les encephalites
DIVERS
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Le 02/08/2005 à 08h01
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Question d'origine :
j'ai entendu parler d'un type d'encephalite tres grave cause par la piqure d'un moustique mais je ne sais plus lequel.
pouvez vous me fournir des details sur cette maladie ,sa repartition sur la terre sa frequence .
comment s'en prevenir?vaccin?merci .
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 02/08/2005 à 12h29
Il s'agit de l'encéphalite japonaise, pour laquelle il existe effectivement un vaccin. Voici le détail d'un article mis à jour en juillet 2005 par le professeur Pierre Aubry sur le site Médecine tropicale :
Encéphalite Japonaise
Actualités 2005
Professeur Pierre Aubry. Mise à jour le 21/07/2005
1.Généralités.
L’Encéphalite Japonaise (EJ) est une arbovirose du continent asiatique, en extension. Elle s’étend de l’Inde jusqu’au Japon à l’est, aux Philippines, à l’Indonésie et à la Papouasie Nouvelle Guinée, à l’ouest et au sud. Elle atteint actuellement le Pakistan et les îles du détroit de Torres, à environ 70 km au nord de l’Australie. Il y a environ 50 000 cas par an. Le risque chez le voyageur est de l’ordre de 1 cas pour 1 million, mais peut atteindre 1/5000 en cas de séjour en zone de rizières ou en période de mousson.
2. Epidémiologie
Le virus en cause est un flavivirus (virus à ARN), transmis par des moustiques du genre Culex. Les Culex pullulent en saison des pluies. Ils piquent de la tombée du jour au matin et leur piqûre est douloureuse. Le virus a pour hôte de base des oiseaux sauvages vivant sur des étendues d’eau, amplificateurs et disséminateurs de virus, et pour hôte relais les porcs domestiques, eux-mêmes amplificateurs de virus, à partir desquels il peut se propager à l’homme dans les zones rurales. L’homme, par ses pratiques agropastorales, influe directement sur le cycle évolutif : les rizières (vecteurs) et les porcheries, proches des habitations humaines, expliquent que l’EJ soit une maladie rurale.
3. Clinique
La maladie, après une incubation silencieuse de 5 à 15 jours, se caractérise par une fièvre à 39°C, avec frissons, douleurs, céphalées, raideur méningée, état confusionnel, sans signe de localisation neurologique. Une polynucléose sanguine est habituelle. L’étude du LCR montre une méningite lymphocytaire. C’est un tableau de méningo-encéphalite aiguë fébrile. L’évolution se fait vers un coma et la mort dans 25 à 30% des cas. Des formes d’emblée comateuses, à évolution foudroyante, ont été décrites Des séquelles neurologiques et psychiatriques sont fréquentes, surtout chez l’enfant de moins de 10 ans (25 à 50% des cas).
L’EJ s’observe surtout chez les jeunes enfants qui ne sont pas immunisés. C’est la cause la plus fréquente des encéphalites aiguës de l’enfant au Nord Vietnam. Il faut souligner la fréquence des paralysies flasques d‘évolution aiguë au cours de l’EJ. Si le nombre de cas de poliomyélite diminue régulièrement en Asie, confirmant l’efficacité du programme de vaccination, on n’observe pas d’évolution parallèle des cas de paralysie flasque d’évolution aiguë. Ainsi, du fait de sa ressemblance avec la poliomyélite, la fréquence de la paralysie flasque d’évolution aiguë serait sous estimée au cours de l’EJ.
4. Diagnostic
Il est en pratique sérologique, basé sur la présence d’IgM anti-EJ détectés par ELISA. L’immuno-détection des antigènes viraux dans le LCR (ELISA, PCR) est la méthode la plus fiable, mais nécessite un laboratoire spécialisé. Le virus peut être isolé par cultures cellulaires.
5. Prévention
Compte tenu de l’incidence annuelle de la maladie (10 à 100 pour 100.000), de la létalité, des séquelles neurologiques et psychiatriques, de l’absence de traitement étiologique, de l’extension actuelle, la vaccination contre l’EJ est indispensable pour la prévenir. Plusieurs vaccins ont été élaborés en Asie contre l’EJ : vaccins inactivés produits sur cerveaux de souris, vaccins inactivés et vaccins vivants atténués produits sur cultures cellulaires. Seuls les vaccins de fabrication japonaise, dont l’efficacité est démontrée, sont distribués au plan international. Mais, le Gouvernement japonais a décidé le 30 mai 2005 de suspendre la vaccination systématique par le vaccin préparé sur encéphales de souris après un cas unique d’encéphalomyélite aiguë disséminée à la suite d’une vaccination contre l’EJ.
Le vaccin vivant atténué SA 14-14 2 (la production dépasse 50 000 000 de doses par an, dont la plupart sont utilisées en Chine et récemment en République de Corée [2001]) a une efficacité vaccinale se situant entre 80 et 99% après une dose unique et supérieure à 98% après 2 doses. Les manifestations indésirables sont : fièvre, rash, vomissements. Aucun cas d’EJ n’a été associé à ce vaccin.
L’OMS demande d’accélérer la mise à disposition d’un vaccin anti-EJ sûr, efficace et d’un prix abordable dans les pays d’endémie en Asie. Le vaccin 14-14 2 est particulièrement important à cet égard.
Le vaccin disponible en France est un vaccin inactivé produit sur encéphales de souris, vaccin BIKEN® correspondant à la souche Nakayama, distribué sous la dénomination commerciale de JEVAX®. Il est mis à disposition par le biais d’une ATU nominative délivrée par l’Agence française de sécurité sanitaire. Il nécessite 3 injections S/C de 1 ml (0,5 ml chez l’enfant de 1 à 3 ans) à J0, J7 et J28 (ou J21 voir J14). Le délai de séro-protection est de 10 à 14 jours après la 3ème injection. Les effets secondaires sont essentiellement des réactions locales et des céphalées, de rares réactions allergiques retardées, parfois graves qui suivent l’injection et jusqu’à une semaine après. Un délai de 10 jours doit donc être respecté entre la 3ème dose et le départ.
La vaccination des voyageurs est proposée pour des séjours d’au moins un mois en milieu rural en zone d’endémie et pendant l’été et l’automne en zone épidémique. La difficulté réside alors dans la connaissance de ces zones géographiques qui peuvent être très limitées dans certains pays.
Une protection non spécifique par les moustiquaires imprégnées, les vêtements longs, les répulsifs est indispensable.
La maladie doit être connue dans l’Océan indien car il est possible que l’EJ puisse poursuivre son périple vers le sud et vers l’ouest.
Carte de la zone d'endémie de l'encéphalite japonaise B sur le site du CHU de Rouen qui propose par ailleurs de nombreuses autres ressources en ligne sur l'encéphalité japonaise :
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