Question d'origine :
Bonjour, j'aimerais savoir à quel registre littéraire on peut rattacher les romans où le surnaturel intervient dans un cadre réaliste comme L'étrange cas du docteur Jeckyll et de mister Hyde, sachant qu'on ne peut classer ce genre d'oeuvre dans le registre fantastique selon la définition de Todorov. merci.
Réponse du Guichet
gds_ah
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 17/01/2012 à 10h03
Bonjour,
Quelques définitions apporteraient un éclairage à votre question.
L’ Encyclopédie Universalis (Roger Caillos), mentionne les romans où le surnaturel intervient dans un cadre réaliste, ces romans sont en soi fantastiques. Le fantastique est alors une irruption de l’inadmissible. La démarche essentielle du fantastique est l'apparition : ce qui ne peut pas arriver et qui se produit pourtant, en un point et à un instant précis, au cœur d'un univers parfaitement repéré et d'où l'on avait à tort estimé le mystère à jamais banni. Tout semble comme aujourd'hui et comme hier : tranquille, banal, sans rien d'insolite, et voici que lentement s'insinue ou que soudain se déploie l'inadmissible. Le fantastique est en lien avec la frayeur – une frayeur conservée après la fin.
Selon un article de Wikipedia :
« Les thèmes du fantastique se définissent comme une perception particulière d'événements étranges qui produisent un effet particulier sur le lecteur : peur, horreur ou simplement curiosité. Ce genre entretient le suspense, la présence d'éléments fantastiques favorise cette tension.
Todorov remet en question la critique thématique, dont le meilleur représentant est J-P Richard. Il poursuit son argumentation en mettant en cause certains théoriciens de la littérature fantastique, tel que (…) Roger Caillois qui superpose les thèmes sans leur donner une cohérence interne. »
Todorov élabore une typologie du fantastique :
-il y mentionne les thèmes du « je » : « la mise en question de la limite entre matière et esprit engendre plusieurs thèmes: le pan-déterminisme, la multiplication de la personnalité (liée à la métamorphose: on est plusieurs personnes en même temps mentalement, on le devient physiquement), la rupture de la limite entre sujet et objet, la transformation du temps et de l'espace. » Ainsi, Docteur Jeckyll et Mister Hyde se trouverait dans cette catégorie.
-et les thèmes du « tu » : « Un des premiers thèmes explorés par Todorov, concernant les thèmes du "tu" est la sexualité (…) La littérature fantastique explore tous les interdits liés à la sexualité, elle brise les tabous en faisant intervenir le surnaturel. (…)
Selon Todorov, "Le fantastique, c'est l'hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles face à un événement en apparence surnaturel". Il prend la suite de Caillois dans la mesure où l’hésitation est à l’origine d’une frayeur et la permanence de l’hésitation domine du début à la fin et au-delà.
Le merveilleux, comme genre, implique que le surnaturel est accepté comme tel. Lorsque le surnaturel débouche sur une interprétation rationnelle, il est question d’Etrange ou de surnaturel expliqué.
Il existe aussi des genres aux frontières : le fantastique-étrange, le fantastique merveilleux qui rendent la porosité de ces genres.
Mais, Todorov signe la limite de sa cartographie du fantastique, qui est, par ailleurs contestée. Ainsi le site theadamantine.free.fr explique que la définition de Todorov est trop restrictive : « Todorov réduit le fantastique aux récits où le lecteur (et éventuellement le personnage) hésite « entre une explication naturelle et une explication surnaturelle des événements évoqués ».
Pour finir, nous vous suggérons des réponses apportées par le Guichet du savoir à des questions antérieures sur ces thématiques.
- Le fantastique
- Science fiction et heroïc fantasy
- Fantastiques
Quelques définitions apporteraient un éclairage à votre question.
L’ Encyclopédie Universalis (Roger Caillos), mentionne les romans où le surnaturel intervient dans un cadre réaliste, ces romans sont en soi fantastiques. Le fantastique est alors une irruption de l’inadmissible. La démarche essentielle du fantastique est l'apparition : ce qui ne peut pas arriver et qui se produit pourtant, en un point et à un instant précis, au cœur d'un univers parfaitement repéré et d'où l'on avait à tort estimé le mystère à jamais banni. Tout semble comme aujourd'hui et comme hier : tranquille, banal, sans rien d'insolite, et voici que lentement s'insinue ou que soudain se déploie l'inadmissible. Le fantastique est en lien avec la frayeur – une frayeur conservée après la fin.
Selon un article de Wikipedia :
« Les thèmes du fantastique se définissent comme une perception particulière d'événements étranges qui produisent un effet particulier sur le lecteur : peur, horreur ou simplement curiosité. Ce genre entretient le suspense, la présence d'éléments fantastiques favorise cette tension.
Todorov remet en question la critique thématique, dont le meilleur représentant est J-P Richard. Il poursuit son argumentation en mettant en cause certains théoriciens de la littérature fantastique, tel que (…) Roger Caillois qui superpose les thèmes sans leur donner une cohérence interne. »
Todorov élabore une typologie du fantastique :
-il y mentionne les thèmes du « je » : « la mise en question de la limite entre matière et esprit engendre plusieurs thèmes: le pan-déterminisme, la multiplication de la personnalité (liée à la métamorphose: on est plusieurs personnes en même temps mentalement, on le devient physiquement), la rupture de la limite entre sujet et objet, la transformation du temps et de l'espace. » Ainsi, Docteur Jeckyll et Mister Hyde se trouverait dans cette catégorie.
-et les thèmes du « tu » : « Un des premiers thèmes explorés par Todorov, concernant les thèmes du "tu" est la sexualité (…) La littérature fantastique explore tous les interdits liés à la sexualité, elle brise les tabous en faisant intervenir le surnaturel. (…)
Selon Todorov, "Le fantastique, c'est l'hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles face à un événement en apparence surnaturel". Il prend la suite de Caillois dans la mesure où l’hésitation est à l’origine d’une frayeur et la permanence de l’hésitation domine du début à la fin et au-delà.
Le merveilleux, comme genre, implique que le surnaturel est accepté comme tel. Lorsque le surnaturel débouche sur une interprétation rationnelle, il est question d’Etrange ou de surnaturel expliqué.
Il existe aussi des genres aux frontières : le fantastique-étrange, le fantastique merveilleux qui rendent la porosité de ces genres.
Mais, Todorov signe la limite de sa cartographie du fantastique, qui est, par ailleurs contestée. Ainsi le site theadamantine.free.fr explique que la définition de Todorov est trop restrictive : « Todorov réduit le fantastique aux récits où le lecteur (et éventuellement le personnage) hésite « entre une explication naturelle et une explication surnaturelle des événements évoqués ».
Pour finir, nous vous suggérons des réponses apportées par le Guichet du savoir à des questions antérieures sur ces thématiques.
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