Rêve identique
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 08/02/2018 à 13h56
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Question d'origine :
Bonjour,
Nous sommes avec notre professeur de Français et nous nous demandions si on peut faire le même rêve, identique en tout point, chaque nuit d'affilée.
Merci pour votre réponse
Bien cordialement
La classe de 4e4 du collège François Villon, Yzeure (03)
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 12/02/2018 à 09h07
Bonjour,
Seuls les rêves liés à un traumatisme se répètent quasiment à l’identique. Dans le cas plus courant des rêves récurrents, il s’agit plutôt de la répétition d’un thème, d’un type de situation, mais le contenu du rêve varie à chaque fois :
« La création de représentations variées et originales
L’infinie variété des représentations oniriques a de quoi nous émerveiller. Au total, nous passons dans une existence des années à rêver, totalisant des milliers de rêves, etchacun est différent de l’autre, même si des thèmes identiques sont traités. La seule exception véritable est celle des rêves presque identiques qui peuvent apparaître à la suite d’un traumatisme psychologique . Quant aux rêves récurrents qui surviennent dans certaines périodes de notre existence, il s’agit de variations sur un même thème plutôt que d’une répétition fidèle. Au sein d’un même rêve, cette production constante de variété apparaît clairement au niveau des actions et réactions des personnages et êtres animés qui s’enchaînent sans trêve et de manière imprévue. Elle apparaît aussi dans les changements complets de cadres ou de thèmes ainsi que dans l’alternance des cadres extérieurs ou intérieurs que nous avons mis en évidence. Enfin, les scripts habituels et les schémas narratifs convenus subissent en rêve des modifications sous forme de la suppression de « pas » ou de temps attendu et du surgissement de l’imprévu.
On doit donc admettre que les mécanismes de production des rêves ont pour fonction générale d’engendrer des représentations sans cesse variées. Même lorsque le point de départ est une même préoccupation, des réseaux sémantiques différents sont activés chaque fois. Comment cela se fait-il ? J’entrevois trois raisons principales. Premièremen t, le rêve évite les contenus et cheminements trop habituels utilisés pendant le jour, comme si leur usage par la pensée vigile élevait leur seuil d’accessibilité pendant le sommeil. Deuxièmement, une partie des matériaux du rêve sont puisés dans les éléments des expériences nouvelles les plus récentes. Chaque jour peut donc amener de nouveaux contenus ou de nouveaux liens entre contenus. Enfin, l’activation de connaissances tient compte de multiples facteurs qui constituent une vaste combinatoire : elle dépend des divers instigateurs simultanément traités, des expériences nouvelles que je viens de mentionner et des souvenirs qu’elles réveillent, ainsi que du contexte même du rêve, de l’humeur du sujet, etc. »
Source : Rêve et cognition, Jacques Montangero
(extraits disponibles dans Google Books)
« On m’adresse souvent le texte de rêves qui s’imposent à l’attention, qui insistent, qui exagèrent, qui dépassent les bornes.Ces rêves se répètent, quasiment identiques, à intervalles réguliers. On les appelle parfois « récurrents » ; on les redoute non seulement du fait de leur contenu souvent chargé d’angoisse, mais aussi de leur caractère énigmatique. Et toujours cette question : qu’ont-ils à revenir ainsi ?
Pourtant la réponse s’impose : si un rêve insiste, c’est qu’on ne lui a pas répondu ; c’est-à-dire qu’aucune parole tierce n’est intervenue pour lui permettre de s’accomplir.
Et s’ils se répètent aussi souvent, avec une telle régularité, c’est qu’ils viennent remettre en cause des choix de vie, des stratégies d’existence décidées un jour et qui continuent à structurer notre attitude au quotidien.
Ces rêves agaçants, parfois inquiétants, sont pourtant de précieux auxiliaires, sortes de petits diables venant rappeler que le changement s’impose maintenant… Ils fournissent de plus le contour d’une attitude nouvelle, d’un nouvel « être au monde », la clef des comportements qu’une situation nouvelle exige de nous. C’est pourquoi je les appelle « rêves-programmes ».
Les secrets de vos rêves, Tobie Nathan
(extraits disponibles dans Google Books)
« A cette équation : le désir est égal à la recherche de l’identité de perception, nous pouvons opposer que l’identité de perception n’est pas l’apanage du désir.Les rêves traumatiques en sont la preuve. Avec eux, pas de traduction, seule existe la répétition de l’identique, de l’horreur. Ils sont vécus hallucinatoirement . […] il faudra attendre les conséquences de la Première Guerre mondiale pour que Freud s’y intéresse. »
Rêves et traumatismes ou La longue nuit des rescapés, Marie-Odile Godard
(extraits disponibles dans Google Books)
Bonne journée.
Seuls les rêves liés à un traumatisme se répètent quasiment à l’identique. Dans le cas plus courant des rêves récurrents, il s’agit plutôt de la répétition d’un thème, d’un type de situation, mais le contenu du rêve varie à chaque fois :
« La création de représentations variées et originales
L’infinie variété des représentations oniriques a de quoi nous émerveiller. Au total, nous passons dans une existence des années à rêver, totalisant des milliers de rêves, et
On doit donc admettre que les mécanismes de production des rêves ont pour fonction générale d’engendrer des représentations sans cesse variées. Même lorsque le point de départ est une même préoccupation, des réseaux sémantiques différents sont activés chaque fois. Comment cela se fait-il ? J’entrevois trois raisons principales. Premièremen t, le rêve évite les contenus et cheminements trop habituels utilisés pendant le jour, comme si leur usage par la pensée vigile élevait leur seuil d’accessibilité pendant le sommeil. Deuxièmement, une partie des matériaux du rêve sont puisés dans les éléments des expériences nouvelles les plus récentes. Chaque jour peut donc amener de nouveaux contenus ou de nouveaux liens entre contenus. Enfin, l’activation de connaissances tient compte de multiples facteurs qui constituent une vaste combinatoire : elle dépend des divers instigateurs simultanément traités, des expériences nouvelles que je viens de mentionner et des souvenirs qu’elles réveillent, ainsi que du contexte même du rêve, de l’humeur du sujet, etc. »
Source : Rêve et cognition, Jacques Montangero
(extraits disponibles dans Google Books)
« On m’adresse souvent le texte de rêves qui s’imposent à l’attention, qui insistent, qui exagèrent, qui dépassent les bornes.
Pourtant la réponse s’impose : si un rêve insiste, c’est qu’on ne lui a pas répondu ; c’est-à-dire qu’aucune parole tierce n’est intervenue pour lui permettre de s’accomplir.
Et s’ils se répètent aussi souvent, avec une telle régularité, c’est qu’ils viennent remettre en cause des choix de vie, des stratégies d’existence décidées un jour et qui continuent à structurer notre attitude au quotidien.
Ces rêves agaçants, parfois inquiétants, sont pourtant de précieux auxiliaires, sortes de petits diables venant rappeler que le changement s’impose maintenant… Ils fournissent de plus le contour d’une attitude nouvelle, d’un nouvel « être au monde », la clef des comportements qu’une situation nouvelle exige de nous. C’est pourquoi je les appelle « rêves-programmes ».
Les secrets de vos rêves, Tobie Nathan
(extraits disponibles dans Google Books)
« A cette équation : le désir est égal à la recherche de l’identité de perception, nous pouvons opposer que l’identité de perception n’est pas l’apanage du désir.
Rêves et traumatismes ou La longue nuit des rescapés, Marie-Odile Godard
(extraits disponibles dans Google Books)
Bonne journée.
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