Question d'origine :
Bonjour ,
Je souhaitais connaitre la différence entre participatif, collaboratif et partenariat dans la culture, et plus précisément en bibliothèques.
Merci.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 30/07/2020 à 09h13
Bonjour,
Le site de l'Enssib offre une définition du aprtenarita en bibliothèque :
Dans son sens le plus général, le partenariat se définit comme une association nouée entre des intervenants de nature voisine ou très différente, en vue de conduire, dans le respect de l’autonomie de chacun, une action permettant d’atteindre un objectif clairement défini et correspondant à l’intérêt de chacun de ces intervenants.
Dans les bibliothèques, les partenariats se sont beaucoup développés depuis les années 1980, dans le cadre d’une politique de coopération très largement encouragée par les différentes tutelles : ministères en charge de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et de la Culture, mais aussi, collectivités territoriales (Régions, Départements, Intercommunalités).
Le partenariat d’une bibliothèque peut se décliner de deux manières :
• la coopération proprement dite, qui l’associe à d’autres bibliothèques pour le partage d’un travail bibliothéconomique et/ou culturel : tâches bibliographiques, conservation partagée, échanges d’expositions ou de manifestations culturelles, entre autres. Ce type d’association se constitue généralement en réseau au niveau local, régional (agences de coopération), ou national (CADIST, Pôles associés, pools d’acquisition documentaire).
• Les accords que nouent les bibliothèques avec des organismes ou institutions extérieures à leur domaine propre, afin de faire bénéficier leurs publics respectifs des atouts dont ils sont porteurs. A ce titre, on peut citer les partenaires les plus anciens et les plus assidus, tels le monde scolaire ou de nombreuses associations à caractère culturel ou social. On peut également faire état du partenariat des bibliothèques avec des organismes plus proches d’elles : les archives départementales par exemple, mais aussi de partenaires plus récents : Pôle emploi, offices du tourisme, etc. Ces accords se nouent pour l’essentiel au niveau local ou intercommunal
Qu’il s’agisse de coopération ou de simple partenariat, le contenu du travail partagé, l’objectif à atteindre et les conditions pour y parvenir font l’objet d’une convention signée par toutes les parties prenantes.
L'article présente une abondante bibliographie que nous vous conseillons de consulter.
Par ailleurs, le service de questions-réponses de l’Enssib a répondu à la question des bibliothèques collaboratives et bibliothèques participatives :
Vous vous demandez ce qui distingue une bibliothèque collaborative d'une bibliothèque participative.
La participation est une démarche qui consiste à faire participer à son activité les habitants, les publics, les citoyens... Cette participation peut prendre différentes formes : consultation, vote, réunions, .... Chaque forme de participation donne à chacun des niveaux et des pouvoirs de décision différents : information, discussion, délibération, collaboration, décision...
Autrement dit une bibliothèque engagée dans un projet participatif pourra proposer à ses publics la collaboration comme type de participation. Il s'agira alors de permettre à chacun d'être partie prenante de la construction du processus participatif et de contribuer à la décision finale.
Pour approfondir la question sur le collaboratif nous vous laissons consulter :
• Travail collaboratif avec un wiki. Pistes à partir d’expériences de bibliothécaires / David Liziard.
• Les démarches de conception collaborative en bibliothèque. Bilan et leçons stratégiques / Marie D. Martel, Philippe Gauthier, Pascale Félizat-Chartier.
Pour le participatif, l’article d’Anne Couvidat Construire des pratiques participatives dans les bibliothèques, dont voici un extrait, permet de comprendre ce que signifie le participatif :
De la co-construction au crowdsourcing, l’intérêt pour la démarche participative s’affirme dans le champ politique et social, et les institutions culturelles entrent dans cette dynamique, comme en témoigne la dizaine de projets présentés dans cet ouvrage. Ce dernier offre une approche à la fois conceptuelle des pratiques collaboratives et un tour d’horizon des expériences menées en bibliothèque et au-delà – sur un campus, au sein d’un musée et même en foyer d’hébergement – dans le contexte français et américain (via la contribution d’une universitaire américaine, Heather L. Moulaison, qui dresse un panorama des initiatives participatives dans les BU d’outre-Atlantique). On comprend ainsi que la participation peut se décliner dans tous les secteurs d’activité d’un établissement culturel : les collections (plateforme Correct de la BnF, outil de correction participatif et collaboratif, usagers-acquéreurs pour constituer un fonds, acquisitions décidées par l’usager ou PDA), les services (le service-design BiblioRemix pour imaginer de nouveaux services en bibliothèque, des publics associés à la refonte du site internet de la bibliothèque), les espaces (utilisateurs participant aux projets de construction de bibliothèque ou de réaménagement) ou encore l’animation (expositions dont les usagers sont co-constructeurs). Les supports numériques sont de nature à favoriser l’interactivité et le partage des savoirs. Cependant, la participation ne s’improvise pas : les contributions et le titre même de l’ouvrage insistent sur l’importance de construire des projets innovants et porteurs de sens , faisant appel à des compétences spécifiques. « La notion de compétences est primordiale dans les projets participatifs », écrit ainsi la coordinatrice de cet opus, Raphaëlle Bats, dans une introduction qui est aussi un « mode d’emploi » (p. 13). L’ouvrage paraît d’ailleurs dans la collection « La Boîte à outils » des Presses de l’enssib.
Conservateur et chercheur en sociologie, Raphaëlle Bats se charge de présenter l’horizon théorique de la participation, agrémenté d’un mémento – qui synthétise les enjeux, les bénéfices et des éléments d’ordre méthodologique – associé à un glossaire fort utile pour maîtriser le vocabulaire conceptuel (de l’autonomisation – empowerment – au travail collaboratif de masse – crowdsourcing). Raphaëlle Bats inscrit la participation dans une approche innovante, militante et même « subversive » de la bibliothèque (p. 10 et 25). Elle réaffirme son rôle social et politique, et invite à « repenser la bibliothèque ensemble » (titre du premier chapitre de l’ouvrage), à partir d’une nouvelle vision des publics « qui engagerait à ne plus seulement les mettre au centre du cercle, mais les encouragerait à dessiner le cercle » (p. 10). Ce qui, nous le verrons, n’est pas sans conséquence sur les (auto)représentations des bibliothécaires et de notre métier. La démarche participative implique en effet de « faire bouger les lignes » entre bibliothécaires et usagers, de « sortir du cadre », comme l’explique Éric Pichard à propos du projet BiblioRemix (p. 24). Cela remet alors en question le positionnement du bibliothécaire-expert, appelé à devenir (soyons ambitieux !) « cet agent subversif, celui qui peut créer des espaces, documentaires et de médiation, des espaces de vie dans lesquels la société peut se penser, se réinventer encore et encore » (Raphaëlle Bats, p. 25).
D’un point de vue plus concret, la dynamique collaborative peut se définir en distinguant des niveaux de participation : information, délibération, décision. Ce triptyque se comprend soit dans une logique typologique soit comme un continuum s’accomplissant dans le « décider ensemble » (qui est aussi le titre de la troisième partie du volume). S’inspirant des travaux de sociologues de terrain, Raphaëlle Bats souligne également l’importance de la temporalité (fréquence des réunions), des acteurs (nombre, recrutements et profils, mobilisation) et des dispositifs (comités d’usagers, lab, plateforme collaborative, etc.), dans l’analyse des projets participatifs. Les retours d’expérience présentés dans l’ouvrage illustrent cette variété des dynamiques participatives, qui apparaissent cependant très liées à la sociologie des publics « avec lesquels on dessine le cercle ». Les difficultés de vocabulaire sont révélatrices : sans doute faudrait-il inventer de nouveaux termes pour désigner ces utilisateurs devenus des acteurs de la bibliothèque ? »
Enfin, nous vous rappelons que les questions des professionnels des bibliothèques ne font pas l'objet de ce service. Le service de questions-réponses de l’Enssib sera plus à même de vous apporter une réponse experte.
Le site de l'Enssib offre une définition du aprtenarita en bibliothèque :
Dans son sens le plus général, le partenariat se définit comme une association nouée entre des intervenants de nature voisine ou très différente, en vue de conduire, dans le respect de l’autonomie de chacun, une action permettant d’atteindre un objectif clairement défini et correspondant à l’intérêt de chacun de ces intervenants.
Dans les bibliothèques, les partenariats se sont beaucoup développés depuis les années 1980, dans le cadre d’une politique de coopération très largement encouragée par les différentes tutelles : ministères en charge de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et de la Culture, mais aussi, collectivités territoriales (Régions, Départements, Intercommunalités).
Le partenariat d’une bibliothèque peut se décliner de deux manières :
• la coopération proprement dite, qui l’associe à d’autres bibliothèques pour le partage d’un travail bibliothéconomique et/ou culturel : tâches bibliographiques, conservation partagée, échanges d’expositions ou de manifestations culturelles, entre autres. Ce type d’association se constitue généralement en réseau au niveau local, régional (agences de coopération), ou national (CADIST, Pôles associés, pools d’acquisition documentaire).
• Les accords que nouent les bibliothèques avec des organismes ou institutions extérieures à leur domaine propre, afin de faire bénéficier leurs publics respectifs des atouts dont ils sont porteurs. A ce titre, on peut citer les partenaires les plus anciens et les plus assidus, tels le monde scolaire ou de nombreuses associations à caractère culturel ou social. On peut également faire état du partenariat des bibliothèques avec des organismes plus proches d’elles : les archives départementales par exemple, mais aussi de partenaires plus récents : Pôle emploi, offices du tourisme, etc. Ces accords se nouent pour l’essentiel au niveau local ou intercommunal
Qu’il s’agisse de coopération ou de simple partenariat, le contenu du travail partagé, l’objectif à atteindre et les conditions pour y parvenir font l’objet d’une convention signée par toutes les parties prenantes.
L'article présente une abondante bibliographie que nous vous conseillons de consulter.
Par ailleurs, le service de questions-réponses de l’Enssib a répondu à la question des bibliothèques collaboratives et bibliothèques participatives :
Vous vous demandez ce qui distingue une bibliothèque collaborative d'une bibliothèque participative.
La participation est une démarche qui consiste à faire participer à son activité les habitants, les publics, les citoyens... Cette participation peut prendre différentes formes : consultation, vote, réunions, .... Chaque forme de participation donne à chacun des niveaux et des pouvoirs de décision différents : information, discussion, délibération, collaboration, décision...
Autrement dit une bibliothèque engagée dans un projet participatif pourra proposer à ses publics la collaboration comme type de participation. Il s'agira alors de permettre à chacun d'être partie prenante de la construction du processus participatif et de contribuer à la décision finale.
Pour approfondir la question sur le collaboratif nous vous laissons consulter :
• Travail collaboratif avec un wiki. Pistes à partir d’expériences de bibliothécaires / David Liziard.
• Les démarches de conception collaborative en bibliothèque. Bilan et leçons stratégiques / Marie D. Martel, Philippe Gauthier, Pascale Félizat-Chartier.
Pour le participatif, l’article d’Anne Couvidat Construire des pratiques participatives dans les bibliothèques, dont voici un extrait, permet de comprendre ce que signifie le participatif :
De la co-construction au crowdsourcing, l’intérêt pour la démarche participative s’affirme dans le champ politique et social, et les institutions culturelles entrent dans cette dynamique, comme en témoigne la dizaine de projets présentés dans cet ouvrage. Ce dernier offre une approche à la fois conceptuelle des pratiques collaboratives et un tour d’horizon des expériences menées en bibliothèque et au-delà – sur un campus, au sein d’un musée et même en foyer d’hébergement – dans le contexte français et américain (via la contribution d’une universitaire américaine, Heather L. Moulaison, qui dresse un panorama des initiatives participatives dans les BU d’outre-Atlantique). On comprend ainsi que la participation peut se décliner dans tous les secteurs d’activité d’un établissement culturel : les collections (plateforme Correct de la BnF, outil de correction participatif et collaboratif, usagers-acquéreurs pour constituer un fonds, acquisitions décidées par l’usager ou PDA), les services (le service-design BiblioRemix pour imaginer de nouveaux services en bibliothèque, des publics associés à la refonte du site internet de la bibliothèque), les espaces (utilisateurs participant aux projets de construction de bibliothèque ou de réaménagement) ou encore l’animation (expositions dont les usagers sont co-constructeurs). Les supports numériques sont de nature à favoriser l’interactivité et le partage des savoirs. Cependant, la participation ne s’improvise pas : les contributions et le titre même de l’ouvrage insistent sur l’importance de construire des projets innovants et porteurs de sens , faisant appel à des compétences spécifiques. « La notion de compétences est primordiale dans les projets participatifs », écrit ainsi la coordinatrice de cet opus, Raphaëlle Bats, dans une introduction qui est aussi un « mode d’emploi » (p. 13). L’ouvrage paraît d’ailleurs dans la collection « La Boîte à outils » des Presses de l’enssib.
Conservateur et chercheur en sociologie, Raphaëlle Bats se charge de présenter l’horizon théorique de la participation, agrémenté d’un mémento – qui synthétise les enjeux, les bénéfices et des éléments d’ordre méthodologique – associé à un glossaire fort utile pour maîtriser le vocabulaire conceptuel (de l’autonomisation – empowerment – au travail collaboratif de masse – crowdsourcing). Raphaëlle Bats inscrit la participation dans une approche innovante, militante et même « subversive » de la bibliothèque (p. 10 et 25). Elle réaffirme son rôle social et politique, et invite à « repenser la bibliothèque ensemble » (titre du premier chapitre de l’ouvrage), à partir d’une nouvelle vision des publics « qui engagerait à ne plus seulement les mettre au centre du cercle, mais les encouragerait à dessiner le cercle » (p. 10). Ce qui, nous le verrons, n’est pas sans conséquence sur les (auto)représentations des bibliothécaires et de notre métier. La démarche participative implique en effet de « faire bouger les lignes » entre bibliothécaires et usagers, de « sortir du cadre », comme l’explique Éric Pichard à propos du projet BiblioRemix (p. 24). Cela remet alors en question le positionnement du bibliothécaire-expert, appelé à devenir (soyons ambitieux !) « cet agent subversif, celui qui peut créer des espaces, documentaires et de médiation, des espaces de vie dans lesquels la société peut se penser, se réinventer encore et encore » (Raphaëlle Bats, p. 25).
D’un point de vue plus concret, la dynamique collaborative peut se définir en distinguant des niveaux de participation : information, délibération, décision. Ce triptyque se comprend soit dans une logique typologique soit comme un continuum s’accomplissant dans le « décider ensemble » (qui est aussi le titre de la troisième partie du volume). S’inspirant des travaux de sociologues de terrain, Raphaëlle Bats souligne également l’importance de la temporalité (fréquence des réunions), des acteurs (nombre, recrutements et profils, mobilisation) et des dispositifs (comités d’usagers, lab, plateforme collaborative, etc.), dans l’analyse des projets participatifs. Les retours d’expérience présentés dans l’ouvrage illustrent cette variété des dynamiques participatives, qui apparaissent cependant très liées à la sociologie des publics « avec lesquels on dessine le cercle ». Les difficultés de vocabulaire sont révélatrices : sans doute faudrait-il inventer de nouveaux termes pour désigner ces utilisateurs devenus des acteurs de la bibliothèque ? »
Enfin, nous vous rappelons que les questions des professionnels des bibliothèques ne font pas l'objet de ce service. Le service de questions-réponses de l’Enssib sera plus à même de vous apporter une réponse experte.
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