Question d'origine :
Bonjour,
sur son plan de 1764, Morand propose la construction d'un canal semi-circulaire.
Pourquoi celui-ci n'a-t-il pas été construit ?
Merci d'avance
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 27/05/2019 à 09h38
Bonjour,
L’histoire des Brotteaux en tant que partie de la ville commence en 1774, avec la première réalisation des projets de Morand. Avant cette date on ne trouve pratiquement là que des broteaux qui sont en fait le champ d’inondation du Rhône. Le lit est naturellement changeant, les bras et les îles se déplacent sans cesse.
Devant la surpopulation de la Presqu’île, la recherche de terrains utilisables pour de nouvelles constructions amène le dépôt, en 1767, par Morand, devant le Consulat d’un projet d’extension de la cité de l’autre côté du Rhône.
Cette extension de la ville a été conçue par Morand selon un plan en damier conforme à l’idéal urbanistique de l’époque, plan agrémenté de places disposées de manière monumentale (Puvis-de-Chavannes et Edgar Quinet actuelles) ; des avenues ombragées devaient permettre un développement urbain qui nous paraît aujourd’hui modeste.
Extraits de Lyon pas à pas : son histoire à travers ses rues, tome 2 / Jean Pelletier, page 80
On peut lire aussi, par exemple, dans Lyon : connaître son arrondissement le 6ème / Jean Pelletier :
En 1766 est présenté aux Hospices le Plan général de la ville de Lyon et de son agrandissement en forme circulaire dans les terrains des Brotteaux. Ce projet a deux aspects fondamentaux et complémentaires. Le premier est un plan d’organisation qui comprend la création d’un canal semi-circulaire pour dévier en partie les eaux du Rhône et dont la largeur de 34 m aurait permis d’évacuer les crues, ce canal serait allé à peu près de l’entrée du parc de la Tête d’Or à la place Gabriel-Péri, et un réseau de rues en damier parallèles au Rhône et comportant trois places stratégiquement placées (Puvis de Chavannes, Edgar Quinet, Maréchal Lyautey actuelles). Le second, qui est un corollaire nécessaire du premier, est la construction d’un nouveau pont sur le Rhône, en remplacement des bacs, dans l’axe de la Grande Allée existante, devenue l’épine dorsale du projet.
Ce plan fut rapidement l’objet de l’hostilité des Hospices et les escarmouches furent nombreuses et imbriquées. (…)
Le 4 janvier 1771, le roi Louis XV en son Conseil d’Etat réuni à Versailles, lui accorde ainsi qu’à sa compagnie, le droit de construire un pont en bois, de percevoir un péage durant 99 ans à condition qu’il soit diminué par rapport à celui perçu par les Hospices sur leurs bacs, soit 6 deniers pour le piéton ai lieu de 9 par exemple. Le remboursement à ces derniers des prix des bacs, soit 12 000 livres, sera payé en 1773. Les Hospices finissent par s’incliner de mauvaise grâce.
Le projet de Morand est présenté très en détail dans l’ouvrage Morand et les Brotteaux par Josette Barre et Paul Feuga, éd. ELAH, 1998. On peut suivre précisément l’élaboration du projet, ensuite voir, comment il est longtemps combattu à Lyon, mais soutenu par Paris, et finalement réalisé seulement en partie (notamment sans le canal).
Vous pourriez consulter aussi :
-Cette réponse précédente : la Compagnie du pont Morand
-Hommage à Morand édité par les Archives municipales, 1994
-Histoire de la création du quartier des Brotteaux et de la construction du pont Morand / J. A. M. de Jouffrey, 1996
-Un article Morand et la place Lyautey
-Dans notre catalogue : à propos du pont Morand
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