Marques lapidaires de l'hotel de ville
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 22/10/2016 à 07h08
767 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Sur les façades de l'hôtel de Ville de Lyon, nous retrouvons de nombreuses marques lapidaires sur les parties basses extérieures et principalement rue Puits Gaillot.
J'aimerai savoir qui est à l'origine de ses marques lapidaires, et à défaut qui sont les fournisseurs de pierre de cet édifice ?
Bonne journée et merci par avance pour votre réponse
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 26/10/2016 à 09h25
Nous n’avons pas trouvé d’ouvrages s’intéressant aux signes lapidaires présents sur les pierres de l’Hôtel de Ville de Lyon. Ces signes sont généralement réalisés par les carriers, les tailleurs de pierre, et peuvent recouvrir des significations variées (marques de tacherons, signes opératifs relatifs à la pose des pierres dans la construction…). Voici cependant quelques informations sur la provenance des pierres. Pour plus d'informations sur le personnel ayant travaillé sur le chantier, vous pourriez consulter les archives municipales, qui doivent conserver des documents relatifs à la construction de l'Hôtel de Ville.
Dans l’Histoire de l'Hôtel-de-Ville de Lyon depuis l'époque de sa construction jusqu'à nos jours (1871), également consultable sur Google books, Tony Desjardins mentionne ponctuellement l’origine des pierres utilisées pour la construction de l’hôtel de ville et pour les restaurations ultérieures, tout en faisant part des déboires rencontrés par le consulat dans leurs relations avec les entrepreneurs en charge de la construction,
La première pierre est posée le 5 septembre 1646. On peut lire p. 40 qu’ils emploient dans le soubassement du chantier de la pierre appelée
La restauration de la façade principale est entreprise en 1853. Les parties saillantes sont remplacées par des pierres de taille neuves : (p. 122) « il fallut retirer des murs les anciennes pierres de taille partout où elles se présentaient en saillie extérieure, et les remplacer morceau par morceau. (…) Les mauvais résultats qu’avait donnés la
Des travaux de restauration générale de l’édifice sont lancés en 1857, touchant tant l’intérieur que les parties extérieures qui n’avaient pas encore été rénovées. Les travaux de maçonnerie et de pierre de taille concernant l’extérieur de l’édifice sont exécutés par l’entrepreneur
Marius Audin, dans L’hôtel de ville de Lyon (1921) nous apprend qu’une nouvelle restauration de la façade (ouest) lancée en 1910 remplace la pierre de Saint-Juste trop friable par la pierre des Estaillades (Provence).
L’ouvrage Carriers et carrières dans le Mont d'Or lyonnais de Michel Garnier (1999-2000) pourra vous intéresser dans la mesure où il comprend les carrières de Saint-Cyr et des alentours d’où était extrait le « gros banc » qui constitue le socle de l’édifice. En outre, le chapitre 3 du tome 3 s’intéresse aux marques lapidaires.
Vous trouverez également à la bibliothèque deux articles sur la pierre de Seyssel et les carrières dont elle est extraite :
Geretschläger, Ingrid. Les carrières de pierre blanche, dite de Seyssel, Arts et mémoire ; n°10, juin 1998, p. 29-39
Matériaux du Bugey d'hier : Une pierre très célèbre depuis l'Antiquité : la pierre blanche de Seyssel, Le Bugey ; N°93, 2006, p.21-34
Concernant la pierre de Saint Juste - Saint-Restitut dans la Drôme, vous trouverez un article intéressant dans la revue Terrain, de mars 1986 :
Pierre Gaudin et Claire Rerverchon, Autour de la pierre..., Terrain, mars 1986, p. 65-67
Voir aussi l’article de Jérôme Nicault publié dans La Pierre et l'écrit; n°21, 2010, p. 75-92 Au carrefour des sources et de la pratique : carrières et carriers en Drôme-Ardèche du Moyen-Age à 1900
Nicolas Reveyron a écrit plusieurs articles sur des marques lapidaires présentes sur des bâtiments lyonnais, mais il est plutôt spécialisé dans la période du Moyen-âge. La lecture de ces articles vous permettra cependant de comprendre les enjeux et difficultés de l’analyse ce ces signes lapidaires :
Reveyron, Nicolas, Marques lapidaires lyonnaises de la fin du Moyen-âge, Actes du IXe Colloque international de glyptographie de Belley, 1995, p. 271-286
Reveyron, Nicolas, Les marques lapidaires gravées sur l'enveloppe extérieure du chevet de la cathédrale de Lyon : approche méthodologique, extrait de : "Archéologie du Midi médiéval", No 13, 1995, consultable sur Persée
Bibliographie de Nicolas Reveyron
Voir aussi :
Lyon, cité carrefour, mosaïque de pierres, CRDP, 1988
Des hommes et des pierres : savoir-faire en Rhône-Alpes, Guide du patrimoine Rhônalpin, 2012
Sur la taille de la pierre antique, médiévale et moderne, Pierre Varène
Les signes lapidaires dans la construction médiévale : études de cas et problèmes de méthode. In: Bulletin Monumental, tome 165, n°4, année 2007. pp. 331-358
Centre international de recherches glyptographiques
DANS NOS COLLECTIONS :
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