Question d'origine :
Quels sont les effets néfastes du poker sur quelqu'un ?
Merci
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 29/12/2012 à 10h38
Bonjour,
Plus que le poker, c’est le phénomène d’addiction qui est néfaste comme pour tous les jeux ou toutes autres formes de drogue.
Le jeu lorsqu’il est pratiqué de manière occasionnelle n’a aucune conséquence sur la santé (voir l’ouvrage Les addictions par Gérard Feldmann). En revanche, il présente de nombreux dangers lorsqu’il devient addictif.
Cette dépendance a un nom : le jeu pathologique. Et les chiffres donnent le vertige. En France, près de 200 000 personnes, soit 1 à 3 % de la population, seraient concernées par ce mal-être d'après une étude épidémiologique nord-américaine. Et ce chiffre est en constante augmentation avec l’arrivée de la crise économique. Le profil de ces joueur-addicts a d’ailleurs évolué comme le souligne l’Observatoire des Jeux : de plus en plus de ces joueurs sont des femmes seules, des personnes âgées ou ayant des problèmes économiques : des Rmistes, des chômeurs et des immigrés. Les jeux d’argent qui entraînent le plus de dépendance sont les jeux dits « à sensation », c'est-à-dire où le résultat est quasi immédiat et où tout se joue en quelques secondes, où le suspens entraîne une montée d’adrénaline plus conséquente.
Par ailleurs, l’émergence d’un nouveau phénomène, celui du poker en ligne complique grandement les données. Ainsi, Aymeric Renou dans Poker : les stars du bluff se dévoilent note que la croissance exponentielle du nombre de joueurs ne va évidemment pas sans poser quelques problèmes d’addiction. Selon l’Inserm, entre 1 et 3 % des joueurs présentent des symptômes de pratiques addictives et seulement 10 % font une demande de soin ou de suivi médical pour tenter de régler leur pathologie.
La consultation des articles de presse (via la base de données Europresse, disponible dans les bibliothèques du réseau BML) est révélatrice de l’essor de ce phénomène.
Ainsi dans Le Figaro, Marc Valleur répond à la question comment expliquez vous aujourd’hui cette « poker mania » ?
Il y a une fascination aujourd'hui pour le pactole, l'argent vite gagné valorisé par les jeux télévisés et toutes les success story, dont on nous rebat les oreilles à l'écran. Le poker ? On apprend à y jouer en dix minutes et on peut remporter le « pot » très rapidement ! C'est un genre de « Star Ac », avec la virilité en plus : un rêve américain à la française. La médiatisation de certains joueurs, comme Patrick Bruel ou Omar Sharif, donne l'illusion à certains ados que l'on peut en faire sa profession. N'y a-t-il pas également la fascination pour le hasard, avec la « bonne » ou la « mauvaise main » ? Oui, cela répond bien à notre besoin de magie. Aujourd'hui, la crainte en l'avenir est telle que l'on s'en remet au jeu, au hasard ou à Dieu - selon ses convictions. Regardez : le temps où on pouvait encore établir des correspondances entre qualité des études et profession est révolu. L'ascenseur social est en panne. Vous pouvez avoir un bac + 12 et vous retrouver au chômage. Alors, si la rationalité ne fonctionne plus, pourquoi ne pas croire au hasard pur ? Tout cela crée des sensations fortes... Oui, le poker est un grand pourvoyeur d'émotions, à l'instar du saut à l'élastique, du deltaplane ou d'autres sports de l'extrême - tout ce que notre société valorise en ce moment. Toutes ces sensations activent, dans le cerveau, la sécrétion de dopamine, une hormone dont les effets sont proches de la cocaïne. Vous comprenez alors pourquoi on peut facilement sombrer dans la dépendance pathologique. Restons positifs... Le poker n'est-il pas aussi créateur de lien social ? Si, mais d'un lien très particulier... Car le jeu est fondé sur le bluff. Il s'agit de mentir et d'essayer de deviner ce que l'autre a dans la tête, à un moment précis. Ce faisant, on cherche à avoir une emprise sur son voisin, à le dominer... Même si ça n'est qu'une illusion. Sans doute est-ce révélateur de notre relation aux autres... Par ailleurs, le poker en ligne illustre tout à fait la « sociabilité light » qui prévaut aujourd'hui. Vous choisissez des partenaires anonymes, qui jouent sous pseudos, vous cliquez sur les uns, sur les autres, et quand vous en avez assez, vous quittez le jeu, sans rien devoir à personne. Tout se passe comme si, dans le poker comme dans la vraie vie, nous étions devenus de simples partenaires de jeux. Rien de plus. (1) Auteur de Les pathologies de l'excès : sexe, alcool, drogue, jeux...
Aussi, de nombreux sites consacrés au poker dont celui-ci présentent les effets négatifs d’un trop grand usage du poker comme :
Trouble de l'amour-propre
Trouble relationnel
Manque de régulation de l’excitation
Illusion de contrôle
Ces mêmes symptômes sont recensés sur over-blog.com :
·Conséquences psychologiques : dépression, troubles anxieux, troubles du comportement.
·Conséquences sociales, familiales : isolement, conflits avec l'entourage, mensonge et/ou tricherie en ce qui concerne sa pratique, abandon des autres activités de loisirs, mise en danger des relations familiales, avec possibilité d'éloignement.
·Conséquences physiques : manque de sommeil, ou irrégulier, fatigue, manque d'appétit, malnutrition, maux de tête, mal de dos, nervosité, fatigue visuelle.
·Conséquences émotionnelles : besoin de jouer de plus en plus longtemps, sentiment de vide quand on est déconnecté du jeu, incapacité à s'arrêter.
·Conséquences scolaires : échec scolaire, désintérêt complet, absentéisme répété, résultat scolaire en baisse, voire même en chute libre.
Pour connaître tous les aspects négatifs liés à l’addiction au jeu et donc au poker, nous vous conseillons les lectures suivantes :
Les pathologies de l'excès: drogue, alcool, jeux, sexe... les dérives de nos passions / Marc Valleur et Jean-Claude Matysiak, 2006 : A travers l'étude de nombreux cas d'addiction (aux drogues, au jeu, à l'amour, au sexe...), les origines et le mécanisme de nos dépendances ainsi que les logiques de la répétition et de la reproduction sont expliqués. Les types de traitement donnant des résultats positifs sont exposés. Il est suggéré que des liens sont possibles entre la résilience et l'addiction.
Du plaisir du jeu au jeu pathologique: 100 questions pour mieux gérer la maladie : les réponses claires des spécialistes des Hôpitaux universitaires de Paris Sud et de Nantes / Dr Abdou Belkacem, Pr Michel Reynaud, Pr Jean-Luc Venisse , 2011 : Ouvrage présentant l'addiction pathologique au jeu sous toutes ses formes : jeux d'argent, jeux de hasard, jeux vidéos, jeux en ligne, jeux de rôles. Signes révélateurs et répercussions sur la sphère professionnelle et privée sont abordés du point de vue des malades, qui peuvent être aussi bien des adultes que des adolescents, lesquels font l'objet d'un chapitre à part.
Game Addiction: The Experience and the Effects par Neils Clark,P. Shavaun Scott.
vous trouverez d'autres études sur le site de l’inserm.
Plus que le poker, c’est le phénomène d’addiction qui est néfaste comme pour tous les jeux ou toutes autres formes de drogue.
Le jeu lorsqu’il est pratiqué de manière occasionnelle n’a aucune conséquence sur la santé (voir l’ouvrage Les addictions par Gérard Feldmann). En revanche, il présente de nombreux dangers lorsqu’il devient addictif.
Cette dépendance a un nom : le jeu pathologique. Et les chiffres donnent le vertige. En France, près de 200 000 personnes, soit 1 à 3 % de la population, seraient concernées par ce mal-être d'après une étude épidémiologique nord-américaine. Et ce chiffre est en constante augmentation avec l’arrivée de la crise économique. Le profil de ces joueur-addicts a d’ailleurs évolué comme le souligne l’Observatoire des Jeux : de plus en plus de ces joueurs sont des femmes seules, des personnes âgées ou ayant des problèmes économiques : des Rmistes, des chômeurs et des immigrés. Les jeux d’argent qui entraînent le plus de dépendance sont les jeux dits « à sensation », c'est-à-dire où le résultat est quasi immédiat et où tout se joue en quelques secondes, où le suspens entraîne une montée d’adrénaline plus conséquente.
Par ailleurs, l’émergence d’un nouveau phénomène, celui du poker en ligne complique grandement les données. Ainsi, Aymeric Renou dans Poker : les stars du bluff se dévoilent note que la croissance exponentielle du nombre de joueurs ne va évidemment pas sans poser quelques problèmes d’addiction. Selon l’Inserm, entre 1 et 3 % des joueurs présentent des symptômes de pratiques addictives et seulement 10 % font une demande de soin ou de suivi médical pour tenter de régler leur pathologie.
La consultation des articles de presse (via la base de données Europresse, disponible dans les bibliothèques du réseau BML) est révélatrice de l’essor de ce phénomène.
Ainsi dans Le Figaro, Marc Valleur répond à la question comment expliquez vous aujourd’hui cette « poker mania » ?
Il y a une fascination aujourd'hui pour le pactole, l'argent vite gagné valorisé par les jeux télévisés et toutes les success story, dont on nous rebat les oreilles à l'écran. Le poker ? On apprend à y jouer en dix minutes et on peut remporter le « pot » très rapidement ! C'est un genre de « Star Ac », avec la virilité en plus : un rêve américain à la française. La médiatisation de certains joueurs, comme Patrick Bruel ou Omar Sharif, donne l'illusion à certains ados que l'on peut en faire sa profession. N'y a-t-il pas également la fascination pour le hasard, avec la « bonne » ou la « mauvaise main » ? Oui, cela répond bien à notre besoin de magie. Aujourd'hui, la crainte en l'avenir est telle que l'on s'en remet au jeu, au hasard ou à Dieu - selon ses convictions. Regardez : le temps où on pouvait encore établir des correspondances entre qualité des études et profession est révolu. L'ascenseur social est en panne. Vous pouvez avoir un bac + 12 et vous retrouver au chômage. Alors, si la rationalité ne fonctionne plus, pourquoi ne pas croire au hasard pur ? Tout cela crée des sensations fortes... Oui, le poker est un grand pourvoyeur d'émotions, à l'instar du saut à l'élastique, du deltaplane ou d'autres sports de l'extrême - tout ce que notre société valorise en ce moment. Toutes ces sensations activent, dans le cerveau, la sécrétion de dopamine, une hormone dont les effets sont proches de la cocaïne. Vous comprenez alors pourquoi on peut facilement sombrer dans la dépendance pathologique. Restons positifs... Le poker n'est-il pas aussi créateur de lien social ? Si, mais d'un lien très particulier... Car le jeu est fondé sur le bluff. Il s'agit de mentir et d'essayer de deviner ce que l'autre a dans la tête, à un moment précis. Ce faisant, on cherche à avoir une emprise sur son voisin, à le dominer... Même si ça n'est qu'une illusion. Sans doute est-ce révélateur de notre relation aux autres... Par ailleurs, le poker en ligne illustre tout à fait la « sociabilité light » qui prévaut aujourd'hui. Vous choisissez des partenaires anonymes, qui jouent sous pseudos, vous cliquez sur les uns, sur les autres, et quand vous en avez assez, vous quittez le jeu, sans rien devoir à personne. Tout se passe comme si, dans le poker comme dans la vraie vie, nous étions devenus de simples partenaires de jeux. Rien de plus. (1) Auteur de Les pathologies de l'excès : sexe, alcool, drogue, jeux...
Aussi, de nombreux sites consacrés au poker dont celui-ci présentent les effets négatifs d’un trop grand usage du poker comme :
Trouble de l'amour-propre
Trouble relationnel
Manque de régulation de l’excitation
Illusion de contrôle
Ces mêmes symptômes sont recensés sur over-blog.com :
·Conséquences psychologiques : dépression, troubles anxieux, troubles du comportement.
·Conséquences sociales, familiales : isolement, conflits avec l'entourage, mensonge et/ou tricherie en ce qui concerne sa pratique, abandon des autres activités de loisirs, mise en danger des relations familiales, avec possibilité d'éloignement.
·Conséquences physiques : manque de sommeil, ou irrégulier, fatigue, manque d'appétit, malnutrition, maux de tête, mal de dos, nervosité, fatigue visuelle.
·Conséquences émotionnelles : besoin de jouer de plus en plus longtemps, sentiment de vide quand on est déconnecté du jeu, incapacité à s'arrêter.
·Conséquences scolaires : échec scolaire, désintérêt complet, absentéisme répété, résultat scolaire en baisse, voire même en chute libre.
Pour connaître tous les aspects négatifs liés à l’addiction au jeu et donc au poker, nous vous conseillons les lectures suivantes :
Les pathologies de l'excès: drogue, alcool, jeux, sexe... les dérives de nos passions / Marc Valleur et Jean-Claude Matysiak, 2006 : A travers l'étude de nombreux cas d'addiction (aux drogues, au jeu, à l'amour, au sexe...), les origines et le mécanisme de nos dépendances ainsi que les logiques de la répétition et de la reproduction sont expliqués. Les types de traitement donnant des résultats positifs sont exposés. Il est suggéré que des liens sont possibles entre la résilience et l'addiction.
Du plaisir du jeu au jeu pathologique: 100 questions pour mieux gérer la maladie : les réponses claires des spécialistes des Hôpitaux universitaires de Paris Sud et de Nantes / Dr Abdou Belkacem, Pr Michel Reynaud, Pr Jean-Luc Venisse , 2011 : Ouvrage présentant l'addiction pathologique au jeu sous toutes ses formes : jeux d'argent, jeux de hasard, jeux vidéos, jeux en ligne, jeux de rôles. Signes révélateurs et répercussions sur la sphère professionnelle et privée sont abordés du point de vue des malades, qui peuvent être aussi bien des adultes que des adolescents, lesquels font l'objet d'un chapitre à part.
Game Addiction: The Experience and the Effects par Neils Clark,P. Shavaun Scott.
vous trouverez d'autres études sur le site de l’inserm.
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