Question d'origine :
Bonjour
J'ai deux questions à vous poser concernant Lyon et Napoléon III.
Tout d'abord, je sais qu'un décret a été voté afin d'imposer un rez-de-chaussé à tous les immeubles en bord du Rhône, suite à la crue de 1856.
J'aimerais en savoir plus sur ce décret (dates, références,...)
Ensuite, j'ai entendu dire qu'un tableau représente l'empereur et le prefet Vaïsse en visite aux sinistrés suite à l'inondation dévastatrice de 1856.
De qui est ce tableau? Où se trouve-t-il?
Merci d'avance.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 10/08/2005 à 09h48
Voici l'arrêté que nous avons trouvé, qui, comme vous pouvez le constater, a été pris par le maire de la commune de la Guillotière - alors distincte et indépendante de la Ville de Lyon - suite aux inondations de 1840, et non celles de 1856, plus terribles encore :
MAIRIE DE LA GUILLOTIERE
VOIRIE MUNICIPALE
CONSTRUCTIONS NOUVELLES ET RECONSTRUCTIONS
Nous, Maire de la Ville de la Guillotière.
Vu les lois de décembre 1789, article 50, ; des 16-24 août 1790, titre XJ, article 3 et 18 juillet 1837, articles 9, 10 et 11.
Vu l'article 47 du Code pénal et l'instruction Préfectorale du 13 novembre dernier ;
Considérant que les ravages causés par la récente irruption du Rhône imposent à l'autorité municipale l'obligation de prescrire les mesures les plus efficaces pour garantir autant que possible de ce fléau la vie et la propriété des citoyens ;
Considérant qu'il y a urgence de mettre à exécution les dispositions d'ordre et de sûreté que les circonstances imposent impérieusement,
Arrêtons :
Art. 1er :
Art. 2e : Les dés en maçonnerie sont formellement défendus pour les constructions habitables et ne seront autorisés que pour les hangars, pourvu toutefois qu'ils aient 80 centimètres sur chaque face à leur base et 60 centimètres à leur sommet.
Art. 3e : Les murs de fondation, de construction de toute nature, seront établis sur le gravier blanc, c'est-à-dire sur le solide et auront une épaisseur proportionnellement à la hauteur de la construction. Ils seront en bonne maçonnerie et ne pourront, dans aucun cas, avoir moins de 50 centimètres d'épaisseur.
Art. 4e : Il sera fait aux anciennes constructions, au cas où le niveau actuel ne serait pas à la hauteur ci-dessus désignée, des reprises en maçonnerie, jusqu'à atteindre la hauteur déterminée par l'article 1er.
Art. 5e : Toutes les constructions et reconstructions seront établies sur l'alignement fixé par la permission émanée de la voirie.
Art. 6e : Il n'est rien dérogé aux arrêtés de nos prédécesseurs des 28 mai 1838 et 28 janvier suivant, dont les dispositions sont et demeurent maintenues.
Art. 7e : MM les Commissaires de police et architectes voyers sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de tenir très sévèrement la main à l'exécution du présent arrêté et de constater par des procès verbaux les contraventions aux dispositions qu'il renferme, pour les contrevenants, et d'en déférer aux tribunaux compérents.
FAIT A LA MAIRIE DE LA GUILLOTIERE LE 7 DECEMBRE 1840
LE MAIRE DE LA GUILLOTIERE, JACQUES BERNARD
LU ET APPRUVE PAR NOUS PREFET DU RHONE lYON LE 9 DECEMBRE 1840
Arrêté du maire de la Guillotière pour la construction des maisons (1840)
Cet arrêté est extrait d'un article de l'historien
- soit dans son dossier sur Les inondations du Rhône à Lyon
- soit dans le 1er chapitre de son ouvrage Lyon, connaitre son arrondissement : le 7e,
qui précise :
"...il fallut attendre le désastre de 1856, pour qu'enfin, avec des moyens techniques modernes, on bloque définitivement le Rhône par le moyen d'un grand ouvrage en arc de cercle, de Villeurbanne au Parc de la Tête d'Or. Cette digue, réellement insubmersible, joue son rôle depuis bientôt 150 ans, mais on ne la remarque plus guère car elle sert d'assise à la partie nord-ouest du boulevard Laurent-Bonnevay depuis les années 1930. Dans la ville même les quais, toujours à partir de 1856, ont été construits ou surélevés pour, eux aussi, dépasser la plus haute crue connue et jouent le rôle de digue autant que de promenade..."
Quant à l'intervention de Napoléon III, elle est évoquée, notamment, par Emmanuel Le Roy Ladurie confirmant bien sa visite à Lyon (et d'autres villes inondées de la vallée du Rhône) ainsi qu'une large participation financière distribuée en secours aux sinistés survivants, mais aucun décret ne s'en suivit...
Votre
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 10/08/2005 à 15h43
"...En 1856, le Rhône avait commencé de baisser le 31 mai. Le 1er juin, en pleine décrue,
Enfin, au même Salon de 1857, figuraient deux tableaux représentant
Le tableau de
Le tableau du lyonnais
Acquis par l'Etat en octobre 1857 à l'issue du Salon, le tableau fut envoyé au début de 1862 au
Cet extrait est tiré de l'article Les inondations de Lyon : sinistres et images, fort documenté (avec illustrations en noir et blanc), qui analyse l'iconographie, réaliste ou allégorique, des inondations lyonnaises successives.
Il mentionne au passage, comme "traces laissées par les inondations, dans l'art de bâtir", outre l'interdiction du pisé,
Vous pouvez visiter le tableau (en couleur) de Lazerges sur ce site.
Enfin, après avoir pris contact avec le Musée Gadagne, et toutes vérifications ayant été faites par le Musée, ce dernier nous a confirmé avoir acquis, en 1945, un tableau constituant une étape antérieure du tableau définitif de
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