Question d'origine :
Bonjour,
Au moyen age, sur la route pour entrer/sortir de la ville, etait ce le commercant entrant ou sortant qui était prioritaire svp ?
Merci. Bonne journée.
Mylene
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 17/02/2017 à 16h26
Bonjour
Lorsqu’ils entrent en ville, au Moyen Age, les marchands doivent payer un droit de passage - l’octroi ou le tonlieu :
« Au Moyen Age, bien au contraire, il est difficile de se déplacer sans avoir à payer des droits, notamment si l’on transporte des marchandises. […]
Perçus en principe pour rétribuer protection et entretien des routes, les péages constituent au XI-XIIIe siècles l’un des éléments les plus importants des revenus seigneuriaux dans une économie en transformation. »
Voyager au Moyen Age / Jean Verdon
« Véritable nœud d’échanges, le quartier Saint-Jacques brasse hommes et marchandises. Sur terre, les premiers à emprunter le pont et la route du sud sont les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. En 1180, Conan fait édifier sur la rive sud, un prieuré devant servir de halte aux voyageurs. Le quartier lui-même devient le quartier Saint-Jacques. Les marchands poitevins et vendéens empruntent ce point de passage sur la Loire pour venir commercer à Nantes même. Le quartier de la rive sud profite de ce commerce florissant en prélevant une taxe sur les marchandises, l’octroi. En 1841, il existait sur Saint-Jacques, plusieurs bureaux d’octroi sur des axes fréquentés :
- Au pont de Pirmil
- A Pont Rousseau
- A la Ripossière
- Rue Saint-Jacques
L’octroi, lieu de passage obligé, était une source de bénéfices pour la ville, les marchands devant payer en entrant et en sortant. Il n’était pas rare de voir des files d’attente interminable au point de passage. »
Nantes Sud : du faubourg au quartier / Archives de Nantes
« L’éventail des taxes s’est compliqué et s’alourdit du temps de Philippe le Bon qui accorde à la municipalité [de Dijon ndlr], en août 1428, un octroi, valable pour sept ans fixé à 16 derniers tournois « sur chacune émine de blé qui se moldra es molins », à 20 sols par « queue » de vin (l’équivalent de 452 litres), à 2 à 4 deniers sur les voitures de transport selon le nombre de roues, à 6 derniers par boeuf, à 3 deniers par vache, à 2 deniers par porc, à un denier par ovin et caprin. Ces octrois ont été par la suite plusieurs fois renouvelés. A titre de comparaison, on sait qu’on paie, à Nantes, 2 deniers par charrette, 2 deniers par somme de marchandises diverses 1 denier par somme de bûches ou par tête de bétail.
Deux solutions semblent prévaloir dans la plupart des villes. Tantôt la taxe se paie une fois par semaine, indépendamment du nombre de passages mais à condition qu’il s’agisse du même véhicule et du même employeur. C’est le cas du « barrage », de Blois qui est exigé « sur chacun cheval ou autres bestes chargées à la somme (à bât) ou attelez a charroy, menans et conduisans denrées par les destroits dudict barrage une fois en la semaine seulement » (J. Soyer, Blois pages 66, 78, 84 à 85). Tantôt le système fiscal fonctionne en permanence et obéit à des règles de prélèvements définies sur des « pancartes ». Ainsi l’impôt rennais de « pavaige » est exigé à sept endroits ou « barres » aux limites de la zone périurbaine. […]
Les octrois sont soigneusement localisés dans l’espace, matérialisés par des postes d’octrois, des barrières, des « destroy » ou passages rétrécis (Orléans, Paris). »
La pollution au Moyen Age / Jean-Pierre Leguay
Nous n’avons pas trouvé d’informations sur une priorité accordée au marchand entrant ou sortant de la ville au niveau des points de passage.
Pour de plus amples informations à ce sujet, vous pourriez vous rapprocher de l’Association pour l’histoire de l’administration des douanes ou du musée national des douanes.
Pour aller plus loin :
• La garde des entrées des portes de la forteresse d’Orléans à la fin du Moyen Age / Françoise Michaud-Fréjaville (in Entrer dans la ville)
• La vie au Moyen Age / Robert Delort
Bonne journée
Lorsqu’ils entrent en ville, au Moyen Age, les marchands doivent payer un droit de passage - l’octroi ou le tonlieu :
« Au Moyen Age, bien au contraire, il est difficile de se déplacer sans avoir à payer des droits, notamment si l’on transporte des marchandises. […]
Perçus en principe pour rétribuer protection et entretien des routes, les péages constituent au XI-XIIIe siècles l’un des éléments les plus importants des revenus seigneuriaux dans une économie en transformation. »
Voyager au Moyen Age / Jean Verdon
« Véritable nœud d’échanges, le quartier Saint-Jacques brasse hommes et marchandises. Sur terre, les premiers à emprunter le pont et la route du sud sont les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. En 1180, Conan fait édifier sur la rive sud, un prieuré devant servir de halte aux voyageurs. Le quartier lui-même devient le quartier Saint-Jacques. Les marchands poitevins et vendéens empruntent ce point de passage sur la Loire pour venir commercer à Nantes même. Le quartier de la rive sud profite de ce commerce florissant en prélevant une taxe sur les marchandises, l’octroi. En 1841, il existait sur Saint-Jacques, plusieurs bureaux d’octroi sur des axes fréquentés :
- Au pont de Pirmil
- A Pont Rousseau
- A la Ripossière
- Rue Saint-Jacques
L’octroi, lieu de passage obligé, était une source de bénéfices pour la ville, les marchands devant payer en entrant et en sortant. Il n’était pas rare de voir des files d’attente interminable au point de passage. »
Nantes Sud : du faubourg au quartier / Archives de Nantes
« L’éventail des taxes s’est compliqué et s’alourdit du temps de Philippe le Bon qui accorde à la municipalité [de Dijon ndlr], en août 1428, un octroi, valable pour sept ans fixé à 16 derniers tournois « sur chacune émine de blé qui se moldra es molins », à 20 sols par « queue » de vin (l’équivalent de 452 litres), à 2 à 4 deniers sur les voitures de transport selon le nombre de roues, à 6 derniers par boeuf, à 3 deniers par vache, à 2 deniers par porc, à un denier par ovin et caprin. Ces octrois ont été par la suite plusieurs fois renouvelés. A titre de comparaison, on sait qu’on paie, à Nantes, 2 deniers par charrette, 2 deniers par somme de marchandises diverses 1 denier par somme de bûches ou par tête de bétail.
Deux solutions semblent prévaloir dans la plupart des villes. Tantôt la taxe se paie une fois par semaine, indépendamment du nombre de passages mais à condition qu’il s’agisse du même véhicule et du même employeur. C’est le cas du « barrage », de Blois qui est exigé « sur chacun cheval ou autres bestes chargées à la somme (à bât) ou attelez a charroy, menans et conduisans denrées par les destroits dudict barrage une fois en la semaine seulement » (J. Soyer, Blois pages 66, 78, 84 à 85). Tantôt le système fiscal fonctionne en permanence et obéit à des règles de prélèvements définies sur des « pancartes ». Ainsi l’impôt rennais de « pavaige » est exigé à sept endroits ou « barres » aux limites de la zone périurbaine. […]
Les octrois sont soigneusement localisés dans l’espace, matérialisés par des postes d’octrois, des barrières, des « destroy » ou passages rétrécis (Orléans, Paris). »
La pollution au Moyen Age / Jean-Pierre Leguay
Nous n’avons pas trouvé d’informations sur une priorité accordée au marchand entrant ou sortant de la ville au niveau des points de passage.
Pour de plus amples informations à ce sujet, vous pourriez vous rapprocher de l’Association pour l’histoire de l’administration des douanes ou du musée national des douanes.
Pour aller plus loin :
• La garde des entrées des portes de la forteresse d’Orléans à la fin du Moyen Age / Françoise Michaud-Fréjaville (in Entrer dans la ville)
• La vie au Moyen Age / Robert Delort
Bonne journée
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