Coût des péages sur les ponts de Lyon
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 12/10/2014 à 08h30
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Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerai savoir le coût des péages à Lyon sur les ponts jusqu'au 19ème. Avons-nous une idée du rapport avec le cout de la vie ? Et qui devait payer ?
Merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 16/10/2014 à 10h02
Ce qu’on peut lire sur les ponts à péage dans le Dictionnaire historique de Lyon :
« Il ne faut pas oublier que, exception faite du pont du Change sur la Saône et du pont de la Guillotière sur le Rhône - encore que les archives ne sont point probantes dans ce dernier cas -, à partir du 17e siècle et jusqu’au milieu du 19e siècle, les ponts de Lyon sont soumis à un péage. La quasi-totalité des constructions alors réalisée dans ce domaine est le fait de sociétés privées ou semi-privées, comme l’Hôtel-Dieu puis les Hospices civils de Lyon, lesquelles entendent couvrir les frais d’entretien et de réparation des ponts, par une contribution fixée selon un barème fixant le prix demandé aux piétons, aux chevaux de trait et de charge, au bétail, aux carosses, litières et chaises roulantes, aux cavaliers et à leurs montures, aux charrettes et tombereaux, vides ou pleins… Devenus gratuits en 1793, à nouveaux payants en 1797, les ponts le resteront jusqu’au rachat des droits de péage par l’Etat, sous le Second Empire, après de longues négociations avec les compagnies propriétaires. Les ponts du Rhône sont rendus à la gratuité en 1860, ceux de la Saône, en 1865."
Vous trouverez un chapitre plus détaillé sur la question des péages dans l’ouvrage de Jean Pelletier Les Ponts de Lyon, ainsi que la reproduction des tarifs des droits de péage de certains ponts comme le pont Morand en 1771. Les tarifs distinguent piétons, chevaux, animaux (paiement par tête), carrosses (paiement des passagers en sus), cavaliers, charrettes vides ou chargées… Certaines catégories de personnes ou de véhicules pouvaient être exempts de droits de péage, comme en témoigne le Tarif des droits de péage du pont Charles X annexé à l’ordonnance royale permettant l’édification de ce pont : sont ainsi exemptés le préfet du département, le maire de Lyon et ses adjoints, les juges, commissaires de police, ingénieurs et conducteurs des ponts et chaussées, les militaires, les élèves de certaines écoles, les véhicules employés au service du nettoiement de la ville, les malles-postes et les courriers du Gouvernement…
Pour exemple, selon les tarifs du pont Morand établis en 1774, une personne chargée ou non paiera 6 deniers par passage, un carrosse 4 sous, une charrette vide 2 sous, une personne avec brouette chargée 1 sou 3 deniers…
Vous trouverez également sur Numelyo des exemples de tarifs en cours au 19e siècle en faisant une recherche dans la presse lyonnaise numérisée :
Un exemple de tarif de péage en 1847 pour le « Pont du comte de Paris », entre Vaise et la Croix-Rousse
Un article sur le Pont de la Guillotière, où il est question de divers tarifs au fil des époques
En feuilletant cette même presse vous trouverez certainement des exemples de prix de la vie quotidienne.
L’étude de Jean-Pierre Gutton sur La sociédé et les pauvres, l’exemple de la généralité de Lyon 1534-1789 vous apportera quelques exemples de prix pratiqués sous l’Ancien Régime (voir p. 69 Les pauvres, les prix et l’emploi). Vous pouvez aussi consulter Lyon et les Lyonnais au XVIIIe siècle de Maurice Garden. Pour la période 1848-1914, vous pouvez consulter le tome 2 des Ouvriers de la région lyonnaise, d’Yves Lequin, p. 15 : il y consacre un chapitre à l’étude des budgets ouvriers en 1848 comprenant les dépenses par poste de consommation (alimentation, logement, entretien, vêtements).
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