Question d'origine :
Je rédige en ce moment un article sur le bombardement du 26 mai 1944 pour Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardement_du_26_mai_1944
Je manque d'informations sur les bombardements de Lyon et de Grenoble. Merci d'avance pour votre aide.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 29/05/2004 à 16h00
Vous trouverez les informations nécessaires dans cet ouvrage de Gillonne et ceux de M. Ruby (2 tomes) disponibles à la bibliothèque de la Part-Dieu et au CHRD.
Nous vous invitons également à vous adresser au Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD) de Lyon et au Musée de la Résistance et de la Déportation de Grenoble.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 04/06/2004 à 16h42
Contrairement aux bombardements alliés sur Saint-Etienne, Chambéry, Montluçon, Toulon, Le Portel, Nantes ou Rennes, très peu d’études ont été publiées sur ceux de Grenoble et de Lyon. La presse quotidienne aurait pu être un point de départ à votre recherche; malheureusement, celle-ci est quasiment absente des kiosques pendant les années de guerre. Dans notre ville, le Lyon-Républicain est l’un des rares quotidiens à poursuivre sa publication - le Progrès de Lyon ne la reprend pour sa part que le 8 septembre 1944 – et a donner quelques détails des événements (voir aux dates comprises entre le 27 et le 31 mai 1944).
En faisant une recherche sur la "défense passive", on obtient par contre quelques documents intéressants, notamment Lyon de guerre par Georges Gilonne. L’auteur y aborde, de façon très détaillée, les bombardements de Lyon du 26 mai 1944 (p.27-34):
"Le centre de renseignements signalait ce 26 mai que 7 à 800 appareils venant d’Italie et volant à 5-6000 mètres d’altitude passaient la frontière entre Digne et Alberville à partir de 9h31 en direction Nord-Ouest. Cette formation se divisait en 3 groupes : le 1er groupe se dirigeait sur Grenoble et Chambéry ; le 2e groupe se dirigeait sur Saint-Etienne ; le 3e groupe, comprenant environ 400 appareils, arrivait sur Lyon où il évolua pendant 20 à 30 minutes avant d’opérer.
Le bombardement qui devait commencer à 10h43 se continua par vagues successives de 25 à 30 appareils jusqu’à 11h05 environ.
Le bombardement terminé, tous les appareils prenaient la direction du Sud à partir de 11h18.
L’alerte donnée à 9h48 se prolongea jusqu’à 11h18, heure à laquelle retentit le signal de fin d’alerte.
Ce bombardement comportait 2 secteurs distincts :
1° Un certain nombre d’appareils commençait d’opérer au Sud de Lyon : Vénissieux, Moulin-à-Vent, et continuait en direction du Sud-Ouest, pour s’arrêter à Perrache.
2° Les autres appareils opéraient à l’Ouest de Lyon : Vaise et communes limitrophes.
La superficie du terrain bombardé dans le 1er secteur qui comprenait une partie de Vénissieux Nord-Ouest, les 2e et 7e arrondissements, était de l’ordre de 7 km2. Celle du 2e secteur comprenant le 5e arrondissement et le versant Ouest du 4e, représentait 2 km2.
[…]
1er SECTEUR : Montagny. Triage. Lyon-Guillotière. Voies endommagées. Poste de lavage détruit, pont reliant Lyon-Guillotière à Perrache. La gare de Perrache n’était pas touchée, les bombes étant tombées sur les quartiers voisins.
2e SECTEUR : Gare de Vaise sérieusement endommagée, bâtiments, voies, dépôt de machines. Train S.I.P.E.G. qui se trouvait sur une voie de garage complètement détruit.
1er secteur : Moulin-à-Vent. La Mouche-Gerland. Cimetière Jean-Macé. Tous les quartiers de l’avenue Berthelot sur une longueur de 3 à 4 km en partant du Sud-Est, direction Perrache Nord-Ouest étaient sérieusement touché sur une largeur de 3 à 400 mètres à droite et à gauche. Nombreux immeubles totalement détruits, un plus grand nombre rendus inhabitables.
2e secteur : presque tous les quartiers de l’agglomération de Vaise étaient plus ou moins sérieusement atteints.
1er et 2e secteurs : De nombreux établissements publics et industriels importants étaient touchés. Trois établissements du quartier de la Croix-Rousse, proche du 2e secteur (quai de Serin) eurent également à souffrir du bombardement. D’autres part quelques bombes tombèrent sur des immeubles du quartier de la Croix-Rousse, versant Ouest, face à Vaise.
Devant l’importance du sinistre incendie, les sapeurs-pompiers de la ville et ceux de Défense Passive de l’Air […] durent faire appel aux sapeurs-pompiers permanents et aux corps de sapeurs-pompiers des villes ou communes de la région lyonnaise.
Un total de 840 sapeurs a, dès le début, jour et nuit, combattu et maîtrisé 90 incendies ou foyers importants […]. Au cours de ces diverses opérations, 13 sapeurs furent blessés, 2 du bataillon de Défense Passive de l’Air devaient trouver une mort glorieuse […]. Les victimes du bombardement du 26 mai furent nombreuses : cette journée dantesque nous coûta 1846 victimes [717 morts et 1129 blessés]".
Parallèlement, la Bibliothèque municipale de Lyon conserve dans ses collections plusieurs témoignages sur ces terribles journées, notamment les Souvenirs d’Henri Barral (cf. p. 13), ceux de Fernand Boucaud ("L’histoire vécue : après le bombardement du 26 mai 1944…", Rive Gauche , n°133, juin 1995, p.17-18), ou de Paul Sandier ("L’histoire vécue… En souvenir 26 mai 1944", Rive Gauche, n°135, décembre 1995, p.25-26). N’hésitez pas également à venir consulter la presse hebdomadaire de l’époque, comme La Vie Lyonnaise (n°1044, 10 juin 1944, voir en pièce jointe au bas de cette page).
Enfin, à l’occasion du 60e anniversaire du bombardement du 6 mai 1944, Lyon Figaro et Le Progrès de Lyon sont très largement revenus sur ces évènements. Vous pourrez retrouver ces articles très prochainement sur la Base Rhône-Alpes.
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