Question d'origine :
Pourriez-vous nous indiquer s'il existe un plan permettant de localiser l'ancienne voie romaine Via Agrippa qui reliait Lyon à Saintes.
Car on en trouve des traces dans l'ouest Lyonnais (ex. la voie romaine au nord de Craponne)... sans pour autant avoir une idée de son tracé exact reporté sur une carte actuelle (type carte IGN).
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 03/03/2014 à 16h10
Bonjour,
Malgré nos nombreuses recherches, nous n’avons pas trouvé de carte IGN présentant la via Agrippa reliant Lyon à Saintes.
Les historiens ont retrouvé les principales localités dans lesquelles la voie passait, le tracé précis ne semble pas avoir été retrouvé, en effet, ces voies ont soit disparu du fait de l’évolution des paysages (terres labourées, pierres réutilisées pour d’autres constructions…) soit elles ont été recouvertes par les routes actuelles. Nous pouvons cependant vous donner des éléments vous permettant de recréer le tracé global de cette voie romaine.
Le site Mediolanum-Santonum propose un historique de cette voie :
« La Via Agrippa (Saintes-Lyon) fait partie d'un des quatre grands axes routiers du réseau d'Agrippa, établi par les Romains à partir de Lugdunum, l'antique capitale des Gaules, sous l'impulsion de Marcus Vipsanius Agrippa, général et gendre d'Auguste, à partir de 27 av. J.-C..
Cette voie, qui figure sur la Table de Peutinger, reliait Lyon (Lugdunum) à Saintes (Mediolanum Santonum) par Clermont-Ferrand (Augustonemetum) et Limoges (Augustoritum).
Cette voie porte le numéro VR 27 entre Saintes et Limoges dans la numérotation des voies romaines en France. La voie a été conçue et construite par Agrippa, au Ier siècle, pour établir une liaison entre Lyon et Saintes. Ainsi, Lyon se trouvait au carrefour de quatre voies : Lyon-Boulogne, Lyon-Cologne, Narbonnaise le long de la vallée du Rhône, et Lyon-Saintes. »
Le blog de JPGalinat s’intéresse lui aussi à ce tracé et donne des précisions :
« Avec ces beaux jours, et projettant quelques ballades en Creuse, je me suis intéressé au trajet de la Via Agrippa, cette voie gallo-romaine qui allait de Lyon à Saintes, en passant par Clermont-Ferrand, et par la Creuse, en direction de Limoges. D'autres voies romaines portent le nom de Via Agrippa. Agrippa réalisa plusieurs voies qui rayonnaient à partir de Lyon. Celle dont nous parlons est appelée l'Aquitaine ou encore la Santonne.
Je mets ci-dessous quelques liens vers les cartes IGN qui correspondent (attention il faut paramétrer le navigateur - au moins provisoirement - pour accepter les cookies )
Le tracé indiqué par les historiens, et figurant sur les cartes IGN est surprenant : pourquoi longer la Creuse jusqu'à Ahun, direction Nord-Ouest, et redescendre ensuite Limoges direction Sud-Ouest ?
La distance Clermont-Limoges à vol d'oiseau est d'environ 140 kilomètres, alors que le tracé par Ahun fait 184 kilomètres. Le tracé rejoignait à Ahun une voie importante Limoges-Nevers laquelle croisait à Neris-les-Bains (Aquae Nerii) l'axe Clermont-Bourges.
L'avantage de passer à Ahun était de raccourcir la distance de voie nouvelle à créer, entre Clermont et Limoges et qu'il y avait déjà à cet endroit un pont qui franchissait la Creuse.
Le réseau routier romain fonctionnait donc un peu comme nos autoroutes aujourd'hui: des branches étaient rajoutées aux axes existants, et la ligne droite n'était pas le plus court chemin. C'est en tout cas ce que décidèrent les autorités gallo-romaines à l'époque d'Aggripa.
Pour un piéton désirant rejoindre Limoges depuis Clermont-Ferrand, filer plein Ouest, et s'enfoncer dans les forêts profondes et les reliefs marqués du Limousin vers Vassivière n'était pas un gain de temps. Il était bien plus sûr et bien plus sage, et finalement plus court de suivre les grands axes. »
Les liens proposaient par le blog ne fonctionnent plus ou n’amènent pas sur le contenu énoncé. Le site Géoportail offre des cartes IGN mais récentes et les cartes historiques proposées datent du XVIIIe siècle. Il n’y a pas de possibilité de voir la via Agrippa sur ces cartes.
L’article Wikipédia sur la Via Agrippa Lyon-Saintes pourra vous donner des éléments complémentaires.
Source : Wikipédia.
Pour aller plus loin:
- Les voies romaines en Gaule de Gérard Coulon.
- La toponymie des voies romaines et médiévales : les mots des routes anciennes de Stéphane Gendron.
- Itinéraires des voies romaines: de l'Antiquité au Moyen Age de Pierre Herrmann.
Bonne journée.
Malgré nos nombreuses recherches, nous n’avons pas trouvé de carte IGN présentant la via Agrippa reliant Lyon à Saintes.
Les historiens ont retrouvé les principales localités dans lesquelles la voie passait, le tracé précis ne semble pas avoir été retrouvé, en effet, ces voies ont soit disparu du fait de l’évolution des paysages (terres labourées, pierres réutilisées pour d’autres constructions…) soit elles ont été recouvertes par les routes actuelles. Nous pouvons cependant vous donner des éléments vous permettant de recréer le tracé global de cette voie romaine.
Le site Mediolanum-Santonum propose un historique de cette voie :
« La Via Agrippa (Saintes-Lyon) fait partie d'un des quatre grands axes routiers du réseau d'Agrippa, établi par les Romains à partir de Lugdunum, l'antique capitale des Gaules, sous l'impulsion de Marcus Vipsanius Agrippa, général et gendre d'Auguste, à partir de 27 av. J.-C..
Cette voie, qui figure sur la Table de Peutinger, reliait Lyon (Lugdunum) à Saintes (Mediolanum Santonum) par Clermont-Ferrand (Augustonemetum) et Limoges (Augustoritum).
Cette voie porte le numéro VR 27 entre Saintes et Limoges dans la numérotation des voies romaines en France. La voie a été conçue et construite par Agrippa, au Ier siècle, pour établir une liaison entre Lyon et Saintes. Ainsi, Lyon se trouvait au carrefour de quatre voies : Lyon-Boulogne, Lyon-Cologne, Narbonnaise le long de la vallée du Rhône, et Lyon-Saintes. »
Le blog de JPGalinat s’intéresse lui aussi à ce tracé et donne des précisions :
« Avec ces beaux jours, et projettant quelques ballades en Creuse, je me suis intéressé au trajet de la Via Agrippa, cette voie gallo-romaine qui allait de Lyon à Saintes, en passant par Clermont-Ferrand, et par la Creuse, en direction de Limoges. D'autres voies romaines portent le nom de Via Agrippa. Agrippa réalisa plusieurs voies qui rayonnaient à partir de Lyon. Celle dont nous parlons est appelée l'Aquitaine ou encore la Santonne.
Je mets ci-dessous quelques liens vers les cartes IGN qui correspondent (attention il faut paramétrer le navigateur - au moins provisoirement - pour accepter les cookies )
Le tracé indiqué par les historiens, et figurant sur les cartes IGN est surprenant : pourquoi longer la Creuse jusqu'à Ahun, direction Nord-Ouest, et redescendre ensuite Limoges direction Sud-Ouest ?
La distance Clermont-Limoges à vol d'oiseau est d'environ 140 kilomètres, alors que le tracé par Ahun fait 184 kilomètres. Le tracé rejoignait à Ahun une voie importante Limoges-Nevers laquelle croisait à Neris-les-Bains (Aquae Nerii) l'axe Clermont-Bourges.
L'avantage de passer à Ahun était de raccourcir la distance de voie nouvelle à créer, entre Clermont et Limoges et qu'il y avait déjà à cet endroit un pont qui franchissait la Creuse.
Le réseau routier romain fonctionnait donc un peu comme nos autoroutes aujourd'hui: des branches étaient rajoutées aux axes existants, et la ligne droite n'était pas le plus court chemin. C'est en tout cas ce que décidèrent les autorités gallo-romaines à l'époque d'Aggripa.
Pour un piéton désirant rejoindre Limoges depuis Clermont-Ferrand, filer plein Ouest, et s'enfoncer dans les forêts profondes et les reliefs marqués du Limousin vers Vassivière n'était pas un gain de temps. Il était bien plus sûr et bien plus sage, et finalement plus court de suivre les grands axes. »
Les liens proposaient par le blog ne fonctionnent plus ou n’amènent pas sur le contenu énoncé. Le site Géoportail offre des cartes IGN mais récentes et les cartes historiques proposées datent du XVIIIe siècle. Il n’y a pas de possibilité de voir la via Agrippa sur ces cartes.
L’article Wikipédia sur la Via Agrippa Lyon-Saintes pourra vous donner des éléments complémentaires.
Source : Wikipédia.
Pour aller plus loin:
- Les voies romaines en Gaule de Gérard Coulon.
- La toponymie des voies romaines et médiévales : les mots des routes anciennes de Stéphane Gendron.
- Itinéraires des voies romaines: de l'Antiquité au Moyen Age de Pierre Herrmann.
Bonne journée.
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