Question d'origine :
Bonjour
Je me pose la question de la necessité d'une obscurité totale pour bien dormir. J'ai l'habitude de dormir volets ouverts et portes ouvertes et la lumière ne me gène en rien, au contraire. Ma copine exige une obscurité totale et me dit qu'il aurait été prouvé scientifiquement que le sommeil est de meilleur qualité dans le noir
Merci de votre réponse
Salutations
Romain
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 02/08/2005 à 16h24
Cette horloge, chez tous les mammifères, est située au niveau des noyaux suprachiasmatiques et reçoit des informations "photiques" de la rétine. Normalement, la vie sociale et l'alternance jour-nuit n'est qu'un synchroniseur de cette horloge ou un "donneur de temps" (Zeitgeber). La désynchronisation entre le temps local et celui de l'horloge interne, qui apparaît au cours des voyages intercontinentaux, entraîne l'apparition du sommeil au cours de la journée (JET LAG). Chez l'homme, l'horloge est responsable de processus "d'homéostasie prédictive". Comme sur les appareils extrêmement complexes, il faut que de nombreux systèmes soient mis en marche progressivement avant d'être efficaces. Ainsi, la sécrétion de cortisol est déclenchée vers 3 heures du matin par l'horloge interne pour atteindre un niveau maximum lors de l'éveil et permettre ainsi à l'organisme de faire face à toutes les demandes accrues d'énergie (Moore-Ede, 1986).
Source : Phylogenèse du sommeil, Université Lyon I
Pour en savoir plus sur le rythme circadien du sommeil, vous pouvez consulter le cours du Dr Jean Valat : Les rythmes biologiques ou lire les chapitres "Mélatonine et rythme veille-sommeil" et "Génétique moléculaire, rythmes circadiens et sommeil"(pp. 54- 85) à dans l'ouvrage de Michel Billiard Le sommeil normal et pathologique.
Pour éviter de vous disputer avec votre amie, vous pourriez peut-être suivre les recommandations du Dr Gérard Leleu dans L'art de bien dormir à deux
"Le degré de luminosité est une question importante. Pour s'endormir, il y a ceux qui veulent une pleine lumière et ceux qui veulent une obsurité totale. Les premiers n'aiment pas qu'on ferme les volets ou les persiennes, ni qu'on tire les tentures ; et quand la nuit s'installe , ils souhaitent que reste allumée une lumière électrique ; parmi ceux-ci existent de véritables phobiques du noir. Les seconds, au contraire, ont besoin de volets, persiennes et tentures soient hermétiquement clos ; ils affirment que le moindre rai de lumière les empêche de s'endormir ou les réveille trop tôt le matin. Entre ces cas extrêmes, il y a tous les intermédiaires.
- il est conforme à la nature et à la biologie que le sommeil coïncide avec l'obscurité. Il est donc logique de souhaiter l'absence de lumière ;
- celui qui souhaite de la clarté comme celui qui réclame le noir agissent par habitude, or une habitude peut-être changée. On pourrait, par exemple, couper la poire en deux : laisser volets, persiennes, tentures entrouverts, ce qui peut s'obtenir progressivement, en ouvrant (ou fermant) ces écrans d'un degré chaque semaine. On peut aussi clore les ouvertures et disposer une veilleuse près du sol du côté du "luminophile" ;
- la peur de l'obscurité peut relever d'une véritable phobie ; dans ce cas, elle s'accompagne de malaise, d'angoisse et d'insomnie. Il ne faut pas hésiter alors à envisager une psychothérapie."
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