Question d'origine :
Bonjour, Comment s’appelle la coiffe qui retient les cheveux attachés en sarsifi des canuts ? Je vous remercie. Très cordialement.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 12/04/2018 à 14h43
Bonjour,
Personne ne peut affirmer de manière certaine l'origine de la coiffe que Laurent Mourguet donna à Guignol en 1808 !
La Société des amis de Lyon et de Guignol a publié un fascicule retraçant l'histoire de Guignol : Guignol, une marionnette pas comme les autres. Il y est expliqué que cette coiffe n'est pas clairement identifiée :
" Le costume quant à lui, est celui du Père Coquard, c'est-à-dire celui des ouvriers en soie de la fin du XIXème siècle. Coiffé d'un chapeau noir, très vraisemblablement untricorne dont les bords sont rabattus et attachés à la pointe placée à l'arrière de la tête .
Pourquoi ? Lyon est une ville où les ports sont nombreux. Les bateaux accostent avec de lourds chargements. Les canuts pour quelques pièces aident au transport des marchandises. Ceux qui ont ce genre de chapeau, afin de dégager les épaules, rabattent tout naturellement les extrémités.
C'est une hypothèse.
Une autre, permet d'évoquer le bandeau formé par la lanière de cuir utilisée par les "modères". Ils avaient le privilège de la remonte des bateaux dans la traversée de Lyon. Une courroie fixée au bateau entourait le front de ces hommes et leur couvrait le haut des oreilles. Marchant sur le chemin de halage ils permettaient au bateau de remonter le courant. Le chapeau de Guignol symboliserait la tenue frontale de cette corporation.
Une natte de cheveu ou queue de rat ou plus exactement à Lyon un "sarsifis", s'agite au bas de la nuque; cette tresse entourée d'un ruban noir, n'est autre, pour utiliser le mot juste: un cadogan. Mot tiré du Général Cadogan successeur de Malboroug au XVIIIème siècle et qui illustra ce système de coiffure. Enfin, il donne à sa poupée de bois le nom de GUIGNOL. "
Gérald Gambier avance une version plus pragmatique dans Guignol :
" En 1808, semble-t-il, il sculpte une marionnette qui lui ressemble: la face ronde, les pommettes saillantes, de larges yeux malicieux bien ouverts, des sourcils arqués relevés et un sympathique petit nez retroussé qui « jappe à la lune ». « Une tête si parfaitement réussie, écrit Paul Fournel, qu 'elle n 'évoluera pratiquement plus ». Cependant, c'est le Guignol des frères Neichthauser qui impose le visage définitif de Guignol avec son demi sourire qui provoque deux petites fossettes de chaque côté de la bouche. Les sculpteurs suivants, Josserand ou Pavaly, auront la sagesse de conserver cette physionomie que tout le monde identifie immédiatement à Guignol.
Il l'habille comme les canuts de l'époque, d'un habit marron à boutons dorés et d'un nœud papillon rouge.Il le coiffe de ce chapeau mou de cuir noir, enfoncé jusqu'aux sourcils, qui caractérise si bien Guignol. On s'interroge d'ailleurs sur l'origine de ce chapeau qui, quoi qu'on en dise, ne ressemble pas à un bicorne même si l'on écarte les deux rabats. Ne peut-on penser, plus prosaïquement, que Laurent Mourguet ait simplement cloué des morceaux de cuir sur la tête de son personnage, dissimulant définitivement la chevelure et les problèmes liés aux cheveux des marionnettes. Il ne laisse dépasser qu'une natte de cheveux enrubannée, le célèbre salsifis - que Guignol prononce « sarsifis » - un catogan tressé destiné à empêcher les cheveux de se prendre dans les fils du métier à tisser. Notons au passage que, dans la tradition, la chevelure des marionnettes lyonnaises est sculptée dans le bois en même temps que la tête.
Il le nomme Guignol. "
Lire aussi la version du site Amis de Lyon et de Guignol.
Enfin, dans Le Petit journal daté du 5 mars 1911, il est indiqué que le chapeau à cornes porté par Guignol s'appelle "Lampion ". Ce terme est effectivement repris dans le Dictionnaire de la langue française d'Émile Littré : Populairement, un lampion, un chapeau à trois cornes, ainsi dit d'après la forme.
Bonne journée.
Personne ne peut affirmer de manière certaine l'origine de la coiffe que Laurent Mourguet donna à Guignol en 1808 !
La Société des amis de Lyon et de Guignol a publié un fascicule retraçant l'histoire de Guignol : Guignol, une marionnette pas comme les autres. Il y est expliqué que cette coiffe n'est pas clairement identifiée :
" Le costume quant à lui, est celui du Père Coquard, c'est-à-dire celui des ouvriers en soie de la fin du XIXème siècle. Coiffé d'un chapeau noir, très vraisemblablement un
Pourquoi ? Lyon est une ville où les ports sont nombreux. Les bateaux accostent avec de lourds chargements. Les canuts pour quelques pièces aident au transport des marchandises. Ceux qui ont ce genre de chapeau, afin de dégager les épaules, rabattent tout naturellement les extrémités.
C'est une hypothèse.
Une autre, permet d'évoquer le bandeau formé par la lanière de cuir utilisée par les "modères". Ils avaient le privilège de la remonte des bateaux dans la traversée de Lyon. Une courroie fixée au bateau entourait le front de ces hommes et leur couvrait le haut des oreilles. Marchant sur le chemin de halage ils permettaient au bateau de remonter le courant. Le chapeau de Guignol symboliserait la tenue frontale de cette corporation.
Une natte de cheveu ou queue de rat ou plus exactement à Lyon un "sarsifis", s'agite au bas de la nuque; cette tresse entourée d'un ruban noir, n'est autre, pour utiliser le mot juste: un cadogan. Mot tiré du Général Cadogan successeur de Malboroug au XVIIIème siècle et qui illustra ce système de coiffure. Enfin, il donne à sa poupée de bois le nom de GUIGNOL. "
Gérald Gambier avance une version plus pragmatique dans Guignol :
" En 1808, semble-t-il, il sculpte une marionnette qui lui ressemble: la face ronde, les pommettes saillantes, de larges yeux malicieux bien ouverts, des sourcils arqués relevés et un sympathique petit nez retroussé qui « jappe à la lune ». « Une tête si parfaitement réussie, écrit Paul Fournel, qu 'elle n 'évoluera pratiquement plus ». Cependant, c'est le Guignol des frères Neichthauser qui impose le visage définitif de Guignol avec son demi sourire qui provoque deux petites fossettes de chaque côté de la bouche. Les sculpteurs suivants, Josserand ou Pavaly, auront la sagesse de conserver cette physionomie que tout le monde identifie immédiatement à Guignol.
Il l'habille comme les canuts de l'époque, d'un habit marron à boutons dorés et d'un nœud papillon rouge.
Il le nomme Guignol. "
Lire aussi la version du site Amis de Lyon et de Guignol.
Enfin, dans Le Petit journal daté du 5 mars 1911, il est indiqué que le chapeau à cornes porté par Guignol s'appelle "
Bonne journée.
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