Question d'origine :
il existe un mouvement monachique chez les catholiques, les orthodoxes et les bouddhistes. qu'en est-il chez les protestants, les musulmans, les juifs et les hindouistes ?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 13/10/2005 à 13h20
Pour tout savoir sur le monachisme chrétien et non chrétien, il faudrait lire l’article Monachisme du Dictionnaire de spiritualité ascétique et mystique, tellement riche que nous pouvons difficilement en rendre compte.
Pour un petit résumé de la situation, vous pouvez consulter cette page internet :
Un regard monastique sur le monachisme non-chrétien
Et voici quelques informations supplémentaires :
« Les réformateurs avaient vigoureusement critiqué et rejeté toute forme de vie religieuse monastique ou conventuelle. La vocation chrétienne, pour Luther comme pour Calvin, s’épanouit dans le monde, la vie conjugale, le travail professionnel, le sacerdoce universel. Le mariage, et non le célibat, la liberté à la place de la soumission et la sobriété plutôt que la pauvreté constituent le programme spirituel des protestants. Mais après trois siècles apparaissent sans préméditation ecclésiastique des organismes voués à la charité, des organisations dites diaconales de services des malades, des handicapés et des vieillards. En France c’est la communauté des Diaconesses de Reuilly, qui naît en 1841, dont les Sœurs se donnent une règle de vie ; en Suisse apparaît à la même date la communauté de Saint-Loup.
Si la préoccupation sociale est dominante, à partir des années 1940 apparaissent des communautés de femmes ou d’hommes dont le projet est plus spécifiquement religieux et liturgique. Sous l’influence du renouveau biblique et d’une théologie plus ecclésiale, et dans les circonstances dramatiques que connaît l’Europe, se constituent les premiers groupes fervents qui deviendront des communautés rayonnantes : Pomeyrol et Taizé en France, Grandchamp en Suisse, après Darmstadt en Allemagne. Souvent jeunes, leurs membres redécouvrent peu à peu les anciennes règles monastiques éprouvées : pauvreté, chasteté, obéissance. »
Les protestantismes / Michel Leplay
Voir aussi :
la page Existe-t-il un monachisme protestant ? sur le site de l’Eglise Réformée de France
la page Quelques règles monastiques protestantes en France sur le site de l’Université du Québec à Montréal, intéressant aussi pour sa partie historique.
« Les ordres monastiques. – L’hindouisme n’a pas constitué dans l’Antiquité d’ordres monastiques comparables à ceux du bouddhisme et du jaïnisme : c’est une différence capitale entre ces diverses religions. Les communautés hindouistes sont demeurées diffuses, sans organisation stable. Cependant, on attribue à Çankara, le grand philosophe des VIIIe-IXe siècles, tenant du Vedantâ « non-dualiste », étranger à toute attache sectaire, la fondation d’un ordre çivaïte comprenant dix confréries dont les membres s’appelaient pour cette raison les daçanâmîs « ceux aux dix noms » ou encore ekadandîs « les porteurs du bâton à un seul nœud » ; il s’agissait bien entendu de « renonçants » et des femmes y étaient admises aussi ; plusieurs de ces ordres recrutaient parmi les brahmanes seuls ; d’autres étaient ouverts aux quatre castes (à l’exclusion, donc, des hors-castes et des déchus » ; la pratique de la nudité (à l’imitation des Jainas Digambaras ?) était observées par certains.[…]
Les adeptes de Râmânanda, de Madhva et quelques autres, ont aussi fondé des monastères. Les moines vishnuites s’appellent souvent des vairâgins ou « dépassionnés », sauf ceux de Vallabha qui sont des gosaïns ou gosvâmins « maîtres » ; ceux de l’école Çrîvaishnava, nécessairement brâhmanes, ont pour signe distinctif un triple bâton ou bâton à trois nœuds ; ce sont les tridandîs. Les communautés çivaïtes sont moins organisées, et l’ascèse individuelle y prévaut ; cependant il y a des monastères à l’usage des Lingâyats, affiliés à cinq fondations originelles et qui ont essaimé dans tous les villages où existent des membres de la secte. »
L’hindouisme / Louis Renou
Voir aussi :
Ermites du Saccidananda
Ashrams : grands maîtres de l’Inde
« L’Islam interdit expressément l’institution de moines ou de prêtres. L’arabie pré-islamique connaissait l’existence des moines chrétiens, qui ont peut-être constitué un phénomène familier. Mais, à mesure que l’Islam étendait un réseau de salut qui concernait chaque homme dans tous les aspects de sa vie quotidienne et sociale, il était exclu de séparer une catégorie d’individus de la société envisagée comme un tout. De nombreux individus n’en ont pas moins fait l’expérience de la réclusion religieuse, parmi lesquels de célèbres saints comme Ibn Mashish. » …
Article Monachisme dans le Dictionnaire encyclopédique de l’islam
René Brunel, pour sa part, récuse l’authenticité du hadîth « pas de monachisme en Islam » dans l’introduction de Le monachisme errant dans l’Islam : Sidi Heddi et les Heddawa et montre que l’Islam a toujours eu ses ascètes, ermites et autres anachorètes, jusqu’aux confréries soufies qui se perpétuent aujourd’hui.
Pas de traces en effet de monachisme dans le judaïsme sauf, et c’est une hypothèse parfois controversée, comme ancêtre du monachisme chrétien, chez les Esseniens et les Thérapeutes .
Esséniens : secte du judaïsme tardif. Les esséniens, dont la vie ascétique provoquaient l’estime et l’admiration, se groupaient en communauté à l’écart du monde. Ils se soumettaient à une intiation progressive durant un postulat d’une année et en noviciat de deux ans …
Voir la suite de l’article Esséniens dans Catholicisme, hier, aujourd’hui, demain T. 4.
Thérapeutes : Nom dont la racine désigne à la fois la guérison et le culte. Philon a longuement décrit dans La vie contemplative la secte semi-monastique, composée d’hommes et de femmes, nombreuse en Egypte …
Voir la suite de l’article Thérapeutes dans le même dictionnaire T. 14.
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