Question d'origine :
Quel est l'alcool utilisé dans la médecine, afin de désinfecter?
Tous les alcools ont-ils la même proprieté "désinfectante"?
Quelle proprieté de l'alcool lui confère t elle cette fonction?
Pourquoi l'alcool est il cancerigène?
Merci pour l'attention que vous porterez à ces questions
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 04/11/2005 à 12h55
Les antiseptiques et désinfectants sont capables d'inhiber la croissance des micro-organismes (bactériostase, fongistase, virustase) ou d'avoir une action létale. Certains antiseptiques et désinfectants présentent ces deux modes d'action en fonction des doses. D'autres ont toujours une action létale ou toujours une action bactériostatique ou fongistatique quelle que soit la concentration utilisée. La rémanence désigne l'effet anti-microbien de l'antiseptique persistant sur la peau.
Le mécanisme d'action des produits varie d'une famille d'antispetiques à l'autre : coagulation des organistes intracellulaires, altération de la membrane,...
Selon leur nature et leur concentration, les antispetiques et désinfectants ont une ou plusieurs cibles à l'intérieur de la cellule. Ils doivent donc traverser la paroi cellulaire pour exercer leur action.
Extrait de : Guide des antispetiques et désinfectants, Centre de Coordination de la Lutte contre les Infections Nosocomiales Paris-Nord.
En ce qui concerne l'alcool modifié, le mécanisme d'action est le suivant :
Par voie locale, action bactéricide par dénaturation des protéines, augmentée en présence d'eau.
Interfère avec le métabolisme: inhibe la formation de métabolites essentiels à la division cellulaire, action lytique directe.
Source : Fiche "Ethylique alcool", banque de données automatiséesur les médicaments (Biam)
Selon la ligne contre le cancer , la consommation d'alcool est associée de façon dose-dépendante à une augmentation de l'incidence de plusieurs types de cancers.
Les données concernant la relation entre cancer et alcool sont principalement basées sur des études épidémiologiques, et l'on dispose aujourd'hui de suffisamment de preuves du potentiel cancérigène des boissons alcoolisées.
Outre l'éthanol, les boissons alcoolisées contiennent d'autres substances issues de la fermentation ou de la préparation qui sont elles aussi mises en cause dans le processus de cancérisation : aldéhydes, esters, cyanures et alcools autres que l'éthanol, auxquels il faut ajouter certains aditifs et contaminants (terpènes, phytotoxines…).
Ces deux types de cancers sont en étroite corrélation avec la consommation alcoolique. Le tabac et l'alcool interagissent au niveau du risque de tels cancers, qui sont environ 37 fois plus élevés chez les grands buveurs / grands fumeurs, que chez les non-buveurs non-fumeurs. Parmi les non-fumeurs, les grands buveurs encourent un risque de cancer 6 fois supérieur aux abstinents. Les mêmes risques élevés ont été décrits pour toutes les catégories de boissons alcoolisées.
Il est intéressant de noter que les adeptes des bains de bouche présentent également un risque élevé de développer des cancers de la bouche, ce qui donne à penser que l'alcool influencerait la carcinogenèse plus par voie locale que par voie générale.
En dehors de l'alcool et du tabac, une mauvaise alimentation générale est fortement associée au risque de cancer buccal et de cancer du pharynx.
Il est fortement associé à la prise d'alcool, et ici aussi, l'alcool s'associe au tabac en majorant le risque. Même chez les non fumeurs, les grands buveurs présentent un risque 10 fois supérieur de développer un cancer de l'œsophage que les abstinents complets. Bien que le risque de cancer de l'œsophage augmente avec la quantité d'alcool absorbée, il semble que les consommateurs de boissons à haute teneur d'alcool soient plus sensibles au risque de ce type de cancer, que les buveurs de vin et de bière.
Comme dans le cas du cancer buccal et du cancer du pharynx, l'alcool aggrave les effets d'une mauvaise alimentation.
L'alcool est un facteur déterminant du cancer du larynx. Le profil de risque est comparable à celui observé dans le cadre du cancer de la bouche, du pharynx et de l'œsophage.
L'alcool est un poison avéré du foie, et la destruction des tissus hépatiques qu'il provoque peut être à l'origine de cirrhoses alcooliques, la cirrhose pouvant ensuite dégénérer en cancer du foie.
Des études comparatives portant sur différentes populations tendent à prouver l'incidence de la consommation de boissons alcoolisées sur le risque de développement de cancers colorectaux. La bière présente une corrélation positive au cancer rectal, plus fréquemment chez l'homme que chez la femme.
Une pancréatite accompagnant souvent les cas de cancer du pancréas, l'incrimination de la consommation de boissons alcoolisées dans le développement de cancers du pancréas a souvent été évoquée ; l'alcool entraînerait un cancer du pancréas par l'intermédiaire d'une pancréatite. Mais ce lien demeure controversé.
Dans de nombreuses études, les signes d'une relation entre la prise d'alcool et le cancer du sein sont évidents. Mais la grande variabilité des résultats et la faible pente de la courbe dose-réponse ne permettent pas de conclure de façon définitive. Certains chercheurs pensent cependant que les éléments de preuve sont suffisants pour dénoncer le rôle dose dépendant de l'absorption d'alcool dans le développement de cancers du sein.
Voir aussi sur les rapports alcool et cancer :
- Alcool et risque de cancer, rapport du haut comité de santé publique
- fiche alcool, dictionnaire des cancers de A à Z
- dossier Alcool, effets sur la santé : une expertise collective de l'Inserm, futura-sciences.com
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