Question d'origine :
Chers bibliothécaires du Guichet, bonjour, En 2020, de nombreux articles et médias se sont emparés du thème : la crise covid déclenche, est en train de déclencher, va déclencher une vague de suicides sans précédent ( cf. Étudiants, commerçants….). Or on on voit aujourd’hui des articles sur le thème : les suicides ont surtout lieu après les crises, pas pendant…. Ce qui indique en creux, semble t il, que l explosion annoncée n a pas eu lieu. Question 1 : à t on les chiffres du suicide en Frsnce en 2020, et peut être au 1er semestre 21 ? Question 2 : voyez vous aussi cette évolution « médiatique »…? Mille mercis ! Éric
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 20/08/2021 à 09h32
Bonjour,
Selon un article du Monde, vous avez raison de supposer que l'année 2020 n'a pas été marquée par une augmentation des suicides en France . Le premier confinement, au printemps 2020, a même vu une légère baisse. Guillaume Vaiva, chef de service en psychiatrie adulte au Centre hospitalier universitaire de Lille et vice-président du Groupement d’études et de prévention du suicide, souligne que le contexte a même suscité cette baisse :
« On assiste souvent à ce phénomène lors des grands cataclysmes, après des déclarations de guerre… C’est un grand classique. Il y avait encore des gestes suicidaires au printemps, mais ils étaient souvent l’expression de fragilités psychiques individuelles, qui n’étaient pas vraiment liées au contexte. »
Selon France 24 en revanche, un état de détresse générale de certaines parts de la population est relevée par divers organismes :
Cependant, plusieurs études indiquent que lesentiment de solitude et de mal-être a augmenté au sein de la population . Entre les confinements, les couvre-feux, les fermetures des bars et restaurants, des salles de spectacles… l’épidémie de Covid-19 a porté un sérieux coup à la vie sociale de millions de personnes qui peuvent souffrir plus ou moins fortement de cet isolement.
Selon une étude Ipsos publiée fin janvier pour l’association Astrée, près de 18 % des personnes interrogées, soit 1 Français sur 5, affirment se sentir toujours ou souvent seules, contre 13 % en 2018. En outre, le sondage montre que63 % des individus souffrant de solitude ont eu des pensées suicidaires .
Des signes inquiétants remontent également du terrain de la part de professionnels aguerris. Les numéros d’écoute comme SOS Amitiés sont débordés assure Françoise Facy. "Nos associations adhérentes constituent des points d’alerte et tous les numéros d’écoute nous indiquent que le nombre d’appels a explosé", explique l’ancienne présidente de l'Union nationale de prévention du suicide (UNPS) contactée par France 24.
"Il faut toutefois distinguer, l’idéation, la pensée suicidaire, du passage à l’acte avec la tentative de suicide", nuance Françoise Facy.
Si beaucoup de sources consultées font état de la probabilité d'une augmentation des suicides en 2021, notamment chez les jeunes, comme le relève cet article de RTL,il n'existe pas actuellement de statistiques sur le taux de suicides en 2020-2021 . L'Insee publie régulièrement les chiffres des décès en France, mais toutes causes confondues.
La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du Ministère de la santé (Drees), qui a mis en place un observatoire sur le suicide, répertorie de nombreux travaux en cours sur le sujet :
L’impact de l’épidémie sur les conduites suicidaires est susceptible d’être important à cause des multiples perturbations que ce contexte a pu impliquer pour les étudiants sur les aspects sociaux, universitaires et économiques. La prise en compte de facteurs pré-épidémiques permettra de mieux comprendre comment le contexte épidémique contribue à l’apparition de conduites suicidaires chez les étudiants. De nombreux travaux s’attachent actuellement à identifier l’impact de l’épidémie Covid-19 sur la santé mentale et suggèrent que cet impact délétère est déjà visible, notamment chez les jeunes. Les étudiants représentent une population vulnérable du fait des bouleversements impliqués par le contexte épidémique sur les enseignements, les examens, mais aussi concernant les relations sociales et leur situation économique. Ainsi un tel contexte pourrait fragiliser d’autant plus les étudiants déjà vulnérabilisés sur le plan psychologique ou socio-économique. Ce projet répond directement à la thématique de l’appel à projet alliant psychologie et économie pour identifier l’impact de l’épidémie sur les conduites suicidaires chez les étudiants. La force de cette étude réside dans l’existence d’une cohorte longitudinale en cours qui permettra de considérer la santé mentale pré-épidémique dans l’étude des perturbations subséquentes liées au contexte épidémique.
Nous contactons donc cet organisme afin de tâcher d'obtenir des informations plus précises. Nous vous ferons par de la réponse éventuelle.
Bonne journée.
Selon un article du Monde, vous avez raison de supposer que l'
« On assiste souvent à ce phénomène lors des grands cataclysmes, après des déclarations de guerre… C’est un grand classique. Il y avait encore des gestes suicidaires au printemps, mais ils étaient souvent l’expression de fragilités psychiques individuelles, qui n’étaient pas vraiment liées au contexte. »
Selon France 24 en revanche, u
Cependant, plusieurs études indiquent que le
Selon une étude Ipsos publiée fin janvier pour l’association Astrée, près de 18 % des personnes interrogées, soit 1 Français sur 5, affirment se sentir toujours ou souvent seules, contre 13 % en 2018. En outre, le sondage montre que
Des signes inquiétants remontent également du terrain de la part de professionnels aguerris. Les numéros d’écoute comme SOS Amitiés sont débordés assure Françoise Facy. "Nos associations adhérentes constituent des points d’alerte et tous les numéros d’écoute nous indiquent que le nombre d’appels a explosé", explique l’ancienne présidente de l'Union nationale de prévention du suicide (UNPS) contactée par France 24.
"Il faut toutefois distinguer, l’idéation, la pensée suicidaire, du passage à l’acte avec la tentative de suicide", nuance Françoise Facy.
Si beaucoup de sources consultées font état de la probabilité d'une augmentation des suicides en 2021, notamment chez les jeunes, comme le relève cet article de RTL,
La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du Ministère de la santé (Drees), qui a mis en place un observatoire sur le suicide, répertorie de nombreux travaux en cours sur le sujet :
L’impact de l’épidémie sur les conduites suicidaires est susceptible d’être important à cause des multiples perturbations que ce contexte a pu impliquer pour les étudiants sur les aspects sociaux, universitaires et économiques. La prise en compte de facteurs pré-épidémiques permettra de mieux comprendre comment le contexte épidémique contribue à l’apparition de conduites suicidaires chez les étudiants. De nombreux travaux s’attachent actuellement à identifier l’impact de l’épidémie Covid-19 sur la santé mentale et suggèrent que cet impact délétère est déjà visible, notamment chez les jeunes. Les étudiants représentent une population vulnérable du fait des bouleversements impliqués par le contexte épidémique sur les enseignements, les examens, mais aussi concernant les relations sociales et leur situation économique. Ainsi un tel contexte pourrait fragiliser d’autant plus les étudiants déjà vulnérabilisés sur le plan psychologique ou socio-économique. Ce projet répond directement à la thématique de l’appel à projet alliant psychologie et économie pour identifier l’impact de l’épidémie sur les conduites suicidaires chez les étudiants. La force de cette étude réside dans l’existence d’une cohorte longitudinale en cours qui permettra de considérer la santé mentale pré-épidémique dans l’étude des perturbations subséquentes liées au contexte épidémique.
Nous contactons donc cet organisme afin de tâcher d'obtenir des informations plus précises. Nous vous ferons par de la réponse éventuelle.
Bonne journée.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 20/08/2021 à 11h43
Re-bonjour,
Muriel Moisyn du Bureau publications et communication de la Drees, nous a fait la réponse ci-dessous. Nous la remercions vivement.
Vous n’êtes pas le seul à nous interroger sur des données récentes concernant les décès par suicide. Malheureusement, ces données statistiques sur le nombre de décès par suicide qui ont pu avoir lieu pendant le premier confinement, le déconfinement, le second confinement ou la période actuelle, ne sont pas encore disponibles. Le recul épidémiologique n’est pas suffisant et les systèmes d'informations ne permettent pas d'avoir cette information aussi rapidement.
Les données sur les suicides et les hospitalisations pour tentative de suicide sur toute l’année 2020 (afin de pouvoir comparer aux années antérieures) ainsi que l’enquête Epicov qui comporte un module suicide sont en cours d’exploitation et pourront faire l’objet d’une publication au premier semestre 2022.
Bonne journée.
Muriel Moisyn du Bureau publications et communication de la Drees, nous a fait la réponse ci-dessous. Nous la remercions vivement.
Vous n’êtes pas le seul à nous interroger sur des données récentes concernant les décès par suicide. Malheureusement, ces données statistiques sur le nombre de décès par suicide qui ont pu avoir lieu pendant le premier confinement, le déconfinement, le second confinement ou la période actuelle, ne sont pas encore disponibles. Le recul épidémiologique n’est pas suffisant et les systèmes d'informations ne permettent pas d'avoir cette information aussi rapidement.
Les données sur les suicides et les hospitalisations pour tentative de suicide sur toute l’année 2020 (afin de pouvoir comparer aux années antérieures) ainsi que l’enquête Epicov qui comporte un module suicide sont en cours d’exploitation et pourront faire l’objet d’une publication au premier semestre 2022.
Bonne journée.
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