Question d'origine :
Nous cherchons des articles scientifique sur l'influence de la publicité sur la femme. Un article qui explique pourquoi elle serait plus influençable que l'homme.
Je vous remercie
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 24/10/2013 à 12h33
Bonjour,
Plutôt que de dire que la femme serait plus influençable que l’homme, ce qui reviendrait à une approche sexiste, présentons différemment la chose. A savoir, pourquoi la femme est-elle une cible privilégiée des publicitaires ? Comment expliquer ce phénomène ?
Tout simplement par le fait que d’une part, en 2002, près de 70 à 80 % des décisions d’achat étaient faites par des femmes (voir l’article Au Bonheur des dames publié par Marketing Direct) et que, d’autre part, comme le présente le site ingalites.fr la répartition des tâches domestiques est loin d’être égalitaire. Selon une enquête menée par l’observatoire des inégalités, en moyenne, les femmes consacrent 3h52 par jour aux tâches domestiques contre 2h24 pour les hommes, indique l’enquête Emploi du temps 2009-2010 de l’Insee. A la maison, les hommes s’adonnent volontiers au bricolage (25 minutes quotidiennes contre 4 pour les femmes), au jardinage et aux soins aux animaux (22 minutes et 14 pour madame). Mais les femmes passent trois fois plus de temps que les hommes à faire le ménage, la cuisine, les courses ou s’occuper du linge et deux fois plus à s’occuper des enfants ou d’un adulte à charge à la maison. Cette dernière tâche tendant à être essentiellement prise en charge par les femmes, qui travaillent ou non.
Aussi les publicités pour les produits ménagers sont avant tout adressées aux « ménagères ». Ce constat avait d’ailleurs été formulé par les publicitaires eux-mêmes qui avaient fait des « ménagères avec enfants » des ambassadrices de choix pour les marques (voir l’article,le publicitaire, observateur des inégalités)
Pour autant, "les normes de genre diffusées par la publicité sont loin d’être monolithiques : elles varient selon les contextes sociaux de réception, les thèmes abordés et les supports. (…) Ainsi les nombreux exemples d’inactivité et de passivité féminine se trouvent « justifiés » par les secteurs de produits pour lesquels sont mobilisées ces images : le parfum et l’hygiène-beauté, ainsi que par la nature du support : la presse où sont privilégiés ces annonceurs est plus statique que la télévision, où de surcroît apparaissent plus volontiers les annonceurs masculins, comme l’automobile".
En effet, si l’on peut expliquer « cette influence » par une question de genre (à savoir une éducation différentes entre filles et garçons et à ce sujet lire l’article La construction des inégalités entre filles et garçons à l’école maternelle ), les études tendent à montrer les évolutions et à constater que les publicitaires « voguent » sur ces nouvelles données. Ainsi, l’emploi différentiel des deux sexes selon les différentes catégories de produits montre ainsi d’indéniables chassés-croisés : les femmes ont cessé d’être absentes de certains secteurs (en particulier en ce qui concerne l’automobile, l’électroménager « brun C’est-à-dire informatique, hi-fi vidéo, jardinage, petit (…) et de montrer une présence hégémonique dans d’autres (alimentaire, entretien, et soin). En miroir, la présence des hommes s’accroît dans le domaine domestique, en particulier dans l’alimentaire et l’électroménager « blanc » (cuisine, machine à laver, etc.). Les échanges de rôles entre hommes et femmes se font aussi plus fréquents. Il est par exemple coutumier, pour valoriser un produit féminin et son utilisatrice, de montrer une femme dans une activité considérée comme « masculine ». D’où des figures de femmes cadres supérieures pour une lessive, d’agent secret pour des produits de soin, de sportives pour des produits d’hygiène féminine, d’artiste ou d’architecte pour une petite automobile. A l’inverse, il est possible d’employer un personnage féminin pour valoriser un produit « masculin » (initiative particulièrement fréquente sur la période dans le secteur de l’automobile haut de gamme), ou encore un personnage masculin pour une activité « féminine » : et de montrer des hommes hautement concernés par le lavage du linge et le nettoyage des sols. Enfin, certains produits traditionnellement sexués, comme les produits de beauté ou de soins capillaires, se voient neutralisés sur le plan du genre. ..
Source : Jean-Baptiste Perret « L'approche française du genre en publicite », Réseaux 4/2003 (no 120), p. 147-173.
http://www.cairn.info/revue-reseaux-2003-4-page-147.htm.
Le site lesartsdecoratifs.fr propose une bibliographie sur les femmes et la publicité dont une partie est consacrée à la femme, cible publicitaire.
Par ailleurs pour comprendre ce phénomène, nous vous laissons parcourir les études suivantes. Certaines présentent des données chiffrées :
* ce que veulent les femmes … en 2013 !
* Le règne des femmes sur le e-commerce.
* Procès des Déboulonneurs de pub : et la liberté de (non) réception ?
* Hommes et femmes ne réagissent pas aux messages publicitaires de la même manière
* Les femmes deviennent plus réceptives au marketing social
* Pourquoi la mère est-elle la cible préférée des publicitaires ?
* Pertinence et valeur stratégique de la cible « femme » telle que traitée en recherche marketing / Helen Zeitoun.
Il vous faudra aussi prendre en compte la thématique d’une manière plus générale soit la place de la femme dans la publicité.
La Définition sociale de la femme à travers la publicité / Claude Herne, 1993. :
L’auteur analyse les publicités de trois magazines féminins sur une année pour en dégager les différentes images sociales de la femme.
* La domination féminine: Une mystification publicitaire / Vinciane Pinte, 2003 : propose de mettre à jour la prégnance de représentations féminines au stéréotype classique de la domination masculine. Montre que les représentations féminines restent prisonnières des stéréotypes qu'elles prétendent dénoncer.
* Belles de pub / Claude Weill, François Bertin, 2004 : présente plusieurs centaines d'oeuvres d'art publicitaires (affiches, objets, plaques émaillées, cartons et coupures de presse) dédiées à la femme et qui ont marqué un siècle et demi de réclame et de publicité. Montre l'évolution de la représentation de la femme à travers différentes thématiques : le spectacle, le travail, les transports, les vacances, etc.
Enfin, sur l’influence dans les médias ou la publicité :
* Dans quelle mesure les médias influencent-ils les opinions et les valeurs de ...Par Jerome Bourdier
* Frapper sans heurter: Quelle éthique pour la publicité ? Par Jean-Pierre Teyssier.
Ce ne sont bien évidemment que de premières pistes, à vous d'approfondir ce vaste sujet !!
Source : la-femme-au-travers-de-la-pub.e-monsite.com
Plutôt que de dire que la femme serait plus influençable que l’homme, ce qui reviendrait à une approche sexiste, présentons différemment la chose. A savoir, pourquoi la femme est-elle une cible privilégiée des publicitaires ? Comment expliquer ce phénomène ?
Tout simplement par le fait que d’une part, en 2002, près de 70 à 80 % des décisions d’achat étaient faites par des femmes (voir l’article Au Bonheur des dames publié par Marketing Direct) et que, d’autre part, comme le présente le site ingalites.fr la répartition des tâches domestiques est loin d’être égalitaire. Selon une enquête menée par l’observatoire des inégalités, en moyenne, les femmes consacrent 3h52 par jour aux tâches domestiques contre 2h24 pour les hommes, indique l’enquête Emploi du temps 2009-2010 de l’Insee. A la maison, les hommes s’adonnent volontiers au bricolage (25 minutes quotidiennes contre 4 pour les femmes), au jardinage et aux soins aux animaux (22 minutes et 14 pour madame). Mais les femmes passent trois fois plus de temps que les hommes à faire le ménage, la cuisine, les courses ou s’occuper du linge et deux fois plus à s’occuper des enfants ou d’un adulte à charge à la maison. Cette dernière tâche tendant à être essentiellement prise en charge par les femmes, qui travaillent ou non.
Aussi les publicités pour les produits ménagers sont avant tout adressées aux « ménagères ». Ce constat avait d’ailleurs été formulé par les publicitaires eux-mêmes qui avaient fait des « ménagères avec enfants » des ambassadrices de choix pour les marques (voir l’article,le publicitaire, observateur des inégalités)
Pour autant, "les normes de genre diffusées par la publicité sont loin d’être monolithiques : elles varient selon les contextes sociaux de réception, les thèmes abordés et les supports. (…) Ainsi les nombreux exemples d’inactivité et de passivité féminine se trouvent « justifiés » par les secteurs de produits pour lesquels sont mobilisées ces images : le parfum et l’hygiène-beauté, ainsi que par la nature du support : la presse où sont privilégiés ces annonceurs est plus statique que la télévision, où de surcroît apparaissent plus volontiers les annonceurs masculins, comme l’automobile".
En effet, si l’on peut expliquer « cette influence » par une question de genre (à savoir une éducation différentes entre filles et garçons et à ce sujet lire l’article La construction des inégalités entre filles et garçons à l’école maternelle ), les études tendent à montrer les évolutions et à constater que les publicitaires « voguent » sur ces nouvelles données. Ainsi, l’emploi différentiel des deux sexes selon les différentes catégories de produits montre ainsi d’indéniables chassés-croisés : les femmes ont cessé d’être absentes de certains secteurs (en particulier en ce qui concerne l’automobile, l’électroménager « brun C’est-à-dire informatique, hi-fi vidéo, jardinage, petit (…) et de montrer une présence hégémonique dans d’autres (alimentaire, entretien, et soin). En miroir, la présence des hommes s’accroît dans le domaine domestique, en particulier dans l’alimentaire et l’électroménager « blanc » (cuisine, machine à laver, etc.). Les échanges de rôles entre hommes et femmes se font aussi plus fréquents. Il est par exemple coutumier, pour valoriser un produit féminin et son utilisatrice, de montrer une femme dans une activité considérée comme « masculine ». D’où des figures de femmes cadres supérieures pour une lessive, d’agent secret pour des produits de soin, de sportives pour des produits d’hygiène féminine, d’artiste ou d’architecte pour une petite automobile. A l’inverse, il est possible d’employer un personnage féminin pour valoriser un produit « masculin » (initiative particulièrement fréquente sur la période dans le secteur de l’automobile haut de gamme), ou encore un personnage masculin pour une activité « féminine » : et de montrer des hommes hautement concernés par le lavage du linge et le nettoyage des sols. Enfin, certains produits traditionnellement sexués, comme les produits de beauté ou de soins capillaires, se voient neutralisés sur le plan du genre. ..
Source : Jean-Baptiste Perret « L'approche française du genre en publicite », Réseaux 4/2003 (no 120), p. 147-173.
http://www.cairn.info/revue-reseaux-2003-4-page-147.htm.
Le site lesartsdecoratifs.fr propose une bibliographie sur les femmes et la publicité dont une partie est consacrée à la femme, cible publicitaire.
Par ailleurs pour comprendre ce phénomène, nous vous laissons parcourir les études suivantes. Certaines présentent des données chiffrées :
* ce que veulent les femmes … en 2013 !
* Le règne des femmes sur le e-commerce.
* Procès des Déboulonneurs de pub : et la liberté de (non) réception ?
* Hommes et femmes ne réagissent pas aux messages publicitaires de la même manière
* Les femmes deviennent plus réceptives au marketing social
* Pourquoi la mère est-elle la cible préférée des publicitaires ?
* Pertinence et valeur stratégique de la cible « femme » telle que traitée en recherche marketing / Helen Zeitoun.
Il vous faudra aussi prendre en compte la thématique d’une manière plus générale soit la place de la femme dans la publicité.
La Définition sociale de la femme à travers la publicité / Claude Herne, 1993. :
L’auteur analyse les publicités de trois magazines féminins sur une année pour en dégager les différentes images sociales de la femme.
* La domination féminine: Une mystification publicitaire / Vinciane Pinte, 2003 : propose de mettre à jour la prégnance de représentations féminines au stéréotype classique de la domination masculine. Montre que les représentations féminines restent prisonnières des stéréotypes qu'elles prétendent dénoncer.
* Belles de pub / Claude Weill, François Bertin, 2004 : présente plusieurs centaines d'oeuvres d'art publicitaires (affiches, objets, plaques émaillées, cartons et coupures de presse) dédiées à la femme et qui ont marqué un siècle et demi de réclame et de publicité. Montre l'évolution de la représentation de la femme à travers différentes thématiques : le spectacle, le travail, les transports, les vacances, etc.
Enfin, sur l’influence dans les médias ou la publicité :
* Dans quelle mesure les médias influencent-ils les opinions et les valeurs de ...Par Jerome Bourdier
* Frapper sans heurter: Quelle éthique pour la publicité ? Par Jean-Pierre Teyssier.
Ce ne sont bien évidemment que de premières pistes, à vous d'approfondir ce vaste sujet !!
Source : la-femme-au-travers-de-la-pub.e-monsite.com
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