Question d'origine :
Bonjour!
pourquoi y a-t-il fréquemment des pruneaux dans les desserts bretons (gâteau breton aux pruneaux, far aux pruneaux...), alors que la région n'est pas, à priori, productrice?
Merci beaucoup!
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 26/08/2014 à 13h54
Bonjour,
Le pruneau n’est certes pas issu des cultures locales, mais la Bretagne est une terre de marins. Or, aux XVIIe et XVIIIe siècles, le pruneau était un ingrédient phare des séjours en mer : facile à conserver et très énergétique, il est également riche en vitamine C, une assurance contre le redouté scorbut au cours des grands transports. C’est sans doute pour cette raison que le pruneau fut si facilement adopté par les Bretons !
source : Le b.a.-ba du far breton
Un article du journal Les Echos vous en dira plus sur la production du pruneau. Quelques extraits :
Se conservant facilement, doté d'excellentes qualités nutritives, le pruneau est adopté par les marins pour leurs voyages au long court. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les Bretons l'accommodent dans des recettes comme le far aux pruneaux. Si la région d'Agen, qui regroupe l'essentiel de la production, voit sa renommée s'accroître, le nom commercial du produit restera longtemps la « prune d'ente séchée ». Les pruneaux d'Agen étant à l'époque des fruits fourrés.
En 1963, pour que les choses soient claires, le nouveau Bureau international du pruneau (BIP), qui regroupe producteurs et transformateurs, adopte le terme « pruneau d'Agen ». Et c'est seulement en 2002 que les producteurs obtiennent de l'Europe une identification géographique protégée (IGP) précisant que l'appellation pruneau d'Agen est réservée au département de Lot-et-Garonne et à ses voisins. « Il s'agissait de se défendre des contrefaçons puisque le Chili commençait à faire croître et exporter sa production sous le terme "pruneaux d'Agen" », se rappelle Pascal Martin, le directeur du BIP.
source : Le pruneau d'Agen a la pêche / Frank Niedercorn - Les Echos, no. 20985, lundi 1 août 2011
Le pruneau constitue l'élément "phare" de recettes de toute la côte Atlantique.
Un exemple : la tarte aux pruneaux de l'Île-d'Yeu en Vendée :
le pruneau a débarqué à Port-Joinville au XVIIIe siècle, rapporté par les marins pratiquant le cabotage. Auparavant, sous Charlemagne, ces coquins d'Islais avaient obtenu un statut de port franc, qui les exemptait d'impôts. Avec le temps, l'île était devenue un important centre de contrebande. [...]
Mais revenons à nos pruneaux. Les navires quittaient donc l'estuaire de la Gironde, les flancs gorgés de raisin, de vin, de prunes séchées. Ne sachant pas trop quoi faire de ces dernières, les capitaines les donnaient à leurs épouses, qui les transformaient en confiture. Par la suite, disposant aussi de produits de contrebande comme le rhum et la cannelle, les ménagères inventèrent une tarte bien spécifique, aussi reconnaissable à son goût imprégné de saveurs lointaines qu'à ses croisillons de pâte. Certaines eurent même l'idée saugrenue de tremper les pruneaux dans du vin plutôt que dans du rhum, mais cette approche expérimentale ne perdura guère.
La tarte aux pruneaux acquit alors un statut particulier: c'était celle des noces. Festivités très codifiées dans une société fonctionnant en vase clos, les mariages avaient aussi leurs rites culinaires (2). La tarte, généralement conçue pour deux personnes, était offerte à tous ceux que les familles des époux ne pouvaient inviter. Bruno Verjus retranscrit dans un livre (3) le témoignage ancien d'une Islaise: «Le lundi, on tuait la volaille, le mardi, on fricotait: les femmes se chargeaient des tartes, les hommes des salades d'araignée. Le mercredi, c'était la noce. Le jeudi, on appelait ça le retour des noces et tout le monde allait se promener à la Meule en chantant.» Lors de ces épousailles traditionnelles, une centaine de tartes sont dégustées, tant au banquet que par ceux à qui elles ont été portées et qui, ainsi, participent aux agapes par procuration
source : Comment l'île d'Yeu a épousé le pruneau / Durand-Souffland, Stéphane Le Figaro.fr, Mercredi 30 juillet 2014
Pour en savoir plus : Site officiel du pruneau d'Agen
source : Les Echos
Le pruneau n’est certes pas issu des cultures locales, mais la Bretagne est une terre de marins. Or, aux XVIIe et XVIIIe siècles, le pruneau était un ingrédient phare des séjours en mer : facile à conserver et très énergétique, il est également riche en vitamine C, une assurance contre le redouté scorbut au cours des grands transports. C’est sans doute pour cette raison que le pruneau fut si facilement adopté par les Bretons !
source : Le b.a.-ba du far breton
Un article du journal Les Echos vous en dira plus sur la production du pruneau. Quelques extraits :
Se conservant facilement, doté d'excellentes qualités nutritives, le pruneau est adopté par les marins pour leurs voyages au long court. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les Bretons l'accommodent dans des recettes comme le far aux pruneaux. Si la région d'Agen, qui regroupe l'essentiel de la production, voit sa renommée s'accroître, le nom commercial du produit restera longtemps la « prune d'ente séchée ». Les pruneaux d'Agen étant à l'époque des fruits fourrés.
En 1963, pour que les choses soient claires, le nouveau Bureau international du pruneau (BIP), qui regroupe producteurs et transformateurs, adopte le terme « pruneau d'Agen ». Et c'est seulement en 2002 que les producteurs obtiennent de l'Europe une identification géographique protégée (IGP) précisant que l'appellation pruneau d'Agen est réservée au département de Lot-et-Garonne et à ses voisins. « Il s'agissait de se défendre des contrefaçons puisque le Chili commençait à faire croître et exporter sa production sous le terme "pruneaux d'Agen" », se rappelle Pascal Martin, le directeur du BIP.
source : Le pruneau d'Agen a la pêche / Frank Niedercorn - Les Echos, no. 20985, lundi 1 août 2011
Le pruneau constitue l'élément "phare" de recettes de toute la côte Atlantique.
Un exemple : la tarte aux pruneaux de l'Île-d'Yeu en Vendée :
le pruneau a débarqué à Port-Joinville au XVIIIe siècle, rapporté par les marins pratiquant le cabotage. Auparavant, sous Charlemagne, ces coquins d'Islais avaient obtenu un statut de port franc, qui les exemptait d'impôts. Avec le temps, l'île était devenue un important centre de contrebande. [...]
Mais revenons à nos pruneaux. Les navires quittaient donc l'estuaire de la Gironde, les flancs gorgés de raisin, de vin, de prunes séchées. Ne sachant pas trop quoi faire de ces dernières, les capitaines les donnaient à leurs épouses, qui les transformaient en confiture. Par la suite, disposant aussi de produits de contrebande comme le rhum et la cannelle, les ménagères inventèrent une tarte bien spécifique, aussi reconnaissable à son goût imprégné de saveurs lointaines qu'à ses croisillons de pâte. Certaines eurent même l'idée saugrenue de tremper les pruneaux dans du vin plutôt que dans du rhum, mais cette approche expérimentale ne perdura guère.
La tarte aux pruneaux acquit alors un statut particulier: c'était celle des noces. Festivités très codifiées dans une société fonctionnant en vase clos, les mariages avaient aussi leurs rites culinaires (2). La tarte, généralement conçue pour deux personnes, était offerte à tous ceux que les familles des époux ne pouvaient inviter. Bruno Verjus retranscrit dans un livre (3) le témoignage ancien d'une Islaise: «Le lundi, on tuait la volaille, le mardi, on fricotait: les femmes se chargeaient des tartes, les hommes des salades d'araignée. Le mercredi, c'était la noce. Le jeudi, on appelait ça le retour des noces et tout le monde allait se promener à la Meule en chantant.» Lors de ces épousailles traditionnelles, une centaine de tartes sont dégustées, tant au banquet que par ceux à qui elles ont été portées et qui, ainsi, participent aux agapes par procuration
source : Comment l'île d'Yeu a épousé le pruneau / Durand-Souffland, Stéphane Le Figaro.fr, Mercredi 30 juillet 2014
Pour en savoir plus : Site officiel du pruneau d'Agen
source : Les Echos
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