Question d'origine :
Bonjour Pourquoi dans les années 1870 1900 on appelait un recommandé un pneu ou un pneumatique merci pour tout Cordialement
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 08/10/2020 à 09h11
Bonjour,
Le terme « pneu » ou « pneumatique » fait référence au système de transport de ces lettres.
Voici ce que nous lisons dans l’ouvrage d’Yves Lecouturier, Histoire de la Poste en France, à propos de laPoste pneumatique de Paris :
« En 1866, ouvre à Paris un système de communication permettant d’acheminer une lettre rapidement alors que le réseau télégraphique, victime de son succès, était déjà engorgé. Ce réseau pneumatique comptait 71 km de lignes ; constamment agrandi, il atteignit 450 km en 1934. Comme le télégraphe, il devint un service de la Poste le 25 janvier 1879.
Déjà expérimenté en Angleterre, le pneumatique permettait de transporter physiquement une lettre grâce à un système de pression ou de dépression d’air dans des tubes. L’ensemble de ces tubes reliait entre eux les bureaux de Paris et de certaines communes périurbaines et constituait un réseau. Il était également dénommé « télégraphe atmosphérique ». Les objets de correspondance étaient placés dans des cylindres appelés curseurs : deux types existaient pouvant contenir respectivement vingt et trente-cinq correspondances. Ces curseurs circulaient dans les tubes à une vitesse variant entre 30 et 40 km/h. Dans les années 1930, de nouveaux appareils, plus maniables, furent mis en service. L’air était désormais fabriqué par des groupes électropneumatiques. Les deux centres névralgiques furent établis à Grenelle et à la Bourse. Les Parisiens se familiarisèrent avec ces petites boîtes aux lettres bleues où était apposée la mention « Correspondances pneumatiques », mais pouvaient aussi déposer leur correspondance dans les bureaux de poste. Arrivée à son bureau de destination, la correspondance pneumatique, appelée communément « pneu » était exploitée par un facteur tubiste, puis distribuée par un facteur d’abord à bicyclette, puis doté d’une motocyclette.
Dès sa mise en service en 1866, le réseau pneumatique de Paris fut un succès : ses utilisateurs appréciaient sa grande rapidité alliée à une entière sécurité. La première ligne reliait la place de la Bourse au Grand Hôtel et répondait à un besoin économique : elle était d’abord destinée au monde des affaires.
Longue de 120 km en 1882, elle fut étendue à Grenelle, Auteuil, Passy et Ternes ; en 1907, la rive droite de la Seine fut desservie. Le réseau débordait des limites de la capitale, et touchait dix-neuf communes de la banlieue en 1907, puis quarante-deux en 1911. Une seule ligne franchit les limites de Paris, aboutissant à Neuilly-sur-Seine en 1914. Le réseau pneumatique, alors entièrement doublé, atteignit son apogée en 1934 avec 450 km de lignes et la desserte de cent trente bureaux.
Le trafic crût jusqu’en 1931 avant de décroître ; il connut une embellie sous l’Occupation et dépassa les 16 millions de plis acheminés en 1945. La décrue reprit inexorablement : 5 millions de plis en 1955. Le pneumatique subit la concurrence de nouveaux moyens de télécommunication comme le téléphone, le télex, la télématique ou la télécopie. En 1982, le trafic est tombé à 650 000 plis. Les PTT décidèrent la fermeture du service le 30 mars 1984. Certaines sections demeurèrent cependant exploitées jusqu’à l’aube de l’an 2000, à l’exemple de celle reliant l’Assemblée nationale et le Sénat avec l’imprimerie du Journal officiel. Les villes de Marseille et d’Alger possédèrent également un réseau pneumatique public qui fonctionna de 1910 à 1964. Celui d’Alger fut repris par les PTT algériens en 1962.
Dans son film Baisers volés, sorti en 1968, François Truffaut consacre une séquence à ce moyen de communication, montrant le réseau souterrain qu’empruntent les correspondances pneumatiques.
Si France Télécom a définitivement abandonné en 1984 le réseau pneumatique, nombre d’entreprises, de grands magasins, d’hôpitaux, d’hypermarchés, d’aéroports ou de mairies, à l’exemple de celle de Paris, exploitent encore pour leurs communications internes un réseau pneumatique. »
Pour aller plus loin, nous vous laissons consulter les pages Wikipedia consacrées à la Poste pneumatique de Paris et au transport par tube pneumatique.
Bonne journée.
Le terme « pneu » ou « pneumatique » fait référence au système de transport de ces lettres.
Voici ce que nous lisons dans l’ouvrage d’Yves Lecouturier, Histoire de la Poste en France, à propos de la
« En 1866, ouvre à Paris un système de communication permettant d’acheminer une lettre rapidement alors que le réseau télégraphique, victime de son succès, était déjà engorgé. Ce réseau pneumatique comptait 71 km de lignes ; constamment agrandi, il atteignit 450 km en 1934. Comme le télégraphe, il devint un service de la Poste le 25 janvier 1879.
Déjà expérimenté en Angleterre, le pneumatique permettait de transporter physiquement une lettre grâce à un système de pression ou de dépression d’air dans des tubes. L’ensemble de ces tubes reliait entre eux les bureaux de Paris et de certaines communes périurbaines et constituait un réseau. Il était également dénommé « télégraphe atmosphérique ». Les objets de correspondance étaient placés dans des cylindres appelés curseurs : deux types existaient pouvant contenir respectivement vingt et trente-cinq correspondances. Ces curseurs circulaient dans les tubes à une vitesse variant entre 30 et 40 km/h. Dans les années 1930, de nouveaux appareils, plus maniables, furent mis en service. L’air était désormais fabriqué par des groupes électropneumatiques. Les deux centres névralgiques furent établis à Grenelle et à la Bourse. Les Parisiens se familiarisèrent avec ces petites boîtes aux lettres bleues où était apposée la mention « Correspondances pneumatiques », mais pouvaient aussi déposer leur correspondance dans les bureaux de poste. Arrivée à son bureau de destination, la correspondance pneumatique, appelée communément « pneu » était exploitée par un facteur tubiste, puis distribuée par un facteur d’abord à bicyclette, puis doté d’une motocyclette.
Dès sa mise en service en 1866, le réseau pneumatique de Paris fut un succès : ses utilisateurs appréciaient sa grande rapidité alliée à une entière sécurité. La première ligne reliait la place de la Bourse au Grand Hôtel et répondait à un besoin économique : elle était d’abord destinée au monde des affaires.
Longue de 120 km en 1882, elle fut étendue à Grenelle, Auteuil, Passy et Ternes ; en 1907, la rive droite de la Seine fut desservie. Le réseau débordait des limites de la capitale, et touchait dix-neuf communes de la banlieue en 1907, puis quarante-deux en 1911. Une seule ligne franchit les limites de Paris, aboutissant à Neuilly-sur-Seine en 1914. Le réseau pneumatique, alors entièrement doublé, atteignit son apogée en 1934 avec 450 km de lignes et la desserte de cent trente bureaux.
Le trafic crût jusqu’en 1931 avant de décroître ; il connut une embellie sous l’Occupation et dépassa les 16 millions de plis acheminés en 1945. La décrue reprit inexorablement : 5 millions de plis en 1955. Le pneumatique subit la concurrence de nouveaux moyens de télécommunication comme le téléphone, le télex, la télématique ou la télécopie. En 1982, le trafic est tombé à 650 000 plis. Les PTT décidèrent la fermeture du service le 30 mars 1984. Certaines sections demeurèrent cependant exploitées jusqu’à l’aube de l’an 2000, à l’exemple de celle reliant l’Assemblée nationale et le Sénat avec l’imprimerie du Journal officiel. Les villes de Marseille et d’Alger possédèrent également un réseau pneumatique public qui fonctionna de 1910 à 1964. Celui d’Alger fut repris par les PTT algériens en 1962.
Dans son film Baisers volés, sorti en 1968, François Truffaut consacre une séquence à ce moyen de communication, montrant le réseau souterrain qu’empruntent les correspondances pneumatiques.
Si France Télécom a définitivement abandonné en 1984 le réseau pneumatique, nombre d’entreprises, de grands magasins, d’hôpitaux, d’hypermarchés, d’aéroports ou de mairies, à l’exemple de celle de Paris, exploitent encore pour leurs communications internes un réseau pneumatique. »
Pour aller plus loin, nous vous laissons consulter les pages Wikipedia consacrées à la Poste pneumatique de Paris et au transport par tube pneumatique.
Bonne journée.
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