Question d'origine :
on entend parler d'oligo elements
c'est quoi exactement?
le role des oligo elements dans l'organisme humain?
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 19/08/2005 à 08h27
" Oligo " vient du mot grec qui signifie petit. Les oligoéléments s'appellent ainsi car ils se trouvent en très petites quantités dans l'organisme. Même si leur quantité est infime (0,001% de la masse corporelle), ils sont indispensables au fonctionnement de notre organisme. Ce sont des métaux (fer, cuivre nickel) ou des métalloides (soufre , phosphore). Ils entrent dans la composition de nos muscles, de nos organes, de nos os , de nos fluides corporels et participent en tant que catalyseurs aux réactions chimiques et biologiques.
Une vingtaine de minéraux présente un caractère essentiel chez l'homme. Ils sont classés en 2 catégories :
- les minéraux majeurs ou macroéléments qui sont le calcium (Ca), le chlore (Cl), le magnésium (Mg), le phosphore (P), le potassium (K) et le sodium (Na)
- les oligoéléments ou éléments en traces qui comprenent l'arsenic (As), le bore (Br), le chrome (Cr), le cobalt (Co), le cuivre (Cu), le fer (Fe), le fluor (F), l'iode (I), le manganèse (Mn), le molybdène (Mo), le nickel (Ni), le sélénium (Se), le silicium (Si), le vanadium (V) et le zinc (Zn)
D'autres oligoéléments (aluminum, cadnium, mercure, plomb) peuvent être mis en évidence dans notre organisme du fait de contaminations de diverses natures (alimentaire, air), et leurs effets biologiques sont limités à leur toxicité..
sources:
- les oligoéléments, sur le site de l'Académie de Nancy-Metz et Doctissimo.
- des ouvrages de la bibliothèque de Lyon.
Chez l'être humain, les principaux oligo-éléments sont (par ordre alphabétique) : chrome, cobalt, cuivre, fer, fluor, iode, manganése, molydéne, sélénium, zinc.
Chrome
Métal assez répandu dans la nature à faible dose. Rôle incertain.
- Jouerait un rôle dans le métabolisme glucido-lipidique
- Serait un cofacteur de l'insuline
Toxique à forte dose, notamment sous forme de sels hexavalents.
Tous les composés de chrome ne présentent pas le même niveau de toxicité. Les effets toxiques sont cutanés, digestifs, pulmonaires, rénaux et touchent la sphère ORL, sous forme d'érosions aphtoïdes de la muqueuse.
Cobalt
Le Cobalt est surtout connu pour son rôle dans la molécule de vitamine B12. Ses autres fonctions restent imprécises.
- entre dans la composition de la vitamine B12 nécessaire à la division cellulaire et à la synthèse de l'hémoglobine
- on le retrouve dans certains enzymes et il pourrait jouer le rôle d'activateur
Chez l'homme, la vitamine B12 elle-même doit être apportée car l'administration de cobalt seul ne corrige pas la carence en vitamine B12.
On ne sait pas s'il y a chez l'homme un besoin en dehors de la vitamine B12. On pourrait admettre le chiffre minime de 1/10e µg/j (Chiffres issus de "Nutrition et alimentation de B. Jacotot et J.-C. Le Parco).
Toxique à forte dose, touchant électivement myocarde et péricarde.
L'intoxication chronique par le Cobalt est d'origine professionnelle.
Cuivre
L'organisme adulte en contient 100 à 150 mg, localisés surtout dans le foie, les reins, le système nerveux central.
- Ion souvent associé au fer, nécessaire à la formation de l'hémoglobine et des cytochrome.
- comme le plomb et le zinc, il fait partie des inhibiteurs enzymatiques
- favorise l'absorption intestinale du fer
- accèlère l'oxydation de la vitamine C
- cofacteur de nombreuses réactions d'oxydo-réduction impliquant l'oxygène moléculaire
L'apport recommandé est de 2 à 5 mg/j (Chiffres issus de "Nutrition et alimentation de B. Jacotot et J.-C. Le Parco).
Il est absorbé par le duodénojéjunum et transporté au foie qui l'incorpore à la coeruléoplasmine.
Les carences en cuivre sont rares. La dénutrition et le déséquilibre alimentaire peuvent la favoriser, en particulier dans les pays défavorisés. Cette carence, vue son implication étroite avec le métabolisme du fer, peut entraîner des désordres métaboliques graves.
Fer
Le fer est particulier par son caractère hautement indispensable à un grand nombre de fonctions vitales, contrastant avec une réelle toxicité lorsqu'il se dépose dans les tissus.
Le corps en contient 3 à 5 g, Il a une place intermédiaire entre les minéraux et les oligo-éléments car il est présent à doses nettement plus importantes que les vrais oligoéléments.
- La majeure partie est utilisé à la synthèse de l'hème
- sert à la composition de la myoglobine
- rôle dans la composition d'enzymes (catalase, péroxydases, cytochrome...)
Les besoins en fer sont environ de 10 mg / jour. Besoin particulièrement plus élevé pendant la croissance, pendant et après l'accouchement, dans toutes les occasions où le sang a été perdu (opération, accident, hémorragie).
Pour un homme sain une alimentation diversifiée couvre en général les besoins.
La carence en fer est source d'anémie, elle provoque paleur, fatigue, essouflements et altération des défenses immunitaires.
La carence en fer est encore relativement fréquente dans les pays occidentaux, notamment chez les femmes jeunes (leur besoin en fer est plus grand à cause des pertes de sang des règles). Même riche et variée, l'alimentation couvre imparfaitement les besoins des femmes en âge de procréer. Par ailleurs, le thé et le café diminuent son absorption intestinale.
Un excès de cet élément peut être dangereux pour le cœur. La surcharge en Fer s'observe surtout dans le cas d'une maladie héréditaire, l'hémochromatose.
Fluor
Largement répandu dans la nature, le fluor a encore une place imprécise dans la nutrition.
- se concentre dans les os et les dents et les rend plus résistants.
Toute la vie, le fluor va favoriser la reminéralisation de la surface des dents soumises à la plaque dentaire.
Besoins de l'ordre de 1 mg/jour.
Entièrement absorbé par le grêle
Au-dessus de 2 mg/j, il rend les os trop denses et fragiles tandis que les dents se pigmentent.L'intoxication est en général consécutive à une ingestion prolongée et massive d'eaux richement fluorées. Elle se traduit par une fluorose osseuse avec douleurs osseuses et ostéocondensation radiologique.
Iode
L'adulte en contient 30 à 50 mg, dont 10 à 15 dans la thyroïde.
- intervient dans le fonctionnement de la thyroïde (utilisé à la synthèse de l'hormone thyroïdienne).
Les besoins sont évalués à 0.2 mg/j (Chiffres issus de "Nutrition et alimentation de B. Jacotot et J.-C. Le Parco). Absorbé de façon quasi complète par le grêle sous forme d'iodure.
Sa carence peut amener un déficit en hormones thyroïdiennes d'où goître et retard mental.
Molybdène
- constituant de l'enzyme xanthine oxydase.
Malgré des études épidémiologiques contradictoires, le molybdène semble nécessaire à l'équilibre de la flore buccale.
Les données quant aux apports journaliers recommandés ne sont pas précises. La FAO et l'OMS donnent des doses de 200 à 500 µg par jour à titre indicatif.
Il semblerait que les symptômes présents en cas de carence en molybdène soient dus essentiellement à l'intoxication par les sulfites sur insuffisance de détoxication.
Sélénium
Métalloïde proche du soufre. Le corps en contient de 3 à 20 mg en fonction de la teneur du sol. Se retrouve dans les muscles, l'os, le foie.
- existe dans les proteines sous formes de sélénocystéine ou de sélénométhionine.
- entre dans la constitution de la glutathion-peroxydase (enzyme qui joue un rôle intracellulaire antioxydant, voisin de celui de la vitamine E)
- joue donc un rôle majeur dans l'élimination des radicaux libres. Il est donc protecteur des structures cellulaires
- aurait un rôle dans les défenses immunitaires
La carence entraîne une cardiomyopathie (maladie de Keshan). Toxique au delà de 500 µg par jour.
Zinc
On découvre au zinc des fonctions multiples méconnues pendant de nombreuses années. L'homme en contient environ 2 g.
- intervient dans la synthèse protéique : Il activerait la RNA-Polymérase
- existe dans plusieurs enzymes : anhydrase carbonique, alcool-deshydrogénase, carboxypeptidase du pancréas
- pourrait jouer un rôle dans le transport du glucose dans les cellules ; 20 % du zinc se retrouve sur les téguments où sa carence provoque des lésions chroniques
- stimulerait la production de lymphocytes T et jouerait ainsi un rôle dans l'immunité
- est un des constituants de la Superoxyde dismutase (SOD), enzyme qui protège les cellules contre les effets néfastes des radicaux libres, facteurs de viellissement
- participe au métabolisme glandulaire (génital), intervient dans la synthèse des hormones sexuelles chez l'homme
- indispensable à l'activité de certaines vitamines
- participe au niveau de la peau et des phanères à la synthèse du Collagène et de la Kératine, action dans l'acné juvénile, rôle antipelliculaire
La carence en zinc peut être responsable d’un retard de croissance, de l’hypogonadisme, de l’alopécie, d’une perte d’appétit, d’agueusie, d’un ralentissement de la cicatrisation.
source Caducee.net
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