costume de Maurice Chevalier dans "Prosper"
ARTS ET LOISIRS
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Le 06/08/2005 à 21h03
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Question d'origine :
Comment était habillé Maurice Chevalier quand il chanta pour la première fois en 1935 la chanson Prosper ?
Où puis-je trouver une photo de ce costume?
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 08/08/2005 à 13h25
La chanson Prosper, paroles de Kéo Roger et Vincent Telly, musique de Vincent Scotto, a été créée par Maurice Chevalier à son retour des Etats-Unis, au Casino de Paris le 30 septembre 1935. C’est un fox-trot.
«La prostituée, dans la chanson urbaine, est un de ces personnages récurrents dont le pouvoir de fascination, de Béranger à Brassens, n’a cessé d’exercer son empire. Plus rares sont les œuvres consacrées au proxénète, thème de prime abord délicat, sur le fil du couteau quand il est abordé par une vedette tous publics comme Maurice Chevalier. Mais ce qui, dans d’autres bouches que la sienne, pouvait inquiéter et gêner, perdra, dès la première mimique, tout espèce d’ambiguïté : avec le grand Prosper, on est en terrain connu. Un canotier un peu trop penché sur l’œil complice, un coup de reins goguenard, un « yop la boum » ponctué d’un pas de côté, et le décor est planté pour un « mac » de vaudeville, astucieux et débrouillard, très Français moyen.»
In : article sur cette chanson dans l'ouvrage Florilège de la chanson française (Bordas).
L'imprésario Eddy Marouani, cité par le même ouvrage, aurait écrit : «Pour Prosper, il est Toulouse-Lautrec. Sur ces messieurs de Pigalle, il a étudié le remonté du pantalon avec les mains à plat et la détente de la jambe droite.»
Une photographie, reproduite dans l’ouvrage Maurice Chevalier : une route semée d'étoiles de Gerty Colin, le montre cette fois-ci en chapeau melon et costume croisé étriqué. Pour cette chanson, il aurait donc laissé ses smoking et canotier habituels…
C’est surtout son interprétation et la façon de «croquer le personnage», qui sont toujours soulignés : «Il y avait un gimmick souligné par la batterie, qui lui permettait de cambrer les reins et de faire son inimitable moue avec la lippe. Ce gimmick c’était «Yop la boum». La chanson resta collée au personnage de Chevalier.» In : Maurice Chevalier : le sourire de Paris, de Daniel Ringold.
Quelques autres détails sur l’histoire de cette chanson sur le site de référence Le hall de la chanson ; à noter que ce même site offre nombre de renseignements sur les interprètes, les salles de concert... et donne à écouter des extraits en ligne :
«L'énorme succès de la revue de Vincent Scotto, "Parade de France", au Casino de Paris, provoque la révélation de Tino Rossi en 1934, dans le rôle de la Corse, et pousse Henri Varna, son metteur en scène, à utiliser la même recette l'année suivante avec "Parade du Monde". Le clou du spectacle est bien sûr le retour de Maurice Chevalier sur une scène parisienne après sept ans d'exil professionnel à Hollywood. Après une courte tournée de rodage (Nice, Bordeaux, Toulouse, Biarritz et Lyon), Maurice Chevalier présente ses nouvelles chansons au Casino de Paris, parmi lesquelles "Quand un vicomte", "Les Mirlitons", "Donnez-moi la main Mam'zelle" et surtout "Prosper", demandée à Vincent Scotto parce qu'il était justement le compositeur des succès de Tino Rossi, vedette nouvelle génération et concurrent possible de Maurice Chevalier. Au delà de l'onomatopée "Yop la boum" qui l'a rendue célèbre, "Prosper" fait partie comme "Valentine" ou "Ma pomme" des chansons dans lesquelles s'est incarnée la mythologie de Maurice Chevalier. Parisien populaire et gouailleur, confondant débrouille et embrouille, peu importe si le personnage de la chanson est un proxénète : l'artiste désamorce le réel par la grâce. L'orchestre du Casino de Paris, dirigé par un nouveau chef, accompagne Maurice Chevalier pour l'enregistrement.»
Nous n'avons pas trouvé précisément de photographie de Maurice Chevalier interprétant cette chanson en 1935 (sauf reproduite dans l'ouvrage ci-dessus, mais sans mention de date et le copyright était ambigu : Roger-Viollet ? Keystone ? nous n'avons rien trouvé en ligne par le site de ces agences).
Quelques autres pistes :
le Casino de Paris lui-même, qui a certainement des archives ;
le Département des Arts du Spectacle de la Bibliothèque nationale de France (voir la présentation de ce département sur le site Gallica) ; pour poser votre question, un seul mail : orientation-lecteurs@bnf.fr, qui redirige au bon interlocuteur.
Quant au site consacré à la recherche d'images à la Documentation française, il peut aussi vous donner d'autres adresses à explorer...
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