Squat*
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 30/05/2004 à 12h58
348 vues
Question d'origine :
bonjour
qu'est ce qu'un squat(dans l'opinion publique, politicienne et des squatteurs)?
merci d'avance
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 02/06/2004 à 12h40
L'origine du squat (du verbe "to squat : s'accroupir, se blottir"), ou squattage, est ancienne. Le terme remonte à 1835 aux Etats-Unis et désignait un "pionnier qui s'installait sur une terre inexploitée de l'Ouest, sans titre légal de propriété et sans payer de redevance". En 1948, un squatter prit le sens de "personne sans logement qui s'installe illégalement dans un local inoccupé". Le verbe "squatter" apparait en 1969 pour signifier l'occupation illégale d'une habitation vide (on dit aussi squattériser).
Cette définition peut être complétée ainsi :
(...)"le lieu occupé n'est pas toujours un logement mais peut être un grenier, une cave, un bureau ou un hangar désaffecté ; il n'est pas forcément vide au moment de l'entrée des squatters, mais peut être habité par d'autres squatters, qui se feront éventuellement chasser des lieux. Le squat peut être payant pour ses habitants, soit qu'un faux propriétaire le fasse passer pour un appartement de droit commun, soit que les occupants du lieu s'octroient sur lui un droit d'usage, et le fasse payer aux futurs squatters", in Sans-logis et squatters : auto-organisation et mobilisation collective , Revue francaise des affaires sociales; 2, avril-juin 2002, p.5-107.
*
D'après ce document : Le Squat, mémoire de fin d’étude (98-99) de Thomas Dawance pour l’Institut Supérieur d’Architecture Saint-Luc, Bruxelles :
"Quoi qu'il en soit, elle [l'identité du squat] n'est plus uniquement le cri, catalysé par une autorité charitable, de classes défavorisées réclamant une prise en compte de leurs conditions de vie désastreuses, comme avant mai 68. Elle n'est plus uniquement le lieu d'une lutte idéologique menée par des dirigeants politiques souvent extérieurs à leur cause, mais aussi une solution trouvée par une jeunesse marginalisée par les dites crises économiques (post-modernes) des années 80 et 90."
Ce que revendiquent les squatters, quelles que soient leurs origines (de la petite bourgeoisie au loubard en passant par le milieu ouvrier), c'est un nouvel art de vivre basé sur une forme de collectivité.
Voici un extrait du sommaire du document précité qui présente les motivations et origines des squatters :
I. Introduction
II. Définition
III. L'histoire du squat
1. A l'origine
2. Dans l'Europe industrielle du 19ème siècle et du début de ce siècle
3. A la Libération
4. Hiver 54
5. Les mouvements de squatters dans les années 70
6. Les mouvements de squatters dans les années 80
7. Les mouvements de squatters dans les années 90
IV. Le droit au logement
V. Revendications à vivre autrement
1. Squat et politique
2. Les origines sociales des squatters
3. Un autre art de vivre
4. Le squatter, un urbaniste ?
*
(...)"le squat est un révélateur des limites de l'organisation de notre collectivité et notamment de trois de ces pivots : la justice, la protection sociale et l'égalité de traitement des citoyens par l'administration."(...)"Aucune des trois sphères concernées, juridique, sociale et exécutive (préfecture et police) n'identifie sa relation au phénomène. Derrière cette négligence originelle, c'est une cascade d'incompréhensions et de ratés qui s'enchaînent pour aboutir à un traitement inutile et souvent douloureux, finissant par déplacer les poblèmes sans les résoudre".(...)"Quoi qu'il en soit, le squat illustre la difficulté pour le droit et pour la machine judiciaire d'explorer certaines de ses marges, revêtues d'oripeaux juridiques taillés pour d'autres, espérant qu'à défaut de justice, la morale soit sauve. Mais si les lacunes du droit sont si peu soulignées, c'est que l'environnement chargé de faire valoir les intérêts des personnes en squat est également assez désert".
Il ne semble pas exister de sondage qui mesure l'impact du squat dans l'opinion publique, les études portant sur ce thème privilégiant une approche professionnelle et sociologique.
* Etre jeunes artistes dans un squat : approche de la construction des identités individuelles et collectives, d'Emmanuelle Maunaye, Université François Rabelais de Tours, 2003, qui décrit l'organisation et le fonctionnement social des squats d'artistes
* le site [squ@t!net], l'actualité des squats dans le monde.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Quelles monographies de peintres occidentaux me conseillez-vous...
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter