Question d'origine :
Bonjour
j'aimerais savoir s'il a existé des systèmes, des sociétés ou des courants qui ait pris en compte l'existence du sacré, d'une force créatrice ou divine, pas nécessairement anthropomorphique, sans affiliation à une religion.
Bref, comment aborder le thème "croire en Dieu sans religion" ?
Est-ce l'athéisme? Est-ce le culte de l'Etre Supreme pratiqué à la fin du XVIIè siècle?
merci pour votre éclairage...
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 11/08/2005 à 08h15
Revenons aux définitions précises des notions que vous utilisez, telles que vous pourrez les trouver dans l’Encyclopaedia Universalis:
« Étymologiquement, sacré s'oppose à profane. Sacré désigne ce qui est à la fois séparé et circonscrit (en latin sancire : délimiter, entourer, sacraliser et sanctifier), tandis que profane indique ce qui se trouve devant l'enceinte réservée (pro-fanum). Il y a donc deux domaines, l'un qui est réglé de manière transcendante, dangereuse et capitale, le sacré, interdit parce que fondamental, et un autre, où l'homme a loisir et liberté de penser et d'agir à sa guise. La vie est constituée par l'équilibre entre ces deux domaines. Si le sacré envahissait tout, il s'ensuivrait une sorte de paralysie craintive et de scrupule obsédant. Mais, si par ailleurs le sacré disparaissait totalement, c'est le profane lui-même qui se ressentirait vide et orphelin. Il s'agit donc d'une régulation entre le caractère intense du sacré et le caractère praticable du profane.
« Le mot « religion » peut avoir deux étymologies latines : soit religare, se lier aux dieux par des vœux, des serments et des bandelettes, soit relegere, se recueillir, se rassembler, cultiver et prendre soin.
Vous voyez donc que la religion et le sacré sont deux notions intimement liées et que « croire en Dieu sans religion » est une expression qui n’a pas de sens. Cela reviendrait à dire que l'on croit en Dieu sans être "croyant" !
Quant à l’athéisme : « Que nie l'incroyant ? Il nie la crédibilité de ces arguments. Sa négation porte essentiellement sur les motifs de crédibilité. L'incroyant ne nie pas que les traditions religieuses puissent être porteuses de valeurs authentiques dont les êtres divins sont le symbole et qui méritent de passer dans l'héritage commun, mais
Quant au culte de l’Etre suprême, inventé par Robespierre, dans le souci d’un
« par lequel il prétendait donner à la vertu, principe et ressort du gouvernement populaire, un fondement métaphysique. L'essentiel de ses idées est contenu dans son discours du 18 floréal an II (7 mai 1794) sur l'établissement des fêtes décadaires : « L'idée de l'Être suprême est un rappel continuel à la justice, elle est donc sociale et républicaine. »
L'article premier du décret du 18 floréal proclame que « le peuple français reconnaît l'existence de l'Être suprême et de l'immortalité de l'âme. Quatre grandes fêtes républicaines étaient instituées à la gloire des grandes journées de la Révolution : 14 juillet 1789, 10 août 1792, 21 janvier 1793 et 31 mai 1793. La fête de la Nature et de l'Être suprême inaugurait le nouveau culte, le 20 prairial an II (juin 1794). » op. cit.
Pour compléter, quelques références supplémentaires :
* Qu'est-ce que croire ? par Roger Pouivet
* La croyance par Frédéric Laupies
* La croyance par Philippe Fontaine
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