Question d'origine :
Quelle était la situation exacte des boulangers sous l'occupation? Etaient-ils des privilégiés par rapport au reste de la population? Y-a-t-il des livres traitant de ce sujet?
Merci
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 23/08/2005 à 12h33
Hitler ne fait aucun mystère de son dessein : faire de la France un grenier alimentaire pour L’Allemagne. En attendant , il fait piller tout ce qu’elle produit . Aussi, toutes les mesures du gouvernement de Vichy pour essayer de donner aux français leur pain quotidien se soldent par un échec. Les exigences draconiennes des autorités occupantes empêchent même un précaire équilibre. La France a de plus en plus faim. Dès le premier octobre, des cartes de
L’ effroyable pénurie de vivres et surtout de pain donne naissance à la pire des perversions, voulue par l’occupant :
Partout règne le système D. On échange le plus invraisemblable. Ceux qui produisent de l’alimentaire et les commerçants sont les plus favorisés. Constamment sollicités, la surenchère du marché noir bat son plein. Dans la France entière, la majorité de la population ayant faim passe une partie de son temps à essayer de se ravitailler, à chercher de la nourriture. C’est le temps des longues randonnées à bicyclette des gens des villes vers les campagnes pour essayer de trouver un œuf, un saucisson, un peu de farine blanche pour faire du pain…
Dans cette organisation de la corruption ou la faim joue le rôle essentiel, le commerçant qui détient de la marchandise a le triste privilège de pouvoir trafiquer… le pouvoir des boulangers sous l’occupation a été exorbitant. Que n’a-t-on pas fait pour obtenir un morceau de pain !
Source : Si le pain m’était conté par Benigno Cacérès.
Dans : La grande histoire des Français sous l’Occupation, Henri Amouroux donne force détails sur les restrictions et le rationnement dans diverses régions de France et confirme les propos précédemment cités :
Les commerçants, quel que soit leur commerce, sont naturellement privilégiés : ils possèdent une monnaie d’échange.
Raymond Aron dans les Chroniques de guerre insiste sur la place du pain dans les habitudes alimentaires des français :
Etant donné le mode d’alimentation des français,le manque de pain signifierait famine. Pour obtenir le blé français de la zone occupée, on aurait consenti à céder non seulement du bétail, mais encore certains produits de l’empire. Et il manquerait encore 5 millions de quintaux de blé environ à la zone inoccupée.
Citons encore :
L’histoire du marché noir
Le Roannais dans la guerre de Jean Cabotse
La vie quotidienne dans le monde pendant la seconde guerre mondiale de Marcel Ruby.
Et enfin un : site.
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