Question d'origine :
Bonjour je voudrais connaître les origines des expressions suivantes: "c'est l'hôpital qui se moque de la charité" et "c'est la croix et la bannière". Merci
Réponse du Guichet

Bonjour,
« L’hôpital qui se fiche/moque/fout de la Charité » est une expression originaire de Lyon !
Dans l’ouvrage Le Bouquet des expressions imagées, il est dit :
« XIXe 1894 : c’est l’Hôpital qui se fiche de la Charité : se dit lorsque quelqu’un blâme un autre d’un défaut qu’il possède lui-même. On dit aussi : « c’est la poêle qui se gausse du chaudron », mais cette dernière locution n’est pas propre à Lyon » (Lyon) »
Sur le site le Journal des femmes, on trouve l’origine de cette expression :
« Signification. Se moquer de quelqu'un alors que l'on se trouve dans une situation similaire, voire pire.
Interprétation. Cette expression vient tout droit de Lyon où deux établissements médicaux se faisaient "concurrence", l'hôpital donc, et la charité, qui abritait surtout des indigents. Là aussi, la locution existe en plusieurs versions. Parfois, l'hôpital se moque de l'infirmerie ou se paie la tête de l'hospice. Elle existait d'ailleurs dès 1386 mais sous une forme encore différente. On pouvait alors dire "C'est la pelle qui se moque du fourgon" ou encore "le poêle qui se moque du chaudron". »
Le site Expressio propose de plus amples détails sur cette origine :
« Rey et Chantreau, dans leur "Dictionnaire des expressions et locutions", situent la naissance de cette expression dans la région lyonnaise, sans précisions sur la date. Claude Duneton, dans son "Bouquet des expressions imagées", la situe au même endroit, en 1894.
Et il est vrai qu'à partir du XVIIe siècle, il existait à Lyon aussi bien l'Hôtel-Dieu[1] que l'hôpital de la Charité[2] tous deux plus tard gérés ensemble par les Hospices Civils de Lyon (HCL). Et certains documents montrent qu'il y avait effectivement une rivalité certaine entre ces deux établissements, d'où de probables critiques de l'un vis-à-vis de l'autre et vice-versa.
Du point de vue du malade, celles-ci étaient probablement injustifiées, le risque d'y mourir étant probablement à peu près aussi élevé dans l'un que dans l'autre, d'autant plus si la date proposée par Duneton est exacte, car à cette époque, l'organisme de gestion commune de ces deux établissements avait fait le nécessaire pour en améliorer la salubrité (et donc abaisser le taux de mortalité), suivant en cela les recommandations du médecin et baron de la Polinière dans ses rapports intitulés "Considérations sur la salubrité de l'Hôtel-Dieu et de l'hospice de la Charité de Lyon". »
Pour l’expression« La croix et la bannière » , l’origine est plus ancienne comme l’indique Le Bouquet des expressions imagées :
« XVIIe : La croix et la bannière : « on dit en ce sens qu’il faut avoir la croix et la bannière, la croix et l’eau bénite pour quelcun : pour se dire qu’on a de la peine à en jouir »
A l’origine cette expression apparaît sous une forme différente « la croix à la bannière » dont l’origine vient des processions religieuses comme le précise le site Expressio :
« Cette expression, sous une forme un peu différente, est attestée dès le XVe siècle, issue de l'italien.
A cette époque, la religion était omniprésente, dans toutes les activités et à tous les niveaux de la société.
La croix, représentant celle du Christ, était donc obligatoirement brandie en tête de toutes les processions, qu'il s'agisse des religieuses accompagnant des reliques diverses ou organisées pour des évènements particuliers, ou bien de celles destinées à accompagner l'arrivée d'un notable dans la ville.
Dans ces différentes processions, on portait aussi des étendards ou des bannières diverses, que ce soit celle de la Vierge, de la paroisse, d'une confrérie, du notable en déplacement ou de celui le recevant.
Mais l'organisation de ces processions n'était pas facile, paraît-il. Les formalités, les règles à suivre, le respect de l'importance des participants, qu'elle soit honorifique ou hiérarchique, transformait parfois leur préparation en de véritables casse-têtes.
Ce qui explique le sens de "grandes complications".
En 1690, Furetière indique que "il faut la croix et la bannière pour inviter quelqu'un" signifiait "il faut aller le chercher avec des formes telles qu'il ne puisse se dérober".
Dans ce sens, on retrouve l'apparat, la procession organisée pour accueillir au mieux un visiteur éminent en déplacement qui, ainsi accueilli avec faste, ne pouvait décemment pas s'esquiver.
Notre forme actuelle "c'est la croix et la bannière pour..." est attestée en 1822. »
Vous pouvez aussi consulter les sites Mon expression.info ou Histoire pour tous.
Bonne journée.
Dans l’ouvrage Le Bouquet des expressions imagées, il est dit :
« XIXe 1894 : c’est l’Hôpital qui se fiche de la Charité : se dit lorsque quelqu’un blâme un autre d’un défaut qu’il possède lui-même. On dit aussi : « c’est la poêle qui se gausse du chaudron », mais cette dernière locution n’est pas propre à Lyon » (Lyon) »
Sur le site le Journal des femmes, on trouve l’origine de cette expression :
« Signification. Se moquer de quelqu'un alors que l'on se trouve dans une situation similaire, voire pire.
Interprétation. Cette expression vient tout droit de Lyon où deux établissements médicaux se faisaient "concurrence", l'hôpital donc, et la charité, qui abritait surtout des indigents. Là aussi, la locution existe en plusieurs versions. Parfois, l'hôpital se moque de l'infirmerie ou se paie la tête de l'hospice. Elle existait d'ailleurs dès 1386 mais sous une forme encore différente. On pouvait alors dire "C'est la pelle qui se moque du fourgon" ou encore "le poêle qui se moque du chaudron". »
Le site Expressio propose de plus amples détails sur cette origine :
« Rey et Chantreau, dans leur "Dictionnaire des expressions et locutions", situent la naissance de cette expression dans la région lyonnaise, sans précisions sur la date. Claude Duneton, dans son "Bouquet des expressions imagées", la situe au même endroit, en 1894.
Et il est vrai qu'à partir du XVIIe siècle, il existait à Lyon aussi bien l'Hôtel-Dieu[1] que l'hôpital de la Charité[2] tous deux plus tard gérés ensemble par les Hospices Civils de Lyon (HCL). Et certains documents montrent qu'il y avait effectivement une rivalité certaine entre ces deux établissements, d'où de probables critiques de l'un vis-à-vis de l'autre et vice-versa.
Du point de vue du malade, celles-ci étaient probablement injustifiées, le risque d'y mourir étant probablement à peu près aussi élevé dans l'un que dans l'autre, d'autant plus si la date proposée par Duneton est exacte, car à cette époque, l'organisme de gestion commune de ces deux établissements avait fait le nécessaire pour en améliorer la salubrité (et donc abaisser le taux de mortalité), suivant en cela les recommandations du médecin et baron de la Polinière dans ses rapports intitulés "Considérations sur la salubrité de l'Hôtel-Dieu et de l'hospice de la Charité de Lyon". »
Pour l’expression
« XVIIe : La croix et la bannière : « on dit en ce sens qu’il faut avoir la croix et la bannière, la croix et l’eau bénite pour quelcun : pour se dire qu’on a de la peine à en jouir »
A l’origine cette expression apparaît sous une forme différente « la croix à la bannière » dont l’origine vient des processions religieuses comme le précise le site Expressio :
« Cette expression, sous une forme un peu différente, est attestée dès le XVe siècle, issue de l'italien.
A cette époque, la religion était omniprésente, dans toutes les activités et à tous les niveaux de la société.
La croix, représentant celle du Christ, était donc obligatoirement brandie en tête de toutes les processions, qu'il s'agisse des religieuses accompagnant des reliques diverses ou organisées pour des évènements particuliers, ou bien de celles destinées à accompagner l'arrivée d'un notable dans la ville.
Dans ces différentes processions, on portait aussi des étendards ou des bannières diverses, que ce soit celle de la Vierge, de la paroisse, d'une confrérie, du notable en déplacement ou de celui le recevant.
Mais l'organisation de ces processions n'était pas facile, paraît-il. Les formalités, les règles à suivre, le respect de l'importance des participants, qu'elle soit honorifique ou hiérarchique, transformait parfois leur préparation en de véritables casse-têtes.
Ce qui explique le sens de "grandes complications".
En 1690, Furetière indique que "il faut la croix et la bannière pour inviter quelqu'un" signifiait "il faut aller le chercher avec des formes telles qu'il ne puisse se dérober".
Dans ce sens, on retrouve l'apparat, la procession organisée pour accueillir au mieux un visiteur éminent en déplacement qui, ainsi accueilli avec faste, ne pouvait décemment pas s'esquiver.
Notre forme actuelle "c'est la croix et la bannière pour..." est attestée en 1822. »
Vous pouvez aussi consulter les sites Mon expression.info ou Histoire pour tous.
Bonne journée.
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