Question d'origine :
Question sans doute trop précise !
Alors que j'attendais un train à la gare de Tartu ( ESTONIE ) anciennement DORPAT
un chauffeur de taxi a essayé de nous expliquer qu'elle avait été le lieu d'un événement considérable dont le tsar ( Nicolas II ) sans doute avait été l'acteur principal. C'est tout ce que j'ai pu comprendre d'un discours long et véhément.
Je n'ai rien trouvé nulle part
Vous êtes mon dernier recours
Merci et bien cordialement
J J BERNARD
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 30/09/2005 à 13h41
Contrairement à ce que vous avez écrit dans votre question, celle-ci n'est pas "trop précise" puisqu'il nous manque une date et il y a un doute concernant l'intervention du Tsar, qui semble-t-il serait Nicolas II.
Tartu s'est en effet appelé Dorpat, mais aussi Iouriev, dans le cadre de la russification de l'Estonie (1885-1904) :
Des fonctionnaires russes remplacèrent systématiquement les [noms] germanophones ; en 1893, Dorpat (aujourd'hui Tartu) prit le nom russe de Iouriev
france-estonie.org
(voir aussi le site du linnamuuseum de Tartu)
Si nous retenons le fait que l'événement que vous recherchez se serait passé sous le règne de Nicolas II, la ville de Tartu s'est en effet illustrée en 1905 dans les mouvements nationalistes et révolutionnaires estoniens de l'époque :
La révolution de 1905 et ses conséquences.
Dans les régions estoniennes l'agitation révolutionnaire commença à la mi-janvier, juste après le "dimanche rouge" de Saint-Pétersbourg. Dans le courant du printemps et de l'été, elle devint à peu près permanente dans les villes et gagna progressivement les campagnes ; il y eut des violences et des destructions, des campagnes de pétitions, des meetings. Les revendications prirent rapidement une forte coloration nationaliste : les nationalistes estoniens réclamaient un meilleur statut pour leur langue et (pour certains) l'autonomie. En revanche, en 1905-1906 personne ne réclama l'indépendance : c'est que l'Empire ne s'affaiblit jamais assez pour perdre sa capacité de répression, et que la monarchie conserva une partie de sa légitimité.
Les choses tournèrent mal à l'automne : le 16 octobre, l'armée tira sur la foule à Tallinn - ce "carnage d'octobre" fit entre 28 et 90 morts selon les sources. Le lendemain, Nicolas II accorda à ses sujets le droit de former des partis politiques et des syndicats, et durant deux mois la censure s'effondra et les autorités renoncèrent à la répression. Tõnisson fonda le premier parti politique estonien, le Parti progressiste populaire estonien. Fin novembre, il convoqua à Tartu un congrès de représentants du peuple qui se scinda en deux réunions qui adoptèrent deux résolutions, celle de la Bürgermuße, qui réclamait de profondes réformes légales (union des régions estoniennes en une seule province, marginalisation politique des Germano-Baltes, réforme agraire), et celle de l'Aula, plus radicale, qui appelait à la désobéissance civile. Pendant ce temps, la situation sociale se dégradait sans cesse.
france-estonie.org
La majorité de la classe politique estonienne , fascinée par le modèle finlandais, aspire à cete époque à une autonomie nationale territoriale pour son pays. Le premier à avoir explicitement énoncé ce projet fut le socialiste Peeter Speek dans le journalUudised ("Nouvelles") en 1905. La même année, une assemblée de représentants estoniens venus de l'ensemble du pays se réunit pour la première fois dans les locaux du club de loisir (sic) Bürgermusse à Tartu. Après une scission entre modérés et radicaux, les premiers demandèrent explicitement l'autonomie nationale territoriale immédiate et l'instauration d'un gouvernement provisoire jusqu'à la mise en place d'un gouvernement autonome issu d'élections démocratiques (les radicaux préférant quant à eux le boycott des institutions politiques existantes) les états baltiques : les sociétés gigognes
Nous voyons cependant que la gare de Tartu (Dorpat, Iouriev) ne tient pas de rôle dans ces événements.
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