construction

Réponse du Départements Arts et Loisirs

La construction et les transformations apportées au château de Chenonceau sont étroitement liées à son histoire.

Il vous faut donc tout d’abord lire cette page de Wikipedia qui dresse d’historique du château.

Elevé au dessus des eaux du Cher, le château s’appuie sur les piles de l’ancien château seigneurial des Marques.

Dans l‘ouvrage Chenonceau, de Jean-Pierre Babelon, on trouve les précisions suivantes :

« Le chantier du château sur l’eau fut entrepris dans les années 1514 ou 1515 et s’acheva à la fin de 1517 pour le gros œuvre. Quant aux travaux de décoration, ils se poursuivirent jusqu’en 1521.
Le soubassement est assuré par les infrastructures de l’ancien moulin, les deux piles massives, fondées sur le fond rocheux du lit, réunies par la longue arche où tournait la roue. Elles déterminent au-dessus de l’eau une plate-forme rectangulaire occupée en majeure partie par le carré du château.»

Le pont de Diane

En 1555, Diane de Poitiers décide de construire une galerie destinée à jouer le rôle d’une grande pièce de réception, et fait appel à Philibert De l’Orme. Sur place en 1556, il fait sonder le lit du Cher, « qui se révéla fort heureusement rocheux et permit d’asseoir les piles, entre lesquelles la navigation se poursuivit. Un premier marché fut signé le 2 avril 1556, suivi huit jours plus tard d’un autre pour la construction des batardeaux nécessaires à la fondation des piles. En 1557, après avoir ajouté une pile du côté sud aux quatre déjà élevées à cette date, longues de 4,85 mètres et construites en pierre dure de Chisseau et des Houdes, on pouvait lancer cinq arches, soigneusement appareillées en pierre tendre de Bourré, Saint-Aignan et Lie. Malgré les largeurs différentes des arches, toutes les clefs devaient être alignées à la même hauteur. Les pointes des avant-becs de chaque pile devaient être taillées « en talus en façon de boîtes pour donner force audit pont ».
Mais ce pont n’était pas un simple instrument de passage pour traverser le Cher, mais un morceau du château dont il devait agrandir la capacité d’accueil en lui offrant ce qui manquait aux édifices modestes du début du siècle : une galerie. »

Le château devient en 1559 propriété de Catherine de Medicis, qui fait élever sur le pont deux galeries superposées, « coiffées d’un comble où l’on pourrait loger beaucoup de monde. Les travaux commencèrent en 1576, conduits par le maître d’œuvre Denis Courtin. Ils étaient achevés en 1581. Ses façades de style maniériste annoncent les édifices du début du siècle suivant. »

La revue Connaissance des arts a édité un numéro spécial sur Chenonceau en 1993.

Mes collègues du Département Sciences et Techniques vont vous apporter des données plus techniques concernant la construction des ponts à cette époque.

Réponse du département Sciences & techniques

Bonjour

Ainsi que vous l'ont dit les collègues du département Arts & loisirs, la galerie du Château de Chenonceau était à l'origine un pont sur le Cher.
Comme tous les ponts en pierre depuis l'époque romaine, la méthode de construction est éprouvée, elle repose sur deux inventions majeures :

- Le ciment, à l'origine à base de cendres du Vésuve donnant un mortier résistant à l'eau (contrairement à celui obtenu avec de la chaux). Il porte le nom de pouzzolane.

-Le principe du batardeau: c'est-à-dire : " une enceinte permettant de travailler à l'abri de l'eau. pour le réaliser, les romains enfonçaient une double rangée de pieux, avec un remplissage en argile pour assurer l'étanchéité. Il pouvaient travailler au sec et construire de solides fondations ." in : Les ponts d'hier et d'aujourd'hui par Jean-Marie Savet.

La technique du batardeau est toujours d'actualité, voyez ici un exemple moderne.

Pour en savoir plus : Les ponts : histoire et techniques, par David Bennet .