Question d'origine :
bonjour
Pouvez-vous me donner quelques informations historique sur ce lieu ?
Je vous remercie Cordialemen t
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 01/07/2016 à 12h04
Bonjour,
Nous devons à l’association Le patrimoine de Francheville l’essentiel des informations parues sur l’histoire du Fort du Bruissin. Nous citons ci-après un extrait d’un article publié dans l’ouvrage Francheville, un patrimoine, texte que nous retrouvons, par ailleurs, dans d’autres publications de l’association (voir plus bas).
Du XIVe au XVIII siècles, la défense d’un Lyon en pleine expansion, comporte plusieurs enceintes reliées par des dispositifs parfois sommaires tels que les chaînes relayées par des barques, ponts fortifiés (Pont de la Guillotière), bastions isolés, redoutes, ou autres ouvrages….
Déjà en 1512, devant le danger d’invasion, Le roi louis XII avait décidé l’édification de nouvelles fortifications septentrionales de la ville au sommet des pentes de la Croix-Rousse. Le fort Saint-Jean qui domine la Saône fut le premier d’entre eux.
Après les sièges de 1793 et 1798, soutenus par Lyon face aux troupes de la convention, et après d’autres attaques répétées, on décide en 1818 la construction d’une ceinture de fortifications permanentes autour de Lyon, dans le cadre d’une réorganisation « définitive » de l’ensemble défensif de la France.
Lyon est la deuxième ville fortifiée de la France après Paris.
La première ceinture, implantée à 2,5km environ de la ligne de défense préexistante, est construite en 1830 par le général Hubert Rohault de Fleury (1779-1866), acteur majeur de la politique de fortification. Elle comporte :
15 forts : Sainte-Foy-lès-Lyon, Saint-Irénée, Loyasse, Vaise, Duchère, Saint-Jean, Caluire, Montessuy, Tête d’Or, Brotteaux, Part-Dieu, Villeurbanne, La Mothe (ou Lamotte), Colombier, Vitriolerie.
3 lunettes : Petit Sainte-Foy, Charpennes et Hirondelles.
La défaite de la guerre de 1870 et l’annexion par l’Allemagne de l’Alsace et de la Lorraine après signature le 18 janvier 1871 de l’acte de fondation de l’Empire allemand, laissent imaginer un risque d’invasion du sud-est de la France. Dans ce cadre, on construit autour de la ville de Lyon une seconde ceinture de forts détachés, dont la conception et la réalisation sont confiés au général Séré de Rivières (1818-1895) qui révolutionnera la conception des fortifications en France après la guerre de 1870. Située à 6km environ de la précédente et d’une longueur de 65 km, elle comporte 18 forts et 6 batteries construits en 16 années de 1876 à 1893.
18 forts : Chapoly, Le Paillet, Carrières, Mont Verdun, Sathonay, Vancia, Sermenaz, Décines, Meyzieu, Azieu, Genas, Bron, Parilly, Saint-Priest, Corbas, Feyzin, Montcorin, Bruissin (commune de Francheville).
6 batteries : Mont Thoux, Narcel, La Freta, Lessignas, Champvillars, Côte lorette.
Le fort du Bruissin est achevé en 1881 (date inscrite au fronton surmontant l’entrée, coté front de gorge). Il disposait d’une puissance de feu de 33 canons, dont 6 d’artillerie lourde positionnées sur « le cavalier » (point culminant) et pouvait accueillir une garnison de près de 300 hommes. Ces caractéristiques le situaient au 5ème rang d’importance des forts de la ceinture séré de Rivières.
Le nombre, la forme et la situation de ces forts dépendaient des « standards » militaires de l’époque, tous les forts ayant des formes fonctions des missions qui leurs sont confiées […]
En 1979, la commune de Francheville acquiert le Fort du Bruissin pour la somme de 425.000 francs, sur la parcelle cadastrée 542 (103 000 M 2).
Désireuse d’orienter l’utilisation du fort vers des activités non marchandes ni industrielles, la municipalité décide une opération « phare » devant permettre de faire connaître le site […]
En 1981, la ville de Francheville achète le site du Fort du Bruissin alors mis en vente par l’état (Ministère des Armées).
A la fin des années 80, la municipalité décide de réhabiliter le lieu.
Dans un premier temps en 1988, le Corps de garde est aménagé afin d’y accueillir un espace d’accueil et un logement de gardien.
A partir de 1989, la municipalité souhaite préserver cet élément exceptionnel du patrimoine historique et monumental de la commune, témoin d’un fort défensif du 19 siècle dit « Séré de Rivières » et lui donner une nouvelle fonction culturelle et artistique afin de permettre son ouverture au plus large public. Elle lance aussi le projet de « Cité des Artistes » […]
Entre juin 1989 et 2009, le fort a accueilli le festival « Fort en jazz » organisé au sein du théâtre de verdure, où se sont produits des musiciens de notoriété nationale et internationale.
En partenariat avec l’Etat et le département du Rhône la ville lance en 2003 une étude de programmation pour ouvrir plus largement le site au public et garantir la pérennité des ouvrages. Ce programme de valorisation s’appuie sur trois domaines art/nature/patrimoine. Le programme vise, entre autre, à créer un lieu de découverte et de sensibilisation à la nature et à l’environnement par la création de sentiers de promenades et de randonnées, et la mis en place d’un programme de gestion de l’espace boisé-classé.
Dans cet ouvrage vous trouverez encore une description détaillée du fort illustrée de nombreux plans et photographies.
Cet article est consultable dans une forme plus concise sur le site de l’association Le patrimoine de Francheville
A consulter également dans nos collections
- Francheville : un pays qui vient de loin
- Francheville, un patrimoine : les compilations thématiques de l'Association Le Patrimoine de Francheville
- Les défenses de Lyon : enceintes et fortifications
Pièces jointes
×
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter