Composition du papier essuie-tout
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 24/08/2015 à 09h04
19572 vues
Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerais connaître la composition du papier essuie-tout, quelle qu'en soit la marque. Question secondaire : selon une rumeur récurrente, il serait contre-indiqué de l'utiliser pour le nettoyage des verres de lunettes, car il serait la source de rayures dues à sa composition.
ELB
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 25/08/2015 à 13h05
Bonjour,
Vous demandez à connaître la composition du papier essuie-tout, quelle qu’en soit la marque… Notons que la composition est justement susceptible de changer en fonction de la marque : si la plupart des fabricants semblent opter pour le 100% ouate de cellulose, une marque bien connue commercialise aussi un produit avec ouate de cellulose et fibres de bambou.
La ouate de cellulose est obtenue soit par recyclage de papier, soit dans le cas de la « pure pâte vierge » à partir de fibres vierges issues de la forêt.
Le guide sur la fabrication du papier du groupe SCA vou en apprendra plus sur les différents procédés de fabrication du papier en général.
Le procédé de la « pâte chimique » fait par exemple intervenir plusieurs produits chimiques dans la fabrication de la pâte. On utilise aussi certains produits dans la phase de blanchiment : oxygène, ozone, eau oxygénée (l’emploi de chlore et le dioxyde de chlore a été abandonné en faveur de produits moins nocifs pour l’environnement). Concernant la pâte recyclée, un savon d’acides gras permet de retirer l’encre et les autres matériaux indésirables (agrafes, emballages plastiques et autres).
La composition de fabrication
Une fois que la pâte présente le degré de blancheur adéquat, il est possible d’ajouter de la teinture afin de stabiliser la nuance de blanc adéquate car l’oeil humain est très sensible aux différences de tons. En fonction du produit final, d’autres additifs et matériaux de traitement peuvent être intégrés à la pâte. D’importants volumes d’eau sont ajoutés avant d’envoyer la composition de fabrication dans la caisse de tête.
La caisse de tête
À ce moment-là, la pâte est composée à 99 % d’eau et de matériaux de traitement et à 1 % de fibres. Une telle teneur en eau est nécessaire afin d’éviter la floculation, c’est-à-dire la tendance qu’ont les fibres à s’assembler. En effet, si les fibres venaient à former un tas, la feuille alors obtenue serait de mauvaise qualité. Une turbulence est également créée dans la caisse de tête pour réduire le risque de floculation.
La caisse de tête distribue un flux contrôlé et régulier de pâte sur la partie suivante de la machine à papier. C’est le début de la formation de la feuille de papier.
Source : SCA
Les traitements de la pâte
2.3.1. Le blanchiment
Les pâtes à papier obtenues par les différents procédés sont plus ou moins écrues. Cet aspect peut convenir à la fabrication de certains papiers, notamment les papiers et cartons d'emballages. Pour d'autres usages, la couleur blanche du papier est souhaitée. Il s'agit des papiers destinés à l'impression-écriture, des papiers d'hygiène, de certains papiers et cartons d'emballages.
L’opération de blanchiment compte plusieurs étapes de traitements chimiques, plus ou moins nombreuses selon la blancheur exigée et le type de pâte traitée. Ainsi, les pâtes naturellement claires ne nécessitent qu'une à deux étapes alors que les pâtes naturellement foncées en exigent de six à sept.
Dans le cas des pâtes mécaniques, les traitements actuels sont réalisés à l’aide de composés non chlorés :
• l'eau oxygénée ;
• l'hydrosulfite de sodium.
Le principe consiste à modifier les groupements chromophores de la lignine permettant l’éclaircissement de la pâte. Mais ce procédé est réversible sous l’action de la lumière, ce qui cause le jaunissement des papiers, celui des journaux par exemple.
En ce qui concerne le blanchiment des pâtes chimiques, le problème est plus complexe car il faut dissoudre la lignine résiduelle. Le blanchiment consiste à mélanger la pâte dans un « mixeur » avec le réactif choisi puis à le faire réagir dans une tour de blanchiment. Après réaction, on extrait les jus de blanchiment et la pâte est lavée puis filtrée. Les réactifs utilisés sont :
• des composés chlorés comme l'eau de Javel ;
• des composés non chlorés comme le peroxyde d’hydrogène, l’oxygène et l’ozone.
En plus du traitement de blanchiment classique, la pâte à papier peut subir d’autres traitements visant à améliorer d’autres caractéristiques du papier.
2.3.2. Les traitements spécifiques
Beaucoup de papiers contiennent des adjuvants, introduits dans la pâte au niveau des cuviers de mélange, qui leur confèrent des propriétés particulières. Les adjuvants sont répartis en trois catégories :
• les charges minérales ;
• les adjuvants proprement dits ;
• les agents de collage.
a. Les charges minérales
Ce sont des poudres fines (1 à 10 microns) et blanches, de kaolin (silice d'aluminium), d'oxyde de titane (pigment minéral de synthèse), de talc, etc. Ces charges améliorent l'imprimabilité et l'opacité du papier.
b. Les adjuvants
Ce sont des corps introduits en petite quantité pour améliorer :
• la cohésion interne de la feuille. On utilise de l'amidon ;
• la rétention des charges. On utilise des résines cationiques 6 ;
• la blancheur du papier. On utilise des azurants optiques (corps synthétiques qui n'ont pas de couleurs propres) qui transforment en rayons bleus visibles une partie des rayons ultraviolets du spectre lumineux.
c. Les agents de collage
Ces agents permettent de tapisser la surface des fibres avec un dérivé hydrophobe. On utilise en général des résines naturelles ou synthétiques que l'on ajoute à la pâte raffinée. Ces agents font rouler les gouttelettes aqueuses sur le matériau cellulosique. Cela augmente la résistance mécanique du papier mouillé.
source : Cercle national du recyclage
Pour répondre à votre dernière question, effectivement pour essuyer vos lunettes préférez un produit adapté : chiffon microfibre, lingette, ou spray optique, et évitez tous les produits en papier : mouchoirs et essuie-tout. Les produits ménagers ou désinfectants peuvent aussi endommager les traitements de vos verres (antireflets, anti-salissure, etc).
Peut-être avez-vous entendu dire que l’essuie-tout contenait des fibres de verre, qui seraient responsable des rayures. Cette rumeur est fausse. En revanche le papier contient en très petite quantité des charges minérales : carbonate de calcium, talc, kaolin, qui augmentent l’opacité du papier et parfois sa blancheur. Ils améliorent sa stabilité dimensionnelle, sa structure et son état de surface et diminuent le prix de revient de la pâte.
(source : Techmania)
Certaines lingettes spécialement destinées au nettoyage des verres de lunettes limitent au maximum la quantité de ces charges minérales dans la composition de leur produit, justement pour limiter les rayures et autres dégradations.
Bonne journée.
Vous demandez à connaître la composition du papier essuie-tout, quelle qu’en soit la marque… Notons que la composition est justement susceptible de changer en fonction de la marque : si la plupart des fabricants semblent opter pour le 100% ouate de cellulose, une marque bien connue commercialise aussi un produit avec ouate de cellulose et fibres de bambou.
La ouate de cellulose est obtenue soit par recyclage de papier, soit dans le cas de la « pure pâte vierge » à partir de fibres vierges issues de la forêt.
Le guide sur la fabrication du papier du groupe SCA vou en apprendra plus sur les différents procédés de fabrication du papier en général.
Le procédé de la « pâte chimique » fait par exemple intervenir plusieurs produits chimiques dans la fabrication de la pâte. On utilise aussi certains produits dans la phase de blanchiment : oxygène, ozone, eau oxygénée (l’emploi de chlore et le dioxyde de chlore a été abandonné en faveur de produits moins nocifs pour l’environnement). Concernant la pâte recyclée, un savon d’acides gras permet de retirer l’encre et les autres matériaux indésirables (agrafes, emballages plastiques et autres).
Une fois que la pâte présente le degré de blancheur adéquat, il est possible d’ajouter de la teinture afin de stabiliser la nuance de blanc adéquate car l’oeil humain est très sensible aux différences de tons. En fonction du produit final, d’autres additifs et matériaux de traitement peuvent être intégrés à la pâte. D’importants volumes d’eau sont ajoutés avant d’envoyer la composition de fabrication dans la caisse de tête.
À ce moment-là, la pâte est composée à 99 % d’eau et de matériaux de traitement et à 1 % de fibres. Une telle teneur en eau est nécessaire afin d’éviter la floculation, c’est-à-dire la tendance qu’ont les fibres à s’assembler. En effet, si les fibres venaient à former un tas, la feuille alors obtenue serait de mauvaise qualité. Une turbulence est également créée dans la caisse de tête pour réduire le risque de floculation.
La caisse de tête distribue un flux contrôlé et régulier de pâte sur la partie suivante de la machine à papier. C’est le début de la formation de la feuille de papier.
Source : SCA
2.3.1. Le blanchiment
Les pâtes à papier obtenues par les différents procédés sont plus ou moins écrues. Cet aspect peut convenir à la fabrication de certains papiers, notamment les papiers et cartons d'emballages. Pour d'autres usages, la couleur blanche du papier est souhaitée. Il s'agit des papiers destinés à l'impression-écriture, des papiers d'hygiène, de certains papiers et cartons d'emballages.
L’opération de blanchiment compte plusieurs étapes de traitements chimiques, plus ou moins nombreuses selon la blancheur exigée et le type de pâte traitée. Ainsi, les pâtes naturellement claires ne nécessitent qu'une à deux étapes alors que les pâtes naturellement foncées en exigent de six à sept.
Dans le cas des pâtes mécaniques, les traitements actuels sont réalisés à l’aide de composés non chlorés :
• l'eau oxygénée ;
• l'hydrosulfite de sodium.
Le principe consiste à modifier les groupements chromophores de la lignine permettant l’éclaircissement de la pâte. Mais ce procédé est réversible sous l’action de la lumière, ce qui cause le jaunissement des papiers, celui des journaux par exemple.
En ce qui concerne le blanchiment des pâtes chimiques, le problème est plus complexe car il faut dissoudre la lignine résiduelle. Le blanchiment consiste à mélanger la pâte dans un « mixeur » avec le réactif choisi puis à le faire réagir dans une tour de blanchiment. Après réaction, on extrait les jus de blanchiment et la pâte est lavée puis filtrée. Les réactifs utilisés sont :
• des composés chlorés comme l'eau de Javel ;
• des composés non chlorés comme le peroxyde d’hydrogène, l’oxygène et l’ozone.
En plus du traitement de blanchiment classique, la pâte à papier peut subir d’autres traitements visant à améliorer d’autres caractéristiques du papier.
Beaucoup de papiers contiennent des adjuvants, introduits dans la pâte au niveau des cuviers de mélange, qui leur confèrent des propriétés particulières. Les adjuvants sont répartis en trois catégories :
• les charges minérales ;
• les adjuvants proprement dits ;
• les agents de collage.
a. Les charges minérales
Ce sont des poudres fines (1 à 10 microns) et blanches, de kaolin (silice d'aluminium), d'oxyde de titane (pigment minéral de synthèse), de talc, etc. Ces charges améliorent l'imprimabilité et l'opacité du papier.
b. Les adjuvants
Ce sont des corps introduits en petite quantité pour améliorer :
• la cohésion interne de la feuille. On utilise de l'amidon ;
• la rétention des charges. On utilise des résines cationiques 6 ;
• la blancheur du papier. On utilise des azurants optiques (corps synthétiques qui n'ont pas de couleurs propres) qui transforment en rayons bleus visibles une partie des rayons ultraviolets du spectre lumineux.
c. Les agents de collage
Ces agents permettent de tapisser la surface des fibres avec un dérivé hydrophobe. On utilise en général des résines naturelles ou synthétiques que l'on ajoute à la pâte raffinée. Ces agents font rouler les gouttelettes aqueuses sur le matériau cellulosique. Cela augmente la résistance mécanique du papier mouillé.
source : Cercle national du recyclage
Pour répondre à votre dernière question, effectivement pour essuyer vos lunettes préférez un produit adapté : chiffon microfibre, lingette, ou spray optique, et évitez tous les produits en papier : mouchoirs et essuie-tout. Les produits ménagers ou désinfectants peuvent aussi endommager les traitements de vos verres (antireflets, anti-salissure, etc).
Peut-être avez-vous entendu dire que l’essuie-tout contenait des fibres de verre, qui seraient responsable des rayures. Cette rumeur est fausse. En revanche le papier contient en très petite quantité des charges minérales : carbonate de calcium, talc, kaolin, qui augmentent l’opacité du papier et parfois sa blancheur. Ils améliorent sa stabilité dimensionnelle, sa structure et son état de surface et diminuent le prix de revient de la pâte.
(source : Techmania)
Certaines lingettes spécialement destinées au nettoyage des verres de lunettes limitent au maximum la quantité de ces charges minérales dans la composition de leur produit, justement pour limiter les rayures et autres dégradations.
Bonne journée.
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