Question d'origine :
connaissez-vous la signification de cette appellation
concernant la ville de Lyon : " la Discrète " ?
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 19/11/2010 à 14h35
Attribuer à Lyon le qualificatif de discrète comme celui de secrète fait partie des clichés issus du 19ème que la ville véhicule encore de nos jours.
Mais voici ce qu'en disent certains historiens, sociologues…
Ainsi
A Lyon, point d’aristocrates de robe ou d’épée, mais seulement des chanoines-comtes et des marchands parfois anoblis sur le tard. Ils se sont fait construire, autour de belles églises sans ornementations inutiles, de hautes maisons à loyers où les richesses sont invisibles de la rue. Il faut faire l’effort d’aller les découvrir dans les traboules et dans les cours : c’est là seulement que balcons, tours, sculptures, culs-de-lampe s’offrent à vous. Ils ne sont pas faits pour être étalés à l’extérieur. Pas plus que l’argent.
Le non-conformisme et le goût de la liberté cachés sous une rigidité apparente donnent aux Lyonnais ce qui a toujours été l’atout numéro un de la lyonnitude : la capacité d’adaptation. Mais pourquoi faut-il qu’une espèce de fatalité empêche cette ville de profiter longtemps de ses inventions et de ses découvertes ? Son goût de la discrétion, accompagné d’un trop grand contentement de soi, donc d’un certain dédain pour les autres, aboutit à lui faire négliger un aspect pourtant essentiel de la vie contemporaine : le sens des relations publiques.
Dans La Lyonnitude : dictionnaire historique et critique de
Ce mythe de Lyon, ville secrète, n’est donc pas dénué de fondements et selon l’écrivain parisien André Billy, cette propension au mystère serait expliquée par la pudeur de ses habitants, pudeur qui serait également à l’origine de son goût du secret…Si cette marque de lyonnitude qu’est le secret ne déplaît pas aux Lyonnais, elle permet en effet d’entretenir une distance entre eux et le reste du monde, elle est source de mauvaise réputation auprès de l’opinion nationale.
Quant-à la froideur des Lyonnais, reportez-vous à cette précédente réponse de la Documentation Lyon et Rhône-Alpes.
Dans Sociologie de Lyon , ouvrage paru en 2010, aux éditions La Découverte un sous-chapitre s’intitulant "Ville bourgeoise, ville populaire" nous rappelle que l’association de Lyon et de ville bourgeoise est courante et l’image solidement ancrée dans les représentations de Lyon et de ses habitants, notamment dans le livre de l’écrivain lyonnais
Toujours dans Sociologie de Lyon nous trouvons dans le sous-chapitre "Ville fermée", ville ouverte les précisions suivantes : Lyon a, comme Bordeaux, autre ville bourgeoise de province, la réputation d’une ville froide, peu accueillante pour les étrangers, repliée sur ses lignées et ses réseaux locaux. L’architecture de son centre, avec ses ruelles étroites, ses immeubles hauts aux allées sombres, ses traboules et passages dérobés, est souvent lue comme exemplaire d’une culture lyonnaise de la discrétion qui confine au secret et d’un entre-soi bourgeois qui exclut largement les étrangers de son monde. Pourtant, cosmopolite dès l’Antiquité, elle est traditionnellement une ville d’accueil, dont la puissance économique, fondée sur le négoce et la finance, s’est nourrie aux moments clés de son histoire de vagues d’immigration, à plus ou moins large rayon….
Nous vous conseillons de lire Lyon change de planète, Point d’Actu, réalisé en juin 2010, par le département Lyon et Rhône-Alpes.
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