Question d'origine :
bonjour madame monsieur pourriez vous s'il vous plais m'informer quel est le peuple qui le premier a créé l'alcool et si ce n'est pas trop demandé l'époque et la méthode de fabrication
avec mes remerciements recevez madame monsieur mes respectueuses salutations
Réponse du Guichet

Bonjour,
Nous ne pourrons vous dire avec certitude quel peuple a inventé l’alcool mais les découvertes les plus anciennes semblent concerner la bière en Mésopotamie. Pour le vin, l’origine géographique est diverse et probablement plus récente.
Dans Le désir du vin. A la conquête du monde, Jean-Robert Pitte évoque très rapidement que la bière est la plus ancienne mais s’intéresse plus volontiers au vin.
Il indique ainsi que «les ancêtres des vignes actuelles, de la famille des vitacées, remontent peut-être au Crétacé, c’est-à-dire environ 140 millions d’années . Il en existe des fossiles un peu partout dans le monde, mais Vitis, l’ascendant direct, n’apparaît qu’à l’Eocène, premier âge du Tertiaire, il y a 65 millions d’années, et au Miocène, il y a 25 millions d’années.
(…) Vitis vinifera est présente au Pliocène, il y a 7 millions d’années, au Proche-Orient et en Europe (…) Les chasseurs-cueilleurs du paléolithique ramassent leurs petites baies et les consomment
(…) d’année en année, au fil des découvertes archéologiques, la date d’apparition du vin recule. Il y a peu de chances qu’on la détermine un jour avec exactitude, car il est facile et naturel d’extraire du jus des baies sauvages que l’on récolte . Si la température de l’air n’est pas trop fraîche, les levures, saccahromyces cerevisiae en particulier, présentes sur les peaux ou dans l’atmosphère, s’emparent immédiatement de ce liquide pour le transformer en une boisson fermentée des plus agréables (…) une simple cavité, naturelle ou creusée, dans un rocher suffit pour élaborer du vin, mais éventuellement aussi un récipient en bois ou en cuir. Cela a pu se produire dès le paléolithique avec des raisins sauvages et ce, dans toutes les parties du monde où poussent des Vitis (…) L’invention de la poterie au Néolithique a évidemment favorisé l’émergence du vin . Elle a permis sa conservation à l’abri de l’air ».
A ce propos, l’auteur se réfère à toutes les découvertes faites enIran , en Géorgie et cite aussi la Bible qui « décrit l’invention du vin par Noé à l’issue du Déluge, catastrophe mentionnée dans des textes Mésopotamiens du 666e millénaire (tablettes d’Ebla) et confirmée par une couche d’argile de 2,50 m d’épaisseur, datée du Ive millénaire , sur le site d’Our. Or la Genèse situe le débarquement de Noé et son installation sur le flanc du mont Ararat aux confins de la Turquie et de 'l’Arménie, précisément dans la région où l’on a retrouvé les témoignages les plus anciens de vinification ».
Par ailleurs, il note que «Grands céréaliculteurs, les Mésopotamiens connaissent la bière depuis aussi longtemps que le pain et probablement plus . Pour eux, consommer des boissons fermentées est signe de civilisation. Les premiers documents qui évoquent explicitement la bière ont été trouvés à Ouruk, près d’Our. Ils datent de la fin de IV millénaire et la représentent en écriture cunéiforme par un vase rempli d’eau et de grains, mais la technique est maîtrisée depuis plusieurs millénaires , sans doute » et relate que « le vin entre tardivement dans l’histoire des grandes civilisations urbaines de Mésopotamie. La première mention qui en est faite date du milieu du XXIIIe siècle av. J.-C. …. »
L’auteur S’appuie sur l’étude de Jean-Jacques Glassner Les dieux et les hommes. Le vin et la bière en Mésopotamie ancienne lequel relate qu’au « lendemain du déluge, on voit que le sacrifice du Noé mésopotamien, qu’il s’appelle Ziusudra, Atra-hasîs ou Uta-napištim, n’est pas seulement un acte solennel par lequel la communication est rétablie entre la terre et le ciel, il est aussi la mise en œuvre d’un jeu de règles alimentaires. Il consiste (Thompson 1930, tablette xi 158 sqq), en effet, en une pièce d’agneau, rôtie ou bouillie, arrosée de vin, de bière ou de lait.
Nourriture et boisson se disent communément, en akkadien, akalu u mû, « pain et eau ». S’agissant d’akalu, le terme signale toute céréale panifiée par cuisson et qui constitue l’aliment de base. Quant à mû, l’« eau », il convient à la vérité de dire qu’on lui préfère šikaru, la « bière », et, du reste, l’expression akalu u šikaru est tout aussi courante qu’akalu u mû
(…)Synonymes de culture céréalière, le pain et la bière sont des éléments fondamentaux de la cohésion sociale qu’ils contribuent puissamment à définir.
(…)
Les deux boissons fermentées les plus communes sont la bière (sumérien k a š, akkadien šikaru ; avec une variété plus forte : kurun, kurunnu) et le vin (geštin ou mu.tin. na, karânu ou mutinnu).
La bière : on en connaît quelque trente ou quarante sortes différentes : banû, « de bel aspect », damqu, « de bonne qualité », dašpu, « douce », duššupu, « très douce », zakû, « pure », matqu, « adoucie ( ?) », dalhu, « trouble », emṣu, « aigre », hašlatu, « de gruau », malmalu, « coupée à 50 % », šinnû, « coupée à 33 % », šulušû, « coupée à 25 % », paṣû, « blanche », sâmu, « rouge » ; également kurunnu, une bière plus forte, plus capiteuse et de couleur foncée (kaš.gi6, « bière noire », disent les textes sumériens) ; hîqu et iblakku, de « petites bières » pauvres en alcool ; kaš. u2. s a/billatu, bière enrichie, probablement, de miel et d’aromates ; enfin dišiptuhhu, ulušinnu ou ulušinmahhu, diverses qualités de bières d’épeautre. Certaines bières se conservent, puisqu’il en est de « vieilles », labiru, ou « de l’année », mâr šatti ; etc. (voir Bottéro 1966 : 302-306, avec bibliographie antérieure et nombreuses références).
Le vin : il est moins répandu, car la vigne ne pousse guère dans le Sud mésopotamien ; il faut donc l’importer, principalement de la vallée de l’Euphrate, de Syrie du nord ou d’Assyrie, voire de Turquie. On en connaît de nombreuses variétés de goût, de couleur, de force et peut-être de composition : bašlu, « mûr », dannu, « fort », duššupu, « doux », ellu, « clair », geštin babbar, « blanc », sâmu et pelû, deux sortes de vins « rouges », îni alpi, « teinte-œil-de-boeuf », etc. A cela s’ajoutent les appellations d’origine : vin de Karkémiš, vin de Tupliaš, vin d’Izalla, etc. (voir Bottéro 1966 : passim) ».
Concernant la fabrication du vin jean-Robert Pitte dans Le vin et le divin relate que « le processus de fermentation tiendra du prodige tant que l’on n’aura pas découvert l’existence des levures qui le provoquent. La pâte pétrie de farine et d’eau lève dans la tiédeur du fournil (...) le jus de raisin s’échauffe dans la cuve … ».
Enfin, pour revenir sur la bière et conclure là-dessus, l’auteur explique que «la bière précède toutes les boissons fermentées. Elle remonte à la révolution néolithique marquée par la domestication des céréales, en particulier l’orge et l’épeautre. Avant que l’on sache transformer celles-ci en pain, on les consomme en bouillies, lesquelles se mettent facilement à fermenter par temps chaud. La bière est associée aux plus anciens mythes et aux plus anciens écrits de l’histoire de l’humanité. En Mésopotamie, c’est la boisson des dieux qui s’enivrent volontiers entre eux lors des banquets (…) Les Mésopotamiens connaissent trente ou quarante sorte de bières qui varient selon leur épaisseur (certaines étaient des sortes de bouillies liquides ), leur degré, leur douceur... ».
Vous trouverez de plus amples explications et notamment en ce qui concerne la fabrication dans Histoire naturelle et morale de la nourriture.
Nous ne pourrons vous dire avec certitude quel peuple a inventé l’alcool mais les découvertes les plus anciennes semblent concerner la bière en Mésopotamie. Pour le vin, l’origine géographique est diverse et probablement plus récente.
Dans Le désir du vin. A la conquête du monde, Jean-Robert Pitte évoque très rapidement que la bière est la plus ancienne mais s’intéresse plus volontiers au vin.
Il indique ainsi que «
(…) Vitis vinifera est présente au Pliocène, il y a 7 millions d’années, au Proche-Orient et en Europe (…) Les chasseurs-cueilleurs du paléolithique ramassent leurs petites baies et les consomment
(…) d’année en année,
A ce propos, l’auteur se réfère à toutes les découvertes faites en
Par ailleurs, il note que «
L’auteur S’appuie sur l’étude de Jean-Jacques Glassner Les dieux et les hommes. Le vin et la bière en Mésopotamie ancienne lequel relate qu’au « lendemain du déluge, on voit que le sacrifice du Noé mésopotamien, qu’il s’appelle Ziusudra, Atra-hasîs ou Uta-napištim, n’est pas seulement un acte solennel par lequel la communication est rétablie entre la terre et le ciel, il est aussi la mise en œuvre d’un jeu de règles alimentaires. Il consiste (Thompson 1930, tablette xi 158 sqq), en effet, en une pièce d’agneau, rôtie ou bouillie, arrosée de vin, de bière ou de lait.
Nourriture et boisson se disent communément, en akkadien, akalu u mû, « pain et eau ». S’agissant d’akalu, le terme signale toute céréale panifiée par cuisson et qui constitue l’aliment de base. Quant à mû, l’« eau », il convient à la vérité de dire qu’on lui préfère šikaru, la « bière », et, du reste, l’expression akalu u šikaru est tout aussi courante qu’akalu u mû
(…)Synonymes de culture céréalière, le pain et la bière sont des éléments fondamentaux de la cohésion sociale qu’ils contribuent puissamment à définir.
(…)
Les deux boissons fermentées les plus communes sont la bière (sumérien k a š, akkadien šikaru ; avec une variété plus forte : kurun, kurunnu) et le vin (geštin ou mu.tin. na, karânu ou mutinnu).
La bière : on en connaît quelque trente ou quarante sortes différentes : banû, « de bel aspect », damqu, « de bonne qualité », dašpu, « douce », duššupu, « très douce », zakû, « pure », matqu, « adoucie ( ?) », dalhu, « trouble », emṣu, « aigre », hašlatu, « de gruau », malmalu, « coupée à 50 % », šinnû, « coupée à 33 % », šulušû, « coupée à 25 % », paṣû, « blanche », sâmu, « rouge » ; également kurunnu, une bière plus forte, plus capiteuse et de couleur foncée (kaš.gi6, « bière noire », disent les textes sumériens) ; hîqu et iblakku, de « petites bières » pauvres en alcool ; kaš. u2. s a/billatu, bière enrichie, probablement, de miel et d’aromates ; enfin dišiptuhhu, ulušinnu ou ulušinmahhu, diverses qualités de bières d’épeautre. Certaines bières se conservent, puisqu’il en est de « vieilles », labiru, ou « de l’année », mâr šatti ; etc. (voir Bottéro 1966 : 302-306, avec bibliographie antérieure et nombreuses références).
Le vin : il est moins répandu, car la vigne ne pousse guère dans le Sud mésopotamien ; il faut donc l’importer, principalement de la vallée de l’Euphrate, de Syrie du nord ou d’Assyrie, voire de Turquie. On en connaît de nombreuses variétés de goût, de couleur, de force et peut-être de composition : bašlu, « mûr », dannu, « fort », duššupu, « doux », ellu, « clair », geštin babbar, « blanc », sâmu et pelû, deux sortes de vins « rouges », îni alpi, « teinte-œil-de-boeuf », etc. A cela s’ajoutent les appellations d’origine : vin de Karkémiš, vin de Tupliaš, vin d’Izalla, etc. (voir Bottéro 1966 : passim) ».
Concernant la fabrication du vin jean-Robert Pitte dans Le vin et le divin relate que « le processus de fermentation tiendra du prodige tant que l’on n’aura pas découvert l’existence des levures qui le provoquent.
Enfin, pour revenir sur la bière et conclure là-dessus, l’auteur explique que «
Vous trouverez de plus amples explications et notamment en ce qui concerne la fabrication dans Histoire naturelle et morale de la nourriture.
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