eux y seront blessés ou faits prisonniers.
(...)
source : Wikipedia.
Dans sa maîtrise d’Histoire, Caroline Demouchy, une étudiante de la région dieppoise, explique comment, au lendemain du débarquement manqué sur Dieppe, l’armée allemande voit en cet événement un outil de propagande.
Le 20 août, les autorités allemandes proposent la Croix de fer à René Levasseur, maire de Dieppe, et dix millions de francs pour récompenser les habitants de n’avoir pas pris part aux combats (précisons que l’attitude des civils fut liée au tract largué par les Alliés ; le texte invitait la population à ne pas participer afin d’éviter les représailles de l’ennemi) Mais René Levasseur refuse ces deux propositions et réclame avec audace la libération des prisonniers dieppois.
1581 Dieppois libérés
Dès le 23 août, la municipalité apprend que ce geste inespéré n’est pas désintéressé de la part d’Hitler. Le Führer souhaite mettre en avant la bonté de l’armée allemande envers les populations qui se montrent coopératives. Jean Fournier, alors employé de mairie, dresse une liste de 1800 noms. Le 12 septembre, à 15 heures, un premier convoi de 984 prisonniers arrive en gare de Serqueux où se déroule une cérémonie officielle prônant un rapprochement entre les Etats français et allemand. Ensuite, malgré l’interdiction des autorités allemandes, la population s’amasse devant la gare de Dieppe pour accueillir ses prisonniers.
Le 22 octobre 1942, 281 nouveaux soldats retrouvent leurs foyers sans cérémonial. La municipalité réclame ensuite la libération des derniers hommes mais n’obtenant pas les résultats escomptés, les Allemands temporisent. Néanmoins, le 15 mai 1943, un troisième train de prisonniers arrive à Dieppe portant à 1581 le nombre de Dieppois libérés de façon anticipée par l’armée allemande.
source : le dossier très complet sur l'Opération Jubilée réalisé par le Fonds ancien & local de la médiathèque Jean-Renoir de la Ville de Dieppe, vous trouverez également sur le site de cette ville de nombreuses photographies, ainsi que sur le site Bibliothèque et Archives du Canada.
Pour en savoir plus : ce site web, Dday Overlord : Les origines du Débarquement de Normandie et ces ouvrages disponibles à la BmL.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter