Question d'origine :
Bonjour,
Pourriez-vous me dire ce que l'on sait très exactement de St. Pothin. Qu'est-ce qui est vrai historiquement et qu'est-ce qui relève de la légende ou de la tradition?
Par avance merci.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 20/02/2019 à 10h06
Bonjour,
«De celui qui est considéré comme le premier évêque de Lyon, et de ce fait le premier évêque de la Gaule, on ne sait pratiquement rien ». C’est ainsi que commence l’article sur la vie de Saint-Pothin dans le Dictionnaire historique de Lyon. En effet, l’histoire de ce personnage religieux est peu documentée et c’est davantage la tradition, qui s’est développée au XVIIe siècle autour du cachot supposé de ce martyr chrétien sur le site de l’Antiquaille, qui est à l’origine des croyances et des légendes qui l’entourent.
En 2018, les Amis de Saint-Pothin ont publié un ouvrage sur l’histoire de la paroisse de Saint-Pothin installée dans le quartier des Brotteaux : Lyon, l'église Saint-Pothin : son histoire, son rayonnement. Un chapitre est consacré au
Son nom est cité dans « La lettre des Martyrs de 177 » envoyée aux Eglises chrétiennes d’Asie. Ce document a été transmis par l’historien Eusèbe de Césarée au début du IVe. Victime avec 46 autres chrétiens de la persécution ordonnée par l’empereur Marc-Aurèle en 177, Pothin (Pothinus) est présenté dans ce texte comme le chef de la communauté chrétienne de Lyon. Il est considéré comme son évêque. Il est peut être d’origine asiatique, mais rien ne le prouve. Il est seul à porter ce nom qui est sans doute un surnom. On ignore comment il a été consacré évêque. La tradition fait de Pothin celui qui a introduit le culte marial dans les communautés chrétiennes d’Occident. Son souvenir était ravivé chaque année au Moyen-Age par la Fête des Merveilles qui dès le Ive rappelait la mort des martyrs fondateurs. Une procession partait de l’abbaye d’Ainay jusqu’à Saint-Nizier. Il semblerait que les restes de Saint-Pothin fussent déposés dans cette dernière. Une pierre dite de Saint-Pothin que l’on embrassait durant le cortège aurait été celle sur laquelle la tête du saint martyr fut tranchée.
Dans le paragraphe concernant l’existence du cachot dit de Saint-Pothin, il est écrit que : ce sont les religieuses qui en fondant le monastère de l’Ordre de la Visitation en 1629 dans la maison construite par Pierre Sala sur la Colline de Fourvière et nommée l’ »Anticaille », affirmèrent y avoir trouvé la prison où avaient été enfermés Saint-Pothin et ses compagnons martyrs, dans une grotte naturelle, en raison d’hypothèses non vérifiées d’implantation à cet endroit de la résidence du préteur et du siège du tribunal. En 1689, la supérieure Suzanne-Marie de Riants-Villerey, à la suite d'un songe où elle voit saint Pothin s'adresser à elle dans ce lieu, restaure l'endroit et y élève un monument au saint évêque.
Cette carte postale présente une photographie prise début XXe du caveau dite de Saint-Pothin selon la légende, sous l’Antiquaille. Source : Base Photographes en Rhône-Alpes.
Vous trouverez également d’autres illustrations sur la Chapelle souterraine dite caveau de saint Pothin dans le dossier en ligne du Service régional de l’inventaire du Patrimoine.
En 1737 Louis XV y créait le séminaire Saint-Pothin. En 1770 l’historien lyonnais Poullin de Lumina fait paraître son Histoire de l'Eglise de Lyon, depuis son établissement par Saint Pothin, dans le second siècle de l'Eglise, jusqu'à nos jours. En 1804, l’église des Visitandines rouverte au culte est consacrée à Saint-Potin et en 1805, la visite de Pie VII donne force à la tradition.
Ainsi ce lieu fut-il depuis le XVIIe chargé de la mémoire des persécutions de 177. Aujourd’hui, un Espace Culturel du Christianisme à Lyon, est installé sur les 2 niveaux du cloitre de l’ancien couvent des Visitandines et rend hommage à Saint-Pothin et ses compagnons martyrs. Se visitent en sous-sol le cachot dit de Saint-Potin et la crypte des martyrs.
On peut donc en conclure que la célébrité de Saint-Potin tient essentiellement à ce que l’on sait de son martyr et de sa mort.
Enfin, pour mémoire, nous vous renvoyons sur la réponse que nous vous avions faite à propos des martyrs lyonnais et de la fête des Merveilles, sujet en lien avec Saint-Pothin.
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