morts de faim
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 04/10/2005 à 17h01
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Question d'origine :
bonjour,
j'aimerais avoir une estimation du nombre de personnes qui meurent de faim dans le monde chaque jour. Merci.
Ivan Surrel.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 05/10/2005 à 14h34
D'après le nouveau rapport "L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde", les progrès de réduction de la faim sont pratiquement au point mort. Hartwig de Haen, Sous-Directeur général de la FAO, commente les nouveaux chiffres.
Ces chiffres sont très importants car ils évaluent la gravité du problème de la faim et nous disent où se trouvent les personnes affamées. Ils nous rappellent également combien nous sommes loin de l'engagement pris par la communauté internationale au Sommet mondial de l'alimentation en 1996, consistant à réduire la faim de moitié d'ici 2015. Les données et l'analyse du SOFI aident à renforcer l'attention du monde sur les problèmes d'insécurité alimentaire et à mieux cibler l'action directe.
Il y a un an, la FAO estimait le nombre de personnes sous-alimentées à 777 millions dans les pays en développement. Elle déclare qu'elles sont désormais 799 millions. Ceci signifie-t-il que ce nombre de personnes victimes de la faim a augmenté?
Les deux publications sont difficiles à comparer. Les nouvelles estimations non seulement intègrent de nouvelles données plus récentes, mais corrigent également les données passées, sur la base des révisions fournies par les Etats membres, de leurs données sur la production, le commerce, et la population. Par conséquent, la FAO est appelée à réviser fréquemment ses estimations précédentes de disponibilités vivrières et du nombre de personnes sous-alimentées.
Dans le cas présent, si l'on applique la nouvelle base de données à la période 1997-99, cela donne lieu à une estimation révisée pour 1997-99 de 784 millions de personnes sous-alimentées. Par conséquent, la comparaison des deux périodes de trois ans à l'aide des données les plus récentes indique qu'il y a en effet eu un accroissement de 15 millions d'une période à l'autre, essentiellement dû à l'accroissement de la population totale. En outre, la majorité de cet accroissement de 15 millions est concentré dans quelques pays très peuplés.
Les données sont tirées du Rapport sur la santé dans le monde 2000 de l'OMS. Les causes essentielles en sont les maladies et le manque d'eau potable et d'hygiène. Il s'agit d'une estimation au bas mot, soit un peu plus de 9 millions de morts par an, dont 6 millions d'enfants de moins de cinq ans qui meurent prématurément des suites directes ou indirectes de la faim.
Plus de 2 milliards d'êtres humains dans le monde souffrent de carences en oligo-éléments, ce qu'on appelle aussi "la faim cachée". Que devraient faire les pays pour améliorer les conditions de vie de ces personnes?
Le terme "faim cachée" dénote des carences en vitamines et en minéraux. La mauvaise santé et la perte de potentiel humain qui dérivent des carences en oligo-éléments sont énormes, mais ces effets ont souvent été masqués par les preuves plus évidentes de malnutrition protéique-énergétique, de faim chronique et de famine. Les carences en oligo-éléments peuvent avoir de graves répercussions. Par exemple, les enfants n'ont pas une croissance et un développement normal; l'apprentissage est compromis, souvent gravement et irrémédiablement; les systèmes immunitaires sont affaiblis; les capacités mentales et physiques sont restreintes, chez les adultes comme les enfants; et ces carences peuvent porter à la cécité et à la mort.
Pour résoudre les carences en oligo-éléments, il convient d'aider les pauvres à améliorer la diversité et l'adéquation globale de leurs régimes alimentaires. Il faut adopter une approche durable, fondée sur l'alimentation, qui apporte de multiples bienfaits nutritionnels. Une telle démarche ne se fonde plus sur un seul oligo-élément et reconnaît qu'en général, les régimes qui manquent d'un oligo-élément manqueront vraisemblablement d'autres éléments nutritifs, y compris les macronutriments tels que protéines, glucides et lipides. Il s'agit surtout d'améliorer les apports alimentaires totaux. Il ne faut pas dissocier les efforts ciblés sur les oligo-éléments deceux qui affrontent d'autres problèmes de malnutrition. Une alimentation d'appoint, et même l'ajout d'éléments nutritifs à la nourriture, sont des mesures à court terme, et ne peuvent remplacer les solutions plus complètes.
L'impact global est le bouleversement de la production vivrière et des activités économiques normales en déplaçant les populations rurales à l'intérieur d'un pays et à travers les frontières. Au niveau des ménages, les personnes déplacées ne sont plus en mesure de cultiver de la nourriture pour leurs familles. En conséquence, elles deviennent entièrement tributaires de l'aide alimentaire, ou souffrent de malnutrition et finissent par mourir de faim ou de maladies liées à la malnutrition.
Au niveau national, les maigres ressources d'un pays pauvre sont détournées au profit des conflits (armement, élargissement des armées, etc.); et le pays, incapable d'importer de la nourriture pour satisfaire ses besoins, devient alors dépendant de l'aide alimentaire.
Les conflits armés forcent les gens à quitter leurs logements ou les encerclent dans des zones de combats en les rendant dépendants de l'aide alimentaire temporaire. En 2001, le nombre de personnes déplacées était estimé à 37 millions (12 millions de réfugiés et 25 millions de personnes déplacées à l'intérieur des pays).
Dans les conflits, les sources et les approvisionnements alimentaires peuvent être interrompus intentionnellement dans le but de faire mourir de faim les civils des groupes de l'opposition. En 1999, ces interruptions ont eu pour résultat 24 millions de personnes affamées ayant besoin d'une aide humanitaire.
Les conflits armés peuvent empêcher les agriculteurs de s'occuper de leurs cultures vivrières et bouleverser les transports, le commerce et les marchés, réduisant ainsi l'accès à la nourriture. La FAO a constaté que les pertes de production agricole dues aux conflits en Afrique subsaharienne entre 1970 et 1997 ont été équivalentes à 75 pour cent de toute l'aide reçue par les pays victimes des conflits.
Source : FAO
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