Question d'origine :
Bonjour, j'aimerais savoir si Homère a vraiment existé.Meme si je pense que personne n'est sur de la réponse à cette question j'aimerais avoir une confirmation.
Merci beaucoup
PS: excusez moi mon erreur j'ai éditer mais je n'arrive pas à changer le titre
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 31/08/2005 à 09h24
On lui attribua jadis les Hymnes homériques, compositions épiques adressées à des dieux, la Batrachomyomachie (guerre entre les grenouilles et les rats), parodie burlesque de Illiade, et d'autres œuvres perdues. Il est admis aujourd'hui que ces poèmes sont bien postérieurs.
Les Homérides de Chios, qui prétendaient descendre d'Homère, constituaient une confrérie d'aèdes qui gardaient probablement des textes des récits homériques.
« Les épopées homériques, très populaires dès le - VIIe s., furent la bible des Grecs païens. Hésiode et d'autres poètes du - VIIIe s. imitèrent sa langue et sa technique. Au - VIe s. Pisistrate, ou son fils Hipparque, chargea une commission d'établir le texte des deux poèmes, jusqu'alors transmis oralement. Les savants alexandrins (-» Aristarque de Samothrace, Aristophane de Byzance) donnèrent une édition critique (-IIe s.), essayant de débarrasser le texte original d'interpolations et divisèrent chacune des deux épopées en 24 chants. L'école de Pergame restitua les vers et les épisodes interpolés et c'est cette édition qui est parvenue en Occident grâce à l'érudit byzantin Chalcocondyle (première édition imprimée à Florence en 1488). Pour Platon, Homère « a fait l'éducation de la Grèce ». Son génie rarement contesté (Zoïle) émerveilla à la fois les savants et les gens simples. Virgile l'imita et Dante le qualifia de « Seigneur du chant ». La littérature et la philologie moderne se réfèrent souvent à lui (parmi les traducteurs français, -» Dacier, Houdar de La Motte, Bérard). La découverte par Villoison, à Venise (1781), d'un manuscrit de Iliade contenant des notes d'Aristarque et d'autres critiques alexandrins donna une impulsion nouvelle aux études homériques.
Les hypothèses les plus fréquentes sont d'une part celle d'un poète très ancien, auteur d'un noyau primitif que les aèdes postérieurs amplifièrent et d'autre part celle d'un poète tardif qui aurait transcrit les apports disparates de la tradition.
Les progrès archéologiques, historiques et linguistiques de la fin du XIXe s. ont permis de rejeter la thèse extrême de la création populaire et celle d'une épopée d'époque préhellénique et barbare, mais l'existence d'un poète unique n'est plus admise (querelle des Anciens et des Modernes).
source : le petit Robert des noms propres
La «question homérique», qui divise aujourd'hui encore partisans de la thèse d'un auteur unique et ceux qui croient à une oeuvre à plusieurs voix, élaborée au cours des siècles, suscitait déjà la controverse au 6e siècle. Sept cités grecques — Smyrne, Rhodes, Colophon, Salamine, Chio, Argos, Athènes — se disputaient le privilège d'avoir vu naître celui dont la tradition relayait l'image d'un aède pauvre, misérable et aveugle. Ion Caramitru résume la position de ceux qui estiment avant tout la valeur poétique et civilisatrice des poèmes homériens: «Qu'Homère ait existé ou non, qu'il soit né dans l'une ou l'autre de ces cités, l'Histoire ne le dit pas. Cela, parce que l'histoire ne retient que ce qui est essentiel et le lieu de naissance d'Homère, tout comme son identité exacte, ne sont que des détails. Il a existé parce que l'Iliade et l'Odyssée existent; il appartient au Monde et il appartient aux Temps.»
source : L'encyclopédie de l'Agora
Pour approfondir le sujet, nous vous recommandons la lecture de ces ouvrages présents à la Bibliothèque municipale de Lyon :
- Homère de Pierre Carlier dont voici une présentation : clionautes.org
- Homère le compagnon de Gérard Lambin dont voici une présentation : cnrseditions.fr
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