Question d'origine :
Bonjour,
Je m’interroge sur le rôle et la fonction de ces « cabanes de bergers » que l’on appelle capitelles dans le Languedoc.
A quand remonte exactement cette technique de construction et comment peut-on expliquer leur présence en si grand nombre par endroits alors que les bergers, même au XIX ème siecle devaient être plutôt isolés pour garder leurs troupeaux?
En d’autres termes, est-on absolument certain que l’on est en présence de constructions érigées par de braves bergers du 19 éme !
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 03/06/2004 à 09h55
« Dès l’Antiquité, la cabane est considérée comme un modèle à l’origine de l’architecture. Mais c’est au 18e et au 19e siècle que se développe le mythe de la cabane, symbole de l’état de nature cher au philosophe Jean-Jacques Rousseau.
La cabane serait née du besoin des hommes de se ménager un abri contre les intempéries. Telle est l’analyse du premier théoricien de l’architecture, Marcus Vitruvius Pollio (Vitruve), qui écrit à Rome il y a environ 2 100 ans un traité intitulé De architectura. Définition trouvée sur : Le mythe de la cabane.
On trouve des informations plus précises sur : Les cabanes en pierres sèches dans les Pyrénées Orientales.
« La construction de cabane en pierres sèches réalisée sans adjonction de mortier est une technique connue dès la préhistoire, qui s'est perpétuée dans toutes les régions de collines et de plateaux au sol pauvre, où il suffit à l'homme de se baisser pour ramasser des quantités considérables de pierres.
Ces cabanes ont eu, au fil des siècles, de multiples usages : abris pour les hommes ou les animaux, réserves permettant d'entreposer du matériel agricole ou des provisions, mais aussi postes de guet, puits ou citernes. Elles ont souvent été construites par des bergers, faisant alors partie d'un ensemble constitué d'un enclos, d'un couloir de traite et parfois d'autres cabanes à usages variés (protection d'agneaux nouveaux nés, confection de fromages par exemple). C'est dans le domaine pastoral qu'on trouve sans doute les cabanes les plus anciennes et aussi les plus grandes (utilisées souvent comme bergeries). »
Selon les régions, le terme employé pour désigner ces constructions diffère. Christian Lassure dans : Baraques et cortals du Roussillon ou le mythe des "capitelles" et des "orris", en dresse une lexicologie.
Il est intéressant de noter que le terme « capitelle » est controversé : « Plus grave est l'utilisation par Annie de Pous du mot capitelle. Il s'agit en effet pour elle d'un choix délibéré : n'ayant pas pu trouver le terme exact servant à désigner les cabanes de pierres sèches, elle a décidé d'employer un mot languedocien utilisé dans les Cévennes, capitela, et elle a été aussitôt suivie par la population gavatxa de notre département ; aujourd'hui, que ce soit à Latour de France ou à Cassagnes, voire à Bélesta, on ne parle plus que de capitelles, dont la commune de Cassagnes a d'ailleurs fait un argument touristique (l'Auberge des Capitelles, la cuvée des Capitelles). Et pourtant, le mot n'a jamais été employé chez nous. Quel dangereux pouvoir détiennent les érudits à qui l'on fait trop souvent aveuglément confiance !
Il faut dire que le terme exact est beaucoup moins valorisant si l'on s'en réfère à la langue française : c'est en effet de baraques qu'il convient de parler pour désigner l'ensemble de nos cabanes, le mot n'ayant d'ailleurs rien de péjoratif en catalan. » (cf le site Cabanes en pierres sèches dans les Pyrénées Orientales).
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