Question d'origine :
Bonjour,
je recherche l'origine d'un mythe (quelle mythologie?) dans lequel le monde est divisé en deux: ceux qui vivent sous terre et qui travaillent et ceux qui vivent à l'air libre et qui sont oisifs. L'histoire dit que chaque année, une personne du monde libre est sacrifiée pour être mangée par les habitants du monde sous-terrain. D'où la question "dans quel monde préfèreriez-vous vivre?"...
Si vous pouviez trouver l'origine de ce mythe (mythologie gréco-romaine, scandinave, hindoue...)...
Merci d'avance,
Frédéric
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 27/10/2005 à 15h56
Malgré des recherches approfondies, il ne nous a pas été possible de trouver un mythe
Le thème de l’existence de peuples souterrains est très répandu dans toutes les cultures, sous toutes les latitudes. Cet espace symbolique (labyrinthe, caverne, grotte…) peut être compris comme matrice de l’humanité (Terre-Mère), par exemple dans les mythes d’émergence des indiens d’Amérique du nord, ou au contraire comme lieu de séjour des âmes des défunts, de dieux infernaux, comme dans la mythologie gréco-romaine, entre autres. Il peut aussi s’agir du lieu de vie de personnages pas tout à fait humains, mal finis, monstrueux…qui, en raison de leur proximité avec le feu de la terre, excellent dans l’art de la forge et le travail des métaux précieux.
Nous vous recommandons de vous reporter à l’ouvrage de Xavier Yvanoff Mythes sur l’origine de l’homme et plus particulièrement au chapitre intitulé La vie des troglodytes (Généralités sur la vie souterraine des premiers temps. - Les peuples souterrains du monde entier. – Peuples fantastiques de l’Europe.)
Vous pouvez également consulter :
- L'article « Hadès » du Dictionnaire des symboles, mythes et croyances :
«Nom romain : Pluton. Mythologie grecque et romaine.
Hadès est le fils de Chronos et Rhéa. Sans doute le moins bien loti lors du partage des pouvoirs, il est le dieu des Mondes souterrains. A ce titre, il régit les Enfers, lieu où les humains se rendent à leur mort. Il est l’époux de Perséphone, la fille de Déméter et de Zeus (…). Il quitte rarement son magnifique palais situé dans les Enfers et se mêle peu, par conséquent, des affaires des autres dieux ou des hommes. Sa richesse n’en est pas moins infinie, puisqu’il possède, outre les âmes des morts, les métaux précieux, les pierres et les joyaux, contenus dans le monde souterrain, qui constitue son vaste royaume (…).
Le culte d’Hadès exigeait que seules des victimes noires - toujours en nombre pair, alors que pour tous les autres dieux, elles étaient en nombre impair – lui soient sacrifiées, dans les ténèbres. Avant de les immoler, on creusait une fosse pour recevoir le sang, et on y répandait le vin des libations. Durant ces sacrifices, les prêtres avaient la tête découverte, et le silence absolu était recommandé aux assistants, moins encore par respect que par crainte du dieu. (P. Commelin : Mythologie grecque et romaine) »
-Les articles Caverne, Enfer, Forgeron de l' Encyclopédie des symboles .
- Les ouvrages généraux sur les mythes, classés à la cote 398 MYT, les mythe et légendes des différents pays à la cote 398.2
La mention que vous faites d’un épisode de sacrifice rituel et de cannibalisme a pu nous orienter un temps vers les mythes et légendes mayas ou aztèques. Mais sans succès.
Enfin, si vous souhaitez à tout prix retrouver tous les ingrédients de l’histoire que vous nous proposez, vous pourrez vous (re)plonger, non dans un mythe, mais dans l’oeuvre de science-fiction de Wells La machine à explorer le temps :
« Les habitants du monde supérieur pouvaient bien avoir été autrefois une aristocratie privilégiée et les Morlocks leurs serviteurs mécaniques, mais tout cela avait depuis longtemps disparu. Les deux espèces qui étaient résultées de l’évolution humaine déclinaient ou étaient déjà parvenues à des relations entièrement nouvelles. Les Eloïs, comme les rois carolingiens, en étaient venus à n’être que des futilités simplement jolies : ils possédaient encore la terre par tolérance et parce que les Morlocks, subterranéens depuis d’innombrables générations, étaient arrivés à trouver intolérable la surface de la terre éclairée par le soleil. Les Morlocks leur faisaient leurs habits, concluais-je, et subvenaient à leurs besoins habituels, peut-être à cause de la survivance d’une vieille habitude de domestication. (…)
Je pensais alors à la grande peur qui séparait les deux espèces, et pour la première fois, avec un frisson subit, je compris clairement d’où pouvait provenir la nourriture animale que j’avais vue. (…) Ces Eloïs étaient simplement un bétail à l’engrais, que, telles les fourmis, les Morlocks gardaient - et qu’ils dévoraient. »
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