Question d'origine :
les églises sont telles toutes orientées Est/Ouest ?
Sinon comment peut-on le savoir ?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 28/06/2017 à 15h33
Bonjour,
Dans une réponse apportée sur l’orientation des églises, nous indiquions que :
"le chevet des églises chrétiennes est orienté, dans la mesure où le terrain le permet, vers l’EST , le Levant.
« Le chrétien s’adresse à Dieu, le visage dans la direction du soleil levant, où qu’il soit sur la planète. »
(source : Histoire de la messe : des origines à nos jours, de Robert Cabié)
Ainsi le terme « orienté » signifie « tourné vers l'Orient », c’est-à-dire l’Est.
Dans le christianisme, la localisation géographique comme Jérusalem ou La Mecque, n’entre pas en ligne de compte. C’est la symbolique du soleil qui est importante : « Dieu est Lumière », donc pour s’adresser à Dieu, il faut se tourner vers la lumière, et par conséquent vers le soleil levant à l’Est.
L’orientation d’une église s’effectue à partir de sonchevet , c’est-à-dire l’extrémité de l'église derrière l'autel, au fond du chœur, tandis que l’entrée du lieu de culte s’ouvre sur l’Ouest.
De même, dans une autre réponse sur l’orientation des églises récentes nous citions l’ouvrage de Jacques Perrier Visiter une église qui évoque l’orientation des églises dans un paragraphe clair (p. 30) :
"La basilique chrétienne a hérité de sa devancière païenne une forme allongée terminée par une abside semi-circulaire. La présidence de l’assemblée puis l’autel lui-même furent logiquement placés dans cette abside. Le plus souvent, celle-ci est tournée vers l’est, point cardinal du matin (…)"
« L’église est alors, au sens étymologique, « orientée » (mot désignant le lever du soleil). Elle n’est tournée ni vers Jérusalem ni vers La Mecque, mais vers l’est. Pourtant, cette loi ne fut jamais absolue : bien qu’elle remonte aux temps du plus grand conformisme, l’ancienne basilique de Lourdes est « orientée » plein ouest, vers la grotte. »
Vous noterez que bien que les églises soient orientées le plus souvent d’ouest en est, vers le Levant, pour des raisons de symbolique spirituelle, l’auteur mentionne toutefois des exceptions existantes. Celles-ci restent cependant minoritaires.
Ce choix d’orientation est en lien avec la pensée religieuse et ne fait pas l’objet de changements radicaux au fil du temps, ou bien seulement pour des raisons liées à l’urbanisme.
Sur son blog Jean-paul Lemonde explique que "certaines des églises construites entre le IVe et le XIIIe siècle ont, il est vrai, « une abside dirigée vers l’Ouest. Leur construction échapperait donc au mode de fondation proposé. Il est important d’étudier chacun de ces cas pour savoir si, réellement, le principe est pris en défaut ou si des circonstances particulières expliquent le phénomène.
Les églises carolingiennes, tout d’abord. Elles furent conçues avec deux absides : une abside secondaire faisant face à l’abside orientale principale. La symbolique de fondation semble dans leur cas parfaitement respectée mais, pour quelques-unes et pour un motif qui reste encore à comprendre, le rôle religieux principal fut accordé à l’abside occidentale provoquant, de fait, une inversion de la direction de l’axe. Il est ainsi de l’église Sainte-Marie d’Arles-sur-Tech.
Hormis ce cas particulier, en règle générale, les églises orientées vers l’Ouest sont des églises “retournées“. Elles ne sont donc plus réellement romanes…
L’église de l’ancien prieuré de Chissey (beaux chapiteaux), près de Chapaize en Saône-et-Loire, en est un bon exemple. Lorsqu’il s’est agi d’agrandir l’édifice, au XVe ou XVIe siècle, la petite église clunisienne a été profondément modifiée. D’origine, elle était normalement orientée mais l’abside venait quasiment buter contre un mur rocheux de plusieurs mètres. À l’Ouest, l’espace était plus dégagé. Pour agrandir l’église, les constructeurs n’eurent aucun scrupule, ils préférèrent renverser la direction de l’axe de l’édifice plutôt que de chercher à creuser la roche. Les symboles n’avaient plus cours. L’ancienne petite abside fut détruite. En lieu et place un portail oriental fut créé. Le fin clocher clunisien surplombant la croisée est à présent une sorte de tour porche… remarquable néanmoins ! ».
D’autres explications et exemples sont apportés sur Etudes Sorguaises et cite-catholique.org.
Dans une réponse apportée sur l’orientation des églises, nous indiquions que :
"
« Le chrétien s’adresse à Dieu, le visage dans la direction du soleil levant, où qu’il soit sur la planète. »
(source : Histoire de la messe : des origines à nos jours, de Robert Cabié)
Ainsi le terme « orienté » signifie « tourné vers l'Orient », c’est-à-dire l’Est.
Dans le christianisme, la localisation géographique comme Jérusalem ou La Mecque, n’entre pas en ligne de compte. C’est la symbolique du soleil qui est importante : « Dieu est Lumière », donc pour s’adresser à Dieu, il faut se tourner vers la lumière, et par conséquent vers le soleil levant à l’Est.
L’orientation d’une église s’effectue à partir de son
De même, dans une autre réponse sur l’orientation des églises récentes nous citions l’ouvrage de Jacques Perrier Visiter une église qui évoque l’orientation des églises dans un paragraphe clair (p. 30) :
"La basilique chrétienne a hérité de sa devancière païenne une forme allongée terminée par une abside semi-circulaire. La présidence de l’assemblée puis l’autel lui-même furent logiquement placés dans cette abside. Le plus souvent, celle-ci est tournée vers l’est, point cardinal du matin (…)"
« L’église est alors, au sens étymologique, « orientée » (mot désignant le lever du soleil). Elle n’est tournée ni vers Jérusalem ni vers La Mecque, mais vers l’est. Pourtant, cette loi ne fut jamais absolue : bien qu’elle remonte aux temps du plus grand conformisme, l’ancienne basilique de Lourdes est « orientée » plein ouest, vers la grotte. »
Vous noterez que bien que les églises soient orientées le plus souvent d’ouest en est, vers le Levant, pour des raisons de symbolique spirituelle, l’auteur mentionne toutefois des exceptions existantes. Celles-ci restent cependant minoritaires.
Ce choix d’orientation est en lien avec la pensée religieuse et ne fait pas l’objet de changements radicaux au fil du temps, ou bien seulement pour des raisons liées à l’urbanisme.
Sur son blog Jean-paul Lemonde explique que "certaines des églises construites entre le IVe et le XIIIe siècle ont, il est vrai, « une abside dirigée vers l’Ouest. Leur construction échapperait donc au mode de fondation proposé. Il est important d’étudier chacun de ces cas pour savoir si, réellement, le principe est pris en défaut ou si des circonstances particulières expliquent le phénomène.
Les églises carolingiennes, tout d’abord. Elles furent conçues avec deux absides : une abside secondaire faisant face à l’abside orientale principale. La symbolique de fondation semble dans leur cas parfaitement respectée mais, pour quelques-unes et pour un motif qui reste encore à comprendre, le rôle religieux principal fut accordé à l’abside occidentale provoquant, de fait, une inversion de la direction de l’axe. Il est ainsi de l’église Sainte-Marie d’Arles-sur-Tech.
Hormis ce cas particulier, en règle générale, les églises orientées vers l’Ouest sont des églises “retournées“. Elles ne sont donc plus réellement romanes…
L’église de l’ancien prieuré de Chissey (beaux chapiteaux), près de Chapaize en Saône-et-Loire, en est un bon exemple. Lorsqu’il s’est agi d’agrandir l’édifice, au XVe ou XVIe siècle, la petite église clunisienne a été profondément modifiée. D’origine, elle était normalement orientée mais l’abside venait quasiment buter contre un mur rocheux de plusieurs mètres. À l’Ouest, l’espace était plus dégagé. Pour agrandir l’église, les constructeurs n’eurent aucun scrupule, ils préférèrent renverser la direction de l’axe de l’édifice plutôt que de chercher à creuser la roche. Les symboles n’avaient plus cours. L’ancienne petite abside fut détruite. En lieu et place un portail oriental fut créé. Le fin clocher clunisien surplombant la croisée est à présent une sorte de tour porche… remarquable néanmoins ! ».
D’autres explications et exemples sont apportés sur Etudes Sorguaises et cite-catholique.org.
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