Question d'origine :
Il y a, à Couëron, en Loire-Atlantique, comme certainement dans d'autres communes de France et d'ailleurs, une "tour à plomb" qui fabriquait des plombs de chasse garnissant les cartouches. Selon ce qu'on rapporte, le plomb en fusion était déversé depuis le haut de la tour (très élevée) et passait dans un crible qui le divisait en gouttes, lesquelles refroidissaient et se solidifiaient (sans doute avant d'atteindre le sol). Mais comment ces gouttes pouvaient-elles être sphériques, voilà qui nous interroge ? Nous lus imaginerions plutôt oblongues... Alors, oui, par quel procédé pouvait-on obtenir des sphères ?
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 24/09/2005 à 08h58
Monsieur Sylvain Bertoldi, conservateur des Archives municipales d'Angers, ville dans laquelle se trouve également une tour à plombs nous a aimablement répondu :
"Je pense que la rondeur était obtenue immédiatement grâce au refroidissement et aux trous de la passoire qui correspondaient à la grosseur voulue. Des ouvriers versaient le plomb à la louche dans ces passoires. Immédiatement durs et ronds, les plombs tombaient jusqu’au bain de refroidissement définitif. Pour finir, ils passaient dans un cylindre chauffé au gaz et étaient triés sur un système de planches tout simple. Les plombs qui n’étaient pas parfaitement ronds étaient éliminés (témoignage d’un ancien ouvrier, publié dans le Courrier de l’Ouest, le 12 juin 1984)."
Nous avons également contacté la présidente de l'association de Couëron . Une Tour, une histoire.
Dès que nous aurons reçu les renseignements demandés, nous vous en informerons.
Voici la méthode traditionnelle de fabrication du plomb de chasse :
"Le mode de fabrication du plomb est le suivant : on verse du plomb fondu dans une passoire placée à 40 m au-dessus d'une cuve remplie d'eau; la solidification des gouttes commence pendant leur chute et se termine au contact de l'eau.
Les grains recueillis sont de diamètres différents; ils sont triés mécaniquement et roulés ensuite, pour obtenir le lustrage, dans des cylindres contenant de la plombagine. Il y a 2 espèces de plomb de chasse : plomb doux et le plomb durci. Ce dernier est obtenu en ajoutant au plomb un faible pourcentage d'antimoine. Le plomb doux se déforme très vite et n'est pas à conseiller.
Le numérotage des plombs n'étant pas normalisé en France, la plupart des fabricants ont toutefois adopté la série millimétrique où l'écart entre deux numéros est de un quart de millimètre. Le plomb moyen, qui est le no 5, a 3 mm de diamètre.
Pour le tir aux pigeons, par exemple, on utilise du plomb cuivré ou chromé, qui se déforme moins vite que le plomb durci. Le plomb disco, obtenu par un léger écrasement des grains de plomb, donne une dispersion plus grande que le plomb normal. Le plomb cubique présente les mêmes avantages.
Plombs de chasse de la série millimétrique :
Source : chassepassion
Nous avions également trouvé les informations suivantes dans l'article "étude et propriétés des métaux : utilisations du plomb et de ses alliages. 3-4 munitions" de la base de données Les techniques de l'ingénieur, consultable à partir des bibliothèques de Lyon :
"Le plomb intervient dans la fabrication des projectiles pour armes à feu, en raison de sa densité élevée, et accessoirement pour sa faible élasticité.
Les balles de fusils et de revolvers sont garnies d’une masse de plomb antimonieux à 3 %, prélevée dans un fil cylindrique obtenu à la presse hydraulique. Les chevrotines sont produites par matriçage d’un fil semblable.
Le plomb de chasse de diamètre inférieur à 5 mm peut être obtenu soit par matriçage, comme pour les chevrotines, soit par grenaillage dans l’air (passage du métal liquide à travers une tôle perforée, refroidissement et solidification des grains en chute libre). Le plomb est généralement durci par addition de 2 à 3 % d’antimoine. Pour être grenaillé dans de bonnes conditions, il doit contenir également de l’arsenic ou du sodium qui augmentent la tension superficielle du métal et donnent aux grains une bonne sphéricité, et être exempt d’étain qui exercerait un effet inverse."
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 28/09/2005 à 10h47
Madame Monique Sauzereau, présidente de l'association Une Tour, une Histoire nous a aimablement envoyé une documentation très fournie au sujet de la Tour à plomb de Couëron. Nous la remercions infiniment.
Voici un extrait de l'article de Jean-Yves Noblet (avec son autorisation), membre de l'association :
"Selon la légende, c'est en regardant la pluie tomber, certainement comme dans un rêve, qu'un plombier de Bristol en Angleterre, remarqua que les gouttes formaient de parfaites sphères lorsqu'elles tombaient. Pourquoi, se demanda-t-il, le plomb fondu ne formerait-il pas des balles en forme identique, s'il était lâché d'une certaine hauteur ? On ne sait pas s'il essaya sa théorie depuis la tour de St Mary Redcliff ou s'il appliqua simplement ce qui avait déjà été fait ailleurs, mais quoi qu'il en soit,
Pour mettre son invention en pratique, celui-ci construisit à Bristol une tour de style gothique de 49 m de hauteur. Elle fut démolie en 1968.
(Extrait d'un article de Jean Pageot faisant référence à un écrit de Jr Clergeau. Cahiers des Salorges n°23).
"Dès le commencement du XVIème siècle, deux techniques s'affrontaient pour la fabrication de la "mitraille" permettant le tir par dispersion :
- le roulage : on découpait dans une feuille dplomb de petits cubes que l'on arrondissait ensuite en les roulant entre deux plaques de fer. Ce système fut parfois perfectionné par l'emploi de tenailles portant sur leurs mâchoires en vis-à-vis, des encoches hémisphériques, avec lesquelles on mordait directement dans la feuille de plomb ;
- le moulage : on coulait du plomb dans des lames garnies d'un rang de cavités. Une fois la coulée effectuée, on détachait les grains en coupant le "jet" à la pince et on les roulait sommairement pour les ébarder."
En fait : "
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